Conflit militaire qui s'est déroulé sur le territoire de la commune française de Beaune-la-Rolande, dans le département du Loiret, durant la guerre franco-prussienne de 1870. Elle s'achève par une victoire prussienne.
Le 20 novembre, la 2e armée du prince Frédéric-Charles, rendue à sa liberté de manœuvre par la reddition de Metz, prend position sur la ligne Pithiviers–Montargis (IIIe et Xe corps d'armée), laissant le IXe corps d'armée allemand en réserve à Angerville. La masse de l’Armée de la Loire ayant pris position sur l’axe Orléans-Paris, le prince ordonne le regroupement des IIIe et IXe corps d’armée sur les hauteurs dominant Toury. Puis ces forces regroupées reçoivent l’ordre du prince de fondre, via Beaugency, sur l’aile gauche des Français.
Les Français progressent à présent vers Paris sur un front de 80 kilomètres, les divisions les unes à côté des autres. Le 28 novembre 1870, les forces françaises du 18e et 20e corps de la première armée de la Loire forte de 60 000 hommes tentent de forcer la position prussienne de Beaune-la-Rolande où les Allemands se sont fortement retranchés, pour ouvrir le passage vers Paris, venir au secours des Parisiens assiégés et « tendre la main au Général Ducros » qui doit assurer de son côté une « sortie ».
Un extrait d'un récit de soldat du 57e régiment prussien nous donne un aperçu de la bataille devant Beaune au lieu-dit « les Roches » (à l'est de Beaune). « Vers 4 heures ½ résultait le dernier assaut violent sur notre position, plus vigoureusement encore que tous les précédents. De nouveau arrivaient les tirailleurs de protection en masses denses sur plusieurs lignes, ils envoyaient sur nous une grêle de balles et étaient suivis de fortes colonnes d’attaque. Cette fois, l'ordre était donné par nos officiers de laisser s'approcher encore plus proche l'ennemi et de tirer seulement à la distance de 100 pas ; en toutes circonstances ils nous exhortaient à maintenir la discipline de feu la plus calme.
C'était des instants sinistres jusqu'au moment où nous devions appuyer l'action. Une grêle de projectiles sifflait autour de nous ; entre-temps, nous entendions les commandements : en avant ! En avant ! (en français dans le texte) dans cette proximité de plus en plus grande. Car on n’y voyait rien, avec la fumée de la poudre et l'obscurité tombante de ce jour triste de novembre nous étions plongés dans le crépuscule. Soudain le commandement : « Los » et les décharges de mousqueterie, comme je n’en ai pas vu de nouveau pendant toute la campagne. Tout près de nous les Français s'approchaient (nous entendions distinctement les appels séparés à proximité de nous). Nous nous préparions à une lutte au corps à corps mais formés au bataillon de dépôt nous n'avions pas appris le combat à la baïonnette et nous nous disions que nous allions avoir à nous servir de nos crosses de fusil. Mais cela ne fut pas le cas, l'ennemi s’enfuyait de nouveau ; tout redevenait calme. Aucune autre attaque ne fut à attendre, car un événement favorable pour nous participait évidemment à la stagnation de la bataille. »