Lalique ; Le génie du verre, la magie du cristal

Lalique ; Le génie du verre, la magie du cristal

Animée par Véronique Brumm*, directrice du musée Lalique

Musée international de la parfumerie, jeudi 15 octobre 2020 à 18h30

Né en 1860 et décédé en 1945, René Lalique a vécu deux vies d’artiste successives, s’élevant chaque fois parmi les protagonistes majeurs qui marquèrent de leur personnalité le temps de l’Art Nouveau puis celui de l’Art Déco, aux styles diamétralement opposés.

Puisant son inspiration dans la nature et ayant l’audace d’utiliser le corps féminin comme élément d’ornementation, René Lalique apporte à la joaillerie des renouveaux imprévus. Il n’hésite pas à associer à l’or et aux pierres précieuses des matières jusque-là peu utilisées et peu considérées, telles que la corne, l’ivoire, les pierres semi-précieuses, l’émail et bien en­tendu le verre. À ses yeux, mieux vaut la recherche du beau que l’affichage du luxe… L’esprit reprend le pas sur la matière.

À l’apogée de sa carrière de bijoutier, René Lalique change progressivement de voie et devient verrier. La production de flacons de parfum joue un rôle déterminant dans cette évolution. Créateur éclectique, il conçoit également services de verres, vases, bouchons de radiateurs, luminaires, éléments architecturaux…

S’il propose des productions en série, René Lalique ne renonce pas pour autant à la créati­vité ni à la qualité, bien au contraire. Il perfectionne les techniques, les combine et a toujours à coeur de les compléter par une finition soignée. Estimant que le peuple est le réservoir de l’art à venir, il proclame : il faut mettre à sa portée des modèles qui éduqueront son oeil, il faut vulgariser la notion esthétique.

En 1945, son fils, Marc, reprend le flambeau, modernise l’usine et fait entrer l’entreprise dans l’ère du cristal. La politique familiale se poursuit en 1977 avec Marie-Claude, la fille de Marc, et, dix-sept ans plus tard, c’est au tour du groupe Pochet de prendre en main la desti­née de l’entreprise, avant sa reprise par la société suisse Art et Fragrance, devenue Lalique Group. Le musée Lalique, institution publique bénéficiant de l’appellation Musée de France, met en valeur les oeuvres de ces trois générations de créateurs tout en rendant hommage aux verriers qui perpétuent, aujourd’hui encore, les savoir-faire à Wingen-sur-Moder.

*Véronique Brumm : Historienne de formation, Véronique Brumm a consacré ses premières recherches à l’histoire verrière dans les Vosges du Nord au siècle des Lumières. Son doctorat en sciences de l’information et de la communication s’intéressait quant à lui à la patrimonialisation de l’industrie du verre et du cristal en Europe.

À partir de 2004, Véronique Brumm a suivi le projet du Musée Lalique et en assure la direction depuis son ouverture en 2011. Elle a été commissaire des expositions L’invention du parfum moderne (2019) Suzanne Lalique-Haviland, le décor réinventé (2012), Le monde aquatique de Lalique (2014), Lalique et l’art du voyage (2016), Retour aux sources. Quand La­lique s’inspire du monde (2017) mais également Le verre au quotidien. Usages et techniques en Alsace et en Lorraine de l’Antiquité à aujourd’hui (2015), Le verre et les grands maîtres de l’Art moderne (2013), Prisme. Quand Lalique rencontre l’art contemporain (2018) et L’inven­tion du parfum moderne (2019). Parmi ses publications, citons Lalique. La magie du verre, le génie du cristal, catalogue du musée publié en 2017.

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