Il y avait trois rois à l’Est. Trois rois à la fois grands et éminents Et ils avaient prêté un serment solennel Jean Grain d’Orge devait mourir.
Ils prirent une charrue et labourèrent Mirent des mottes sur sa tête. Et ils avaient prêté un serment solennel Jean Grain d’Orge était mort.
Mais le joyeux printemps arriva gentiment. Et les ondées commencèrent à tomber Jean Grain d’Orge se releva Et la plaie les surprit tous.
Les chauds soleils de l’été vinrent. Et il devint épais et fort Sa tête s’arma comme de pointes de lances Pour que personne ne lui cause de tort.
L’automne sobre entra avec douceur. Quand il devint pâle et faible. Ses articulations se courbant et sa tête tombante Montrèrent qu’il commençait à s’affaiblir.
Sa couleur pâlit de plus en plus Il s’enfonça dans la vieillesse. Et alors ses ennemis commencèrent À montrer leur rage mortelle.
Ils ont pris une arme longue et tranchante, Et l’ont coupé au niveau du genou, Puis ils l’ont entravé solidement sur un chariot Comme un gredin coupable d’un délit.
Ils l’allongèrent sur son dos, Et le frappèrent avec des bâtons jusqu’au sang Ils le pendirent avant la tempête, Et le tournèrent à maintes reprises.
Ils remplirent un trou sombre. Avec de l’eau jusqu’au bord Ils y portèrent Jean Grain d’Orge Et l’y laissèrent se noyer ou nager.
Ils le sortirent pour le poser sur le sol,Pour lui faire subir d’autres tourments . Et quand des signes de vie apparaissaient Ils l’agitaient encore de long en large.
Ils firent passer au-dessus d’une flamme brûlante, La moelle de ses os Mais un meunier fut le pire de tous, Car il l’écrasa entre deux pierres.
Et ils avaient pris le sang de son cœur. Et l’avait bu en le faisant circuler, Et plus ils en buvaient Plus leur joie grandissait.
Jean Grain d’Orge était un héros audacieux De noble hardiesse, Car si vous pouvez goûter son sang Il fera croître votre courage.
Il fera oublier à un homme ses malheurs Il fera grandir toutes ses joies Il fera chanter le cœur d’une veuve Même si les larmes étaient dans ses yeux.
Alors portons un toast à Jean-Grain d’Orge Chaque homme un verre à la main, Et puisse sa grande postérité Ne jamais tomber dans la vieille Écosse.