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Marguerite Porete, est brulée vive

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
1 juin 2023

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

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Marguerite Porete, est une femme de lettres mystique et chrétienne du courant des béguines, née vers 1250, brûlée en place de Grève à Paris, le 1er juin 1310 avec son livre Le Miroir des âmes simples. Elle compte au nombre des martyrs de la liberté de penser.

Elle exprime son mysticisme dans un livre intitulé « Mirouer des simples âmes anéanties ». Il présente l'Amour de l'âme touchée par Dieu, et fait parler l'Amour et la Raison en des dialogues allégoriques. Rapidement ce livre et sa doctrine feront scandale.

Ses adversaires ont vu dans son livre une démarche qui se passe de l'Église comme institution, qui relativise les sacrements et rejette la morale.

La première condamnation du livre de Porete provint de Gui de Colle Medio, évêque de Cambrai (1296-1305). Il fit brûler un exemplaire du Miroir sur la place d'Armes de Valenciennes, le déclarant hérétique. Marguerite persistant à le faire circuler en dépit de cette première condamnation, l'évêque de Châlons la dénonce à l'inquisiteur pour le royaume de France, le dominicain Guillaume de Paris. La raison la plus probable de cette intervention serait que Marguerite ait résidé à cette époque à Châlons en Champagne. Le procès fut conduit en faisant appel à une double consultation des universitaires parisiens. Une commission de théologiens se prononça sur une liste d'une quinzaine d'extraits que leur présenta l'inquisiteur, qui demanda parallèlement à un groupe de canonistes de se prononcer sur le comportement de Marguerite, qui devait être jugée relapse, pour avoir enfreint la première condamnation. Rassemblant ces deux expertises, Guillaume de Paris prononça simultanément la condamnation du livre et de son auteur. Remise au bras séculier, elle fut brûlée le 1er juin 1310 en place de Grève à Paris. Cette malheureuse commence la nomenclature des exécutions de la justice en place de Grève. Cette condamnation ne passa pas inaperçue.

Marguerite Porete, est une femme de lettres mystique et chrétienne du courant des béguines, née vers 1250, brûlée en place de Grève à Paris, le 1er juin 1310 avec son livre Le Miroir des âmes simples. Elle compte au nombre des martyrs de la liberté de penser.

Elle exprime son mysticisme dans un livre intitulé « Mirouer des simples âmes anéanties ». Il présente l'Amour de l'âme touchée par Dieu, et fait parler l'Amour et la Raison en des dialogues allégoriques. Rapidement ce livre et sa doctrine feront scandale.

Ses adversaires ont vu dans son livre une démarche qui se passe de l'Église comme institution, qui relativise les sacrements et rejette la morale.

La première condamnation du livre de Porete provint de Gui de Colle Medio, évêque de Cambrai (1296-1305). Il fit brûler un exemplaire du Miroir sur la place d'Armes de Valenciennes, le déclarant hérétique. Marguerite persistant à le faire circuler en dépit de cette première condamnation, l'évêque de Châlons la dénonce à l'inquisiteur pour le royaume de France, le dominicain Guillaume de Paris. La raison la plus probable de cette intervention serait que Marguerite ait résidé à cette époque à Châlons en Champagne. Le procès fut conduit en faisant appel à une double consultation des universitaires parisiens. Une commission de théologiens se prononça sur une liste d'une quinzaine d'extraits que leur présenta l'inquisiteur, qui demanda parallèlement à un groupe de canonistes de se prononcer sur le comportement de Marguerite, qui devait être jugée relapse, pour avoir enfreint la première condamnation. Rassemblant ces deux expertises, Guillaume de Paris prononça simultanément la condamnation du livre et de son auteur. Remise au bras séculier, elle fut brûlée le 1er juin 1310 en place de Grève à Paris. Cette malheureuse commence la nomenclature des exécutions de la justice en place de Grève. Cette condamnation ne passa pas inaperçue.

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 Voici ce qu'en dirent Les Grandes Chroniques de France… (opus cité) :

Vers le moulin saint Antoine et pour voir après ce ensuivant, la veille de l'Ascencion de Nostre-Seigneur JC, les autres Templiers en ce lieu meisme furent ars (brûlés), et les chars (chairs) et les os ramenés en poudre … Et le lundi ensuivant, fu arsé (fut brûlée), au lieu devant dit (In communi platea Gravi), une béguine clergesse qui estoit appellée Marguerite la Porete, qui avoit trespassée et transcendée l'escripture devine, et ès articles de la foy avoit erré ; et du sacrement de l'autel avoit dit paroles contraires et préjudiciables ; et, pour ce, des maistres expers de théologie avoit esté condampnée.

Deux ans plus tard, en 1312, cette condamnation contribua à la rédaction d'un canon du concile de Vienne qui dénonçait l'hérésie du Libre-Esprit. Les travaux des historiens ont montré que cette hérésie n'avait de réalité que dans l'esprit des prélats et théologiens qui la condamnèrent.

Son livre lui survécut cependant, dans des traductions en moyen anglais, latin (sous le titre Speculum simplicium animarum), italien. La version française est connue par un manuscrit produit au milieu du XVe siècle dans la région d'Orléans, qui modernise le texte originel. De celui-ci, seules deux pages ont récemment été retrouvées dans un manuscrit de Valenciennes.

 Voici ce qu'en dirent Les Grandes Chroniques de France… (opus cité) :

Vers le moulin saint Antoine et pour voir après ce ensuivant, la veille de l'Ascencion de Nostre-Seigneur JC, les autres Templiers en ce lieu meisme furent ars (brûlés), et les chars (chairs) et les os ramenés en poudre … Et le lundi ensuivant, fu arsé (fut brûlée), au lieu devant dit (In communi platea Gravi), une béguine clergesse qui estoit appellée Marguerite la Porete, qui avoit trespassée et transcendée l'escripture devine, et ès articles de la foy avoit erré ; et du sacrement de l'autel avoit dit paroles contraires et préjudiciables ; et, pour ce, des maistres expers de théologie avoit esté condampnée.

Deux ans plus tard, en 1312, cette condamnation contribua à la rédaction d'un canon du concile de Vienne qui dénonçait l'hérésie du Libre-Esprit. Les travaux des historiens ont montré que cette hérésie n'avait de réalité que dans l'esprit des prélats et théologiens qui la condamnèrent.

Son livre lui survécut cependant, dans des traductions en moyen anglais, latin (sous le titre Speculum simplicium animarum), italien. La version française est connue par un manuscrit produit au milieu du XVe siècle dans la région d'Orléans, qui modernise le texte originel. De celui-ci, seules deux pages ont récemment été retrouvées dans un manuscrit de Valenciennes.

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« Le miroir des simples âmes anéanties… »

Son titre complet, Le miroir des âmes simples et anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'amour, par et dans chacun de ses mots, contient (quasiment) toute la thèse de Marguerite Porete.

La pensée de l'auteur, très avant-gardiste, du fait de son extrême originalité, mais aussi de sa complexité réelle, malgré quelques essais individuels remarqués n'a jamais pu être étudiée dans sa globalité (comme pourrait le faire un institut de recherche ou une université) et seuls quelques extraits peuvent en être faits à titre documentaire. On y retrouve entre autres :

Le paradoxe de la liberté ;

Le concept du « Loin-Près » ;

La mort : ce n'est que le dernier cri du quant-à-soi… la révélation ne tue point ;

La distinction des vouloirs : vouloir, vouloir-Dieu et Dieu-vouloir.

De façon générale la mystique « féminine » des béguines flamandes a fécondé l'œuvre de Maître Eckhart, notamment lorsque ce dernier a prêché en alsacien à Strasbourg. La diffusion du Miroir des simples âmes a apparemment été bien plus vaste que ce que l'on imaginait. En dépit de la condamnation, le livre semble avoir été lu, de façon continue, dans plusieurs régions d'Europe, et notamment dans la vallée de la Loire aux XVe et XVIe siècles. Elle préfigure le quiétisme.

 

Un exemplaire Le Miroir des âmes Manuscrit du XIVe siècle, est conservé au musée Condé, Chantilly.

« Le miroir des simples âmes anéanties… »

Son titre complet, Le miroir des âmes simples et anéanties et qui seulement demeurent en vouloir et désir d'amour, par et dans chacun de ses mots, contient (quasiment) toute la thèse de Marguerite Porete.

La pensée de l'auteur, très avant-gardiste, du fait de son extrême originalité, mais aussi de sa complexité réelle, malgré quelques essais individuels remarqués n'a jamais pu être étudiée dans sa globalité (comme pourrait le faire un institut de recherche ou une université) et seuls quelques extraits peuvent en être faits à titre documentaire. On y retrouve entre autres :

Le paradoxe de la liberté ;

Le concept du « Loin-Près » ;

La mort : ce n'est que le dernier cri du quant-à-soi… la révélation ne tue point ;

La distinction des vouloirs : vouloir, vouloir-Dieu et Dieu-vouloir.

De façon générale la mystique « féminine » des béguines flamandes a fécondé l'œuvre de Maître Eckhart, notamment lorsque ce dernier a prêché en alsacien à Strasbourg. La diffusion du Miroir des simples âmes a apparemment été bien plus vaste que ce que l'on imaginait. En dépit de la condamnation, le livre semble avoir été lu, de façon continue, dans plusieurs régions d'Europe, et notamment dans la vallée de la Loire aux XVe et XVIe siècles. Elle préfigure le quiétisme.

 

Un exemplaire Le Miroir des âmes Manuscrit du XIVe siècle, est conservé au musée Condé, Chantilly.

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