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Le 14 janvier 1963, De Gaulle dit « non ! »

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
14 janvier 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

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Le 14 janvier 1963, le général de Gaulle fait une conférence de presse dans laquelle il se déclare opposé à la demande d’adhésion du Royaume-Uni. Il évoque l’incompatibilité entre les intérêts économiques continentaux et insulaires. Il exige que la Grande-Bretagne accepte toutes les conditions des Six et qu’elle abandonne ses engagements vis-à-vis des pays inclus dans sa zone de libre-échange.

Le président français craint que la nouvelle candidature ne mette en péril la Politique agricole commune (PAC) et n’ait pour effet de transformer la Communauté économique européenne (CEE) en une vaste zone de libre-échange. Il voit surtout dans la Grande-Bretagne un cheval de Troie des États-Unis : l’adhésion britannique aurait, selon lui, dénaturé l’Europe européenne en Europe atlantique. Il se montre partisan de l’approfondissement et de l’accélération du Marché commun plutôt que de son élargissement. Il met en doute l’esprit européen de la Grande-Bretagne.

Le 14 janvier 1963, le général de Gaulle fait une conférence de presse dans laquelle il se déclare opposé à la demande d’adhésion du Royaume-Uni. Il évoque l’incompatibilité entre les intérêts économiques continentaux et insulaires. Il exige que la Grande-Bretagne accepte toutes les conditions des Six et qu’elle abandonne ses engagements vis-à-vis des pays inclus dans sa zone de libre-échange.

Le président français craint que la nouvelle candidature ne mette en péril la Politique agricole commune (PAC) et n’ait pour effet de transformer la Communauté économique européenne (CEE) en une vaste zone de libre-échange. Il voit surtout dans la Grande-Bretagne un cheval de Troie des États-Unis : l’adhésion britannique aurait, selon lui, dénaturé l’Europe européenne en Europe atlantique. Il se montre partisan de l’approfondissement et de l’accélération du Marché commun plutôt que de son élargissement. Il met en doute l’esprit européen de la Grande-Bretagne.

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Interrogé lors d’une conférence de presse sur son opposition à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen. Voici un extrait de sa réponse.

« L’Angleterre est insulaire. Elle est maritime. Elle est liée par ses échanges, ses marchés, ses ravitaillements aux pays les plus divers, et souvent les plus lointains. Elle exerce une activité essentiellement industrielle et commerciale, et très peu agricole. (…) Bref, la nature, la structure qui sont propres à l’Angleterre diffèrent profondément de celles des continentaux.

Comment faire pour que l’Angleterre telle qu’elle vit, telle qu’elle produit, telle qu’elle échange, soit incorporée au Marché commun tel qu’il a été conçu et tel qu’il fonctionne ? Par exemple, les moyens par lesquels se nourrit le peuple de la Grande-Bretagne et qui sont en fait l’importation de denrées alimentaires achetées à bon marché dans les deux Amériques ou dans les anciens dominions, tout en donnant, en accordant des subventions considérables aux agriculteurs anglais. Ce moyen-là est évidemment incompatible avec le système que les Six [États signataires du traité de Rome établissant en 1957 le Marché commun] ont établi tout naturellement pour eux-mêmes. Le système des Six, ça consiste à faire tout avec les produits agricoles de toute la Communauté. À fixer rigoureusement leur prix. À interdire qu’on les subventionne. À organiser leur consommation entre tous les participants. Et à imposer à chacun de ces participants de verser à la Communauté toute économie qu’il ferait en faisant venir du dehors des aliments au lieu de manger ce qu’offre le Marché commun. (…)

Cette question-là, c’est toute la question. On ne peut pas dire qu’elle soit actuellement résolue. Est-ce qu’elle le sera un jour ? Seule évidemment l’Angleterre peut répondre. La question est posée d’autant plus qu’à la suite de l’Angleterre, d’autres États qui sont, je le répète, liés à elle par la zone de libre-échange, pour les mêmes raisons que la Grande-Bretagne voudraient ou voudront entrer dans le Marché commun. (...)

Il est possible aussi que l’Angleterre n’y soit pas encore disposée et c’est bien là ce qui paraît résulter des longues, si longues, si longues conversations de Bruxelles. »...

Interrogé lors d’une conférence de presse sur son opposition à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen. Voici un extrait de sa réponse.

« L’Angleterre est insulaire. Elle est maritime. Elle est liée par ses échanges, ses marchés, ses ravitaillements aux pays les plus divers, et souvent les plus lointains. Elle exerce une activité essentiellement industrielle et commerciale, et très peu agricole. (…) Bref, la nature, la structure qui sont propres à l’Angleterre diffèrent profondément de celles des continentaux.

Comment faire pour que l’Angleterre telle qu’elle vit, telle qu’elle produit, telle qu’elle échange, soit incorporée au Marché commun tel qu’il a été conçu et tel qu’il fonctionne ? Par exemple, les moyens par lesquels se nourrit le peuple de la Grande-Bretagne et qui sont en fait l’importation de denrées alimentaires achetées à bon marché dans les deux Amériques ou dans les anciens dominions, tout en donnant, en accordant des subventions considérables aux agriculteurs anglais. Ce moyen-là est évidemment incompatible avec le système que les Six [États signataires du traité de Rome établissant en 1957 le Marché commun] ont établi tout naturellement pour eux-mêmes. Le système des Six, ça consiste à faire tout avec les produits agricoles de toute la Communauté. À fixer rigoureusement leur prix. À interdire qu’on les subventionne. À organiser leur consommation entre tous les participants. Et à imposer à chacun de ces participants de verser à la Communauté toute économie qu’il ferait en faisant venir du dehors des aliments au lieu de manger ce qu’offre le Marché commun. (…)

Cette question-là, c’est toute la question. On ne peut pas dire qu’elle soit actuellement résolue. Est-ce qu’elle le sera un jour ? Seule évidemment l’Angleterre peut répondre. La question est posée d’autant plus qu’à la suite de l’Angleterre, d’autres États qui sont, je le répète, liés à elle par la zone de libre-échange, pour les mêmes raisons que la Grande-Bretagne voudraient ou voudront entrer dans le Marché commun. (...)

Il est possible aussi que l’Angleterre n’y soit pas encore disposée et c’est bien là ce qui paraît résulter des longues, si longues, si longues conversations de Bruxelles. »...

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