Le fauteuil des voluptés
Du Prince de Galles…
Une assise confortable, des étriers métalliques, des accoudoirs verticaux de bois : le fauteuil est étrange. Il évoquerait celui du gynécologue s’il n’était recouvert d’un tissu chamarré et n’était superposé à une méridienne dotée de plaques pivotantes. Et cette bizarrerie s’explique quand on sait que le fauteuil devait faciliter les amours de son commanditaire, le prince de Galles, Édouard. Le fils de la reine Victoria d’Angleterre aimait s’adonner confortablement à tous les plaisirs. En 1890, il avait ainsi demandé à Louis Soubrier, artisan du faubourg Saint-Antoine, de lui fabriquer cette pièce de mobilier pour pouvoir jouir de ses amies sans trop faire d’effort. C’est qu’à 49 ans, le prince avait un tour de taille imposant – 121 centimètres, dit-on – et le souffle court – il fumait 40 cigarettes par jour – qui pouvaient rendre ses jeux érotiques difficiles à réaliser. Le « trône d’amour » comme il fut surnommé permettait ainsi mille et une positions en toute commodité.
The chair of pleasures
From the Prince of Wales…
A comfortable seat, metal stirrups, vertical wooden armrests: the chair is strange. It would evoke that of the gynecologist if it were not covered with a colorful fabric and was not superimposed on a meridian equipped with swivel plates. And this oddity is explained when we know that the armchair was to facilitate the love of its sponsor, the Prince of Wales, Edward. The son of Queen Victoria of England liked to comfortably indulge in all pleasures. In 1890, he had asked Louis Soubrier, a craftsman from the Faubourg Saint-Antoine, to make him this piece of furniture so that he could enjoy his friends without making too much effort. It is that at 49 years old, the prince had an imposing waistline – 121 centimeters, it is said – and shortness of breath – he smoked 40 cigarettes a day – which could make his erotic games difficult to achieve. The "throne of love" as it was nicknamed thus allowed a thousand and one positions with ease.
