19 mars 1682, Déclaration des quatre articles rédigée par Jacques-Bénigne Bossuet, fut adoptée en 1682 par l'assemblée extraordinaire du clergé du royaume de France, convoquée par Louis XIV dans le conflit qui l'opposait au pape Innocent XI au sujet du droit de régale.
Elle est l'aboutissement d'une évolution des États européens vers des régimes de monarchie absolutiste et la mise en œuvre de la volonté des souverains de s'ingérer dans le fonctionnement de l'Église dans leur royaume respectif.
En France, cette évolution a débuté en 1438 avec la publication à Bourges de la Pragmatique Sanction par laquelle le roi Charles VII de France, sans en référer au pape :
Proclame la supériorité du concile sur le souverain pontife ;
Se donne la haute main sur la nomination des évêques et des abbés des monastères ;
Et impose d'importantes restrictions aux impôts perçus par Rome sur le clergé du royaume de France.
La Pragmatique Sanction est elle-même fondée sur la théorie conciliaire qui avait été développée surtout par l'enseignement théologique de l'université de Paris soutenant la thèse de la supériorité des conciles sur le souverain pontife.
La déclaration définit les « libertés de l'Église gallicane », selon lesquelles :
Le souverain pontife n'a qu'une autorité spirituelle ; les princes ne sont donc pas soumis à l'autorité de l'Église dans les choses temporelles ; le pape ne peut juger les rois ni les déposer ; les sujets du roi ne sauraient être déliés du serment d'obéissance ;