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la France et le Royaume Uni signent l'Entente cordiale.

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
8 avril 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

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8 avril 1904 : la France et le Royaume-Uni signent l'Entente cordiale.

L’Entente cordiale est le succès diplomatique par lequel la France et le Royaume-Uni tentent de régler leurs antagonismes, d'abord sous la monarchie de Juillet, sous le Second Empire, et plus tard sous la Troisième République. Pendant cette dernière, l'entente franco-britannique concerne en premier lieu le partage de l'Afrique.

L'expression fut utilisée par Guizot peu après 1830 et l'avènement de Louis-Philippe d'Orléans comme roi des Français (1830-1848). Une première entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni se concrétisa avec les deux séjours de la reine Victoria chez le roi français en 1843 et 1845, au château d'Eu en Normandie.

Sous la Troisième République, un nouveau rapprochement est effectué entre les deux pays, sous le même nom d'entente cordiale : la France et le Royaume-Uni signent en 1904 une série d'accords bilatéraux désignés sous ce nom. Ces accords constituent le socle de la Triple-Entente, avec l'Empire russe.

Si sur le plan diplomatique les intérêts de la France et du Royaume-Uni sont concordants, il n'en n'est pas de même sur le plan commercial où la politique ultra-protectionniste de la Monarchie de Juillet irrite Londres, la France concurrençant le Royaume sur le marché des exportations internationales. Ce n'est cependant qu'au tout début du XXe siècle, en 1904, que Paul Cambon et Léon Geoffray surent convaincre le ministre français des Affaires étrangères Théophile Delcassé, qui surmonta les réticences françaises attisées par la crise de Fachoda et appuya leur démarche de sa volonté politique. On reparla alors d'Entente cordiale.

 

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8 avril 1904 : la France et le Royaume-Uni signent l'Entente cordiale.

L’Entente cordiale est le succès diplomatique par lequel la France et le Royaume-Uni tentent de régler leurs antagonismes, d'abord sous la monarchie de Juillet, sous le Second Empire, et plus tard sous la Troisième République. Pendant cette dernière, l'entente franco-britannique concerne en premier lieu le partage de l'Afrique.

L'expression fut utilisée par Guizot peu après 1830 et l'avènement de Louis-Philippe d'Orléans comme roi des Français (1830-1848). Une première entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni se concrétisa avec les deux séjours de la reine Victoria chez le roi français en 1843 et 1845, au château d'Eu en Normandie.

Sous la Troisième République, un nouveau rapprochement est effectué entre les deux pays, sous le même nom d'entente cordiale : la France et le Royaume-Uni signent en 1904 une série d'accords bilatéraux désignés sous ce nom. Ces accords constituent le socle de la Triple-Entente, avec l'Empire russe.

Si sur le plan diplomatique les intérêts de la France et du Royaume-Uni sont concordants, il n'en n'est pas de même sur le plan commercial où la politique ultra-protectionniste de la Monarchie de Juillet irrite Londres, la France concurrençant le Royaume sur le marché des exportations internationales. Ce n'est cependant qu'au tout début du XXe siècle, en 1904, que Paul Cambon et Léon Geoffray surent convaincre le ministre français des Affaires étrangères Théophile Delcassé, qui surmonta les réticences françaises attisées par la crise de Fachoda et appuya leur démarche de sa volonté politique. On reparla alors d'Entente cordiale.

 

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Le Royaume-Uni et la France signèrent le 8 avril 1904 une série d'accords bilatéraux que l'on désigne généralement sous le nom d'« Entente cordiale ». Ils y résolvaient plusieurs différends coloniaux plus ou moins anciens. Ainsi, outre la question ancienne des droits de pêche français au large de Terre-Neuve, objet du premier protocole, Royaume-Uni et France reconnaissaient par le second protocole la légitimité de la domination de la première sur l'Égypte, du protectorat (l'expression diplomatique de « droit de police » revient à reconnaître de fait le protectorat) de la seconde sur le Maroc. Enfin, le troisième protocole définissait les sphères d'influences respectives des deux nations au Siam, entérinait la souveraineté française à Madagascar et prévoyait la création d'une commission afin de régler le problème des Nouvelles-Hébrides. L'année suivante, l'attitude compréhensive du Royaume-Uni envers la position française au Maroc aida la France à imposer à l'Allemagne le statu quo dans le royaume chérifien (conférence d'Algésiras).

Le Royaume-Uni et la Russie signèrent un accord similaire le 31 août 1907, délimitant leurs sphères d'intérêts respectives en Perse et en Afghanistan. Les deux accords, cumulés à l'alliance franco-russe de janvier 1892, constituèrent la « Triple-Entente ».

Bien que n'étant pas une alliance, l'alignement des trois puissances (complété par divers accords avec le Japon, les États-Unis et l'Espagne) constitua un contrepoids puissant à la « Triple Alliance » de l'Allemagne impériale, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie (cette dernière ayant conclu un accord additionnel secret avec la France contredisant de fait ses obligations dans l'alliance).

Le Royaume-Uni et la France signèrent le 8 avril 1904 une série d'accords bilatéraux que l'on désigne généralement sous le nom d'« Entente cordiale ». Ils y résolvaient plusieurs différends coloniaux plus ou moins anciens. Ainsi, outre la question ancienne des droits de pêche français au large de Terre-Neuve, objet du premier protocole, Royaume-Uni et France reconnaissaient par le second protocole la légitimité de la domination de la première sur l'Égypte, du protectorat (l'expression diplomatique de « droit de police » revient à reconnaître de fait le protectorat) de la seconde sur le Maroc. Enfin, le troisième protocole définissait les sphères d'influences respectives des deux nations au Siam, entérinait la souveraineté française à Madagascar et prévoyait la création d'une commission afin de régler le problème des Nouvelles-Hébrides. L'année suivante, l'attitude compréhensive du Royaume-Uni envers la position française au Maroc aida la France à imposer à l'Allemagne le statu quo dans le royaume chérifien (conférence d'Algésiras).

Le Royaume-Uni et la Russie signèrent un accord similaire le 31 août 1907, délimitant leurs sphères d'intérêts respectives en Perse et en Afghanistan. Les deux accords, cumulés à l'alliance franco-russe de janvier 1892, constituèrent la « Triple-Entente ».

Bien que n'étant pas une alliance, l'alignement des trois puissances (complété par divers accords avec le Japon, les États-Unis et l'Espagne) constitua un contrepoids puissant à la « Triple Alliance » de l'Allemagne impériale, de l'Autriche-Hongrie et de l'Italie (cette dernière ayant conclu un accord additionnel secret avec la France contredisant de fait ses obligations dans l'alliance).

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Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914, les puissances de la Triple-Entente décidèrent le 4 septembre de ne pas signer de paix séparée avec l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie. L'armistice séparé de la Russie en décembre 1917 et la paix du traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918 mirent un terme à son alignement avec les autres puissances de l'entente.

Liée avant tout à la montée en puissance de l'Allemagne, manifeste notamment avec le développement d'une marine de guerre capable de menacer la suprématie navale britannique, l'Entente cordiale marqua la fin de la neutralité britannique en Europe. Elle mit un terme à un antagonisme de plusieurs siècles entre la France et l'Angleterre (puis la Grande-Bretagne et le Royaume-Uni), qui considéraient chacun l'autre pays comme leur principal ennemi, notamment pendant la période féodale (débouchant sur la guerre de Cent Ans), puis pendant presque tout le XVIIIe siècle et jusqu'en 1815.

Le sabordage de la Flotte allemande à Scapa Flow eût d'importantes conséquences diplomatiques car la Grande-Bretagne était désormais certaine de dominer les mers sans rival européen, contrairement à la période d'avant 1914. Le Foreign Office considéra donc que l'Entente cordiale était désormais sans intérêt militaire et le soutien anglais à la France fut abandonné. La politique militaire et navale britannique divergea donc de celle de la France. Ainsi le Traité naval germano-britannique de 1935 fut une mauvaise surprise pour la France tandis que l'attitude de Paris durant la crise d'Ethiopie de 1936 fut peu appréciée à Londres.

Le Royaume-Uni et la France continuèrent à collaborer ponctuellement dans ce qui sera à la fin, sans succès, une politique de maintien de l'ordre pendant les années 1920 et au début des années 1930.

 

Bibliographie : L'Entente cordiale par un de ses artisans : trente années de souvenirs anglo-français, de Sir Thomas Barclay, Société générale d'éditions illustrées, 1915.

Après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en août 1914, les puissances de la Triple-Entente décidèrent le 4 septembre de ne pas signer de paix séparée avec l'Allemagne ou l'Autriche-Hongrie. L'armistice séparé de la Russie en décembre 1917 et la paix du traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918 mirent un terme à son alignement avec les autres puissances de l'entente.

Liée avant tout à la montée en puissance de l'Allemagne, manifeste notamment avec le développement d'une marine de guerre capable de menacer la suprématie navale britannique, l'Entente cordiale marqua la fin de la neutralité britannique en Europe. Elle mit un terme à un antagonisme de plusieurs siècles entre la France et l'Angleterre (puis la Grande-Bretagne et le Royaume-Uni), qui considéraient chacun l'autre pays comme leur principal ennemi, notamment pendant la période féodale (débouchant sur la guerre de Cent Ans), puis pendant presque tout le XVIIIe siècle et jusqu'en 1815.

Le sabordage de la Flotte allemande à Scapa Flow eût d'importantes conséquences diplomatiques car la Grande-Bretagne était désormais certaine de dominer les mers sans rival européen, contrairement à la période d'avant 1914. Le Foreign Office considéra donc que l'Entente cordiale était désormais sans intérêt militaire et le soutien anglais à la France fut abandonné. La politique militaire et navale britannique divergea donc de celle de la France. Ainsi le Traité naval germano-britannique de 1935 fut une mauvaise surprise pour la France tandis que l'attitude de Paris durant la crise d'Ethiopie de 1936 fut peu appréciée à Londres.

Le Royaume-Uni et la France continuèrent à collaborer ponctuellement dans ce qui sera à la fin, sans succès, une politique de maintien de l'ordre pendant les années 1920 et au début des années 1930.

 

Bibliographie : L'Entente cordiale par un de ses artisans : trente années de souvenirs anglo-français, de Sir Thomas Barclay, Société générale d'éditions illustrées, 1915.

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