Marguerite Porete, est une femme de lettres mystique et chrétienne du courant des béguines, née vers 1250, brûlée en place de Grève à Paris, le 1er juin 1310 avec son livre Le Miroir des âmes simples. Elle compte au nombre des martyrs de la liberté de penser.
Elle exprime son mysticisme dans un livre intitulé « Mirouer des simples âmes anéanties ». Il présente l'Amour de l'âme touchée par Dieu, et fait parler l'Amour et la Raison en des dialogues allégoriques. Rapidement ce livre et sa doctrine feront scandale.
Ses adversaires ont vu dans son livre une démarche qui se passe de l'Église comme institution, qui relativise les sacrements et rejette la morale.
La première condamnation du livre de Porete provint de Gui de Colle Medio, évêque de Cambrai (1296-1305). Il fit brûler un exemplaire du Miroir sur la place d'Armes de Valenciennes, le déclarant hérétique. Marguerite persistant à le faire circuler en dépit de cette première condamnation, l'évêque de Châlons la dénonce à l'inquisiteur pour le royaume de France, le dominicain Guillaume de Paris. La raison la plus probable de cette intervention serait que Marguerite ait résidé à cette époque à Châlons en Champagne. Le procès fut conduit en faisant appel à une double consultation des universitaires parisiens. Une commission de théologiens se prononça sur une liste d'une quinzaine d'extraits que leur présenta l'inquisiteur, qui demanda parallèlement à un groupe de canonistes de se prononcer sur le comportement de Marguerite, qui devait être jugée relapse, pour avoir enfreint la première condamnation. Rassemblant ces deux expertises, Guillaume de Paris prononça simultanément la condamnation du livre et de son auteur. Remise au bras séculier, elle fut brûlée le 1er juin 1310 en place de Grève à Paris. Cette malheureuse commence la nomenclature des exécutions de la justice en place de Grève. Cette condamnation ne passa pas inaperçue.