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17 avril 1492, Les capitulations de Santa Fe.

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
17 avril 2024

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

Photo principale de l'article
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17 avril 1492, Les capitulations de Santa Fe.

Les capitulations de Santa Fe (en espagnol capitulaciones de Santa Fe, de Capitulación = contrat) est un contrat entre Christophe Colomb et les Rois catholiques, Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d'Aragon, signé le 17 avril 1492, quelques mois après l'achèvement de la Reconquista, dans le camp militaire de Santa Fe de la Vega, dans l'actuelle province espagnole de Grenade. Dans ce document, Colomb détaille toutes les demandes aux Rois catholiques dont il fait dépendre son entreprise d'une route vers les Indes, celle-là même qui allait conduire à la découverte des Amériques. Les capitulations de Santa Fe sont considérées comme un des contrats les plus importants jamais conclus entre une personne privée et son souverain.

Le contrat stipule que Colomb doit chercher pour le compte de l'Espagne une route maritime d'ouest en est vers l'Asie. En outre, le contrat assure à Colomb le titre qu'il a exigé d'amiral de la mer océane (« Almirante del Mar Oceánico ») – ce qui signifie de fait une élévation à la noblesse, puisque le titre castillan Almirante était un titre de noblesse héréditaire – et de vice-roi (« Virrey ») et gouverneur général (« Gobernador General ») sur les régions découvertes par lui. De plus, Colomb doit recevoir un dixième du profit attendu de l'entreprise. Il est aussi nommé juge de tous les litiges commerciaux dans les futures colonies. Il a la permission de se faire appeler « don » et reçoit le droit de porter des armes.

17 avril 1492, Les capitulations de Santa Fe.

Les capitulations de Santa Fe (en espagnol capitulaciones de Santa Fe, de Capitulación = contrat) est un contrat entre Christophe Colomb et les Rois catholiques, Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d'Aragon, signé le 17 avril 1492, quelques mois après l'achèvement de la Reconquista, dans le camp militaire de Santa Fe de la Vega, dans l'actuelle province espagnole de Grenade. Dans ce document, Colomb détaille toutes les demandes aux Rois catholiques dont il fait dépendre son entreprise d'une route vers les Indes, celle-là même qui allait conduire à la découverte des Amériques. Les capitulations de Santa Fe sont considérées comme un des contrats les plus importants jamais conclus entre une personne privée et son souverain.

Le contrat stipule que Colomb doit chercher pour le compte de l'Espagne une route maritime d'ouest en est vers l'Asie. En outre, le contrat assure à Colomb le titre qu'il a exigé d'amiral de la mer océane (« Almirante del Mar Oceánico ») – ce qui signifie de fait une élévation à la noblesse, puisque le titre castillan Almirante était un titre de noblesse héréditaire – et de vice-roi (« Virrey ») et gouverneur général (« Gobernador General ») sur les régions découvertes par lui. De plus, Colomb doit recevoir un dixième du profit attendu de l'entreprise. Il est aussi nommé juge de tous les litiges commerciaux dans les futures colonies. Il a la permission de se faire appeler « don » et reçoit le droit de porter des armes.

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Voici une traduction d’un extrait :

 Premièrement, Vos Altesses, en tant que Seigneurs desdites mers océanes, font… de don Christophe Colomb leur amiral sur toutes les îles et terres fermes qui, par sa main ou son industrie, pourraient être découvertes ou conquises dans lesdits océans…

De plus, Vos Altesses font dudit don Christophe Colomb leur vice-roi et gouverneur général sur toutes les terres fermes et îles susdites qu'il découvrirait ou conquerrait dans lesdites mers, et pour le gouvernement de chacune d'elles il choisira trois personnes pour chaque office, parmi lesquelles Vos Altesses désigneront et prendront à leur service celle qui leur agrée…

De même, pour toutes les marchandises, que ce soient perles, pierres précieuses, or, argent, épices ou toutes autres choses… qui pourraient être achetées, échangées, trouvées, gagnées ou prises dans le ressort de ladite Amirauté… Vos Altesses font grâce à don Christophe Colomb et veulent qu'il garde pour lui la dixième partie du tout, étant déduits les coûts…, les neuf autres dixièmes revenant à Vos Altesses.

Voici une traduction d’un extrait :

 Premièrement, Vos Altesses, en tant que Seigneurs desdites mers océanes, font… de don Christophe Colomb leur amiral sur toutes les îles et terres fermes qui, par sa main ou son industrie, pourraient être découvertes ou conquises dans lesdits océans…

De plus, Vos Altesses font dudit don Christophe Colomb leur vice-roi et gouverneur général sur toutes les terres fermes et îles susdites qu'il découvrirait ou conquerrait dans lesdites mers, et pour le gouvernement de chacune d'elles il choisira trois personnes pour chaque office, parmi lesquelles Vos Altesses désigneront et prendront à leur service celle qui leur agrée…

De même, pour toutes les marchandises, que ce soient perles, pierres précieuses, or, argent, épices ou toutes autres choses… qui pourraient être achetées, échangées, trouvées, gagnées ou prises dans le ressort de ladite Amirauté… Vos Altesses font grâce à don Christophe Colomb et veulent qu'il garde pour lui la dixième partie du tout, étant déduits les coûts…, les neuf autres dixièmes revenant à Vos Altesses.

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La signature de ces capitulations de Santa Fe a été précédée d'âpres négociations : les Rois catholiques ne se sont décidés à soutenir le projet d'une traversée de l'Atlantique qu'après des mois d'hésitations, en partie parce que toutes leurs forces étaient engagées dans la reconquête des régions occupées en Espagne par les Maures, en partie par manque de ressources financières. Les exigences indiquées, que Colomb ne précise qu'au moment où l'acceptation du projet vient d'être communiquée et où ses conditions concrètes doivent être finalisées, n'apparaissent à l'époque rien moins qu'exorbitantes. Il n'est pas étonnant qu'elles soient rejetées avec colère non seulement par les souverains, mais aussi par la majorité des conseillers consultés. Comme Colomb ne recule sur aucun point, le projet menace d'échouer au dernier moment. Seule l'intervention personnelle du trésorier d'Aragon permet d'arriver finalement à un accord des deux parties : Louis de Santángel, de son temps un des hommes les plus riches d'Espagne, convainc le couple royal que les avantages qui résulteraient du succès de cette traversée de l'Atlantique dépasseraient de beaucoup les inconvénients que pourrait apporter l'octroi à Colomb des privilèges qu'il demande. De plus, il se déclare prêt à régler une grande partie des frais du projet sur ses propres fonds. Colomb est ainsi rappelé à la cour, littéralement à la dernière minute – selon la tradition, quand on le trouve, il s'apprête, chevauchant une mule, à repartir pour le monastère franciscain de La Rábida.

La plupart des historiens sont aujourd'hui d'accord sur le fait que les Rois catholiques n'avaient pas d'autre choix que de rejeter les conditions imposées par Colomb comme complètement exagérées. Quelques chercheurs comme Charles Verlinden défendent même l'idée qu'avec la signature du contrat, les monarques auraient fait une démarche qui « dépassait de loin leurs compétences personnelles, celles du découvreur et celles de ses contemporains »

 

 

1 - Les capitulations de Santa Fe.

2 - Colomb et Isabelle, toile de Václav Brožík, 1884.

3 - Carte dite des frères Colomb, vers 1490.

4 - Le livre des nouvelles terres est la plus ancienne mention du voyage de Christophe Colomb. Imprimé par Mikiláš Bakalář en 1506 à Pilsen.

La signature de ces capitulations de Santa Fe a été précédée d'âpres négociations : les Rois catholiques ne se sont décidés à soutenir le projet d'une traversée de l'Atlantique qu'après des mois d'hésitations, en partie parce que toutes leurs forces étaient engagées dans la reconquête des régions occupées en Espagne par les Maures, en partie par manque de ressources financières. Les exigences indiquées, que Colomb ne précise qu'au moment où l'acceptation du projet vient d'être communiquée et où ses conditions concrètes doivent être finalisées, n'apparaissent à l'époque rien moins qu'exorbitantes. Il n'est pas étonnant qu'elles soient rejetées avec colère non seulement par les souverains, mais aussi par la majorité des conseillers consultés. Comme Colomb ne recule sur aucun point, le projet menace d'échouer au dernier moment. Seule l'intervention personnelle du trésorier d'Aragon permet d'arriver finalement à un accord des deux parties : Louis de Santángel, de son temps un des hommes les plus riches d'Espagne, convainc le couple royal que les avantages qui résulteraient du succès de cette traversée de l'Atlantique dépasseraient de beaucoup les inconvénients que pourrait apporter l'octroi à Colomb des privilèges qu'il demande. De plus, il se déclare prêt à régler une grande partie des frais du projet sur ses propres fonds. Colomb est ainsi rappelé à la cour, littéralement à la dernière minute – selon la tradition, quand on le trouve, il s'apprête, chevauchant une mule, à repartir pour le monastère franciscain de La Rábida.

La plupart des historiens sont aujourd'hui d'accord sur le fait que les Rois catholiques n'avaient pas d'autre choix que de rejeter les conditions imposées par Colomb comme complètement exagérées. Quelques chercheurs comme Charles Verlinden défendent même l'idée qu'avec la signature du contrat, les monarques auraient fait une démarche qui « dépassait de loin leurs compétences personnelles, celles du découvreur et celles de ses contemporains »

 

 

1 - Les capitulations de Santa Fe.

2 - Colomb et Isabelle, toile de Václav Brožík, 1884.

3 - Carte dite des frères Colomb, vers 1490.

4 - Le livre des nouvelles terres est la plus ancienne mention du voyage de Christophe Colomb. Imprimé par Mikiláš Bakalář en 1506 à Pilsen.

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