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15 mars 44 av. J.-C. assassinat de Jules César

mars 15, 2024 | by Jean-Claude JUNIN

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15 mars 44 av. J.-C. assassinat de Jules César


Résultat d'un complot de sénateurs romains qui se surnommaient entre eux les Liberatores et dont les chefs les plus renommés furent Marcus Junius Brutus et Caius Cassius Longinus. L'événement eut lieu à la curie de Pompée attenante au théâtre de Pompée durant les ides de mars (le 15 mars) de l'an 44 av. J.-C. Peu avant, le Sénat avait nommé Jules César dictateur à vie, ce que certains sénateurs n'acceptaient pas. Ils pensaient que le régime allait aboutir à une tyrannie et que Jules César se ferait couronner roi de Rome. L'assassinat eut comme résultat la guerre civile des Libérateurs suivie de la prise du pouvoir par Octave, qui allait devenir Auguste, premier empereur romain.


Le premier complot sérieux a lieu à Narbonne à la fin de 45 av. J.-C., lorsque César y séjourne après ses victoires en Espagne. Caius Trebonius, l'ami et le légat de César pendant la guerre des Gaules, mais en semi-disgrâce parce qu'il avait été vaincu par les Pompéiens en Hispanie ultérieure, projette alors de le tuer et en parle avec Marc Antoine. Celui-ci refuse de participer au projet mais, chose surprenante, n'en avertit pas César.


Au cours des mois suivants, plusieurs événements exaspèrent certains sénateurs. Selon Suétone, alors que César est revenu à Rome, un homme pose sur la tête d'une statue le représentant une couronne de lauriers nouée d'une bandelette blanche. Il s'agissait probablement de sonder les citoyens romains sur la possibilité de couronner César comme roi de Rome. Deux tribuns, Caius Epidius Marcellus et Lucius Cæsatius Flavus, ordonnent aussitôt que le diadème soit enlevé de la statue. César laisse faire. En février 44, lors de la fête des Lupercales, Marc Antoine, alors co-consul avec César, tente à plusieurs reprises de poser un diadème royal sur la tête du dictateur. À chaque fois, la foule proteste. Finalement, César demande d'aller porter la couronne au temple de Jupiter. Un troisième essai a lieu alors que César se promène à cheval dans les rues de Rome et que plusieurs citoyens l'acclament du nom de roi. Un groupe d'opposants proteste. Aussitôt, César calme le jeu en déclarant : « Je m'appelle César et non pas Rex ».

15 mars 44 av. J.-C. assassinat de Jules César

La rumeur qu'il va se faire couronner roi se fait de plus en plus forte au début du mois de mars. César s'apprête alors à partir en guerre contre les Parthes. Les livres sacrés, les Livres sibyllins énoncent que seul un roi peut espérer les vaincre. On dit que, lors de la prochaine séance du Sénat, le 15 mars, le sénateur Aurelius Cotta proposera que César soit couronné roi avant le début de la campagne


Selon Suétone, plusieurs signes annoncent la mort de César dans les jours précédant les ides de mars, mais il n'en tient pas compte. L'aruspice Spurinna, lors d'un sacrifice, lui demande de se méfier des ides. Le matin du 15, sa femme Calpurnia a rêvé de sa mort et lui demande de ne pas se rendre au Sénat. César hésite mais Decimus Brutus, venu le chercher chez lui, le persuade de venir. Peu avant d'entrer au Sénat, l'un de ses agents informateurs, Artémidore, lui tend une supplique donnant tous les noms des conspirateurs. César la prend sans la lire. Il apostrophe alors Spurinna :


« — Les ides de mars sont arrivées, déclare-t-il.

— Oui, mais elles ne sont pas encore passées, répond le devin. »


On laisse à peine à César le temps de s'asseoir que Tillius Cimber, l'un des conjurés, saisit le pan de la tunique de César et lui découvre son épaule. C'est le signe pour les conjurés de passer à l'action. Casca sort un poinçon et vise la gorge du dictateur le blessant de façon superficielle. César lui lance « Scélérat ! Que fais-tu ? » et le blesse au bras avec son poinçon. Il est alors entouré par 23 sénateurs qui le poignardent avec leurs poinçons l'un après l'autre. Il semble qu'en voyant Brutus il ait dit : « Toi aussi mon fils ! ». Il se couvre alors la tête de sa toge et s'effondre au pied de la statue de Pompée. Il a reçu 23 coups de poinçon. Aussitôt, les conjurés s'enfuient suivis des sénateurs innocents qui ont assisté à l'assassinat sans intervenir. C'est vers la fin de la journée que trois esclaves viennent chercher le corps. Suétone rapporte que le médecin Antistius, qui l'a autopsié, juge que sur les 23 coups de poinçon, seul celui porté par le second conjuré à la poitrine était mortel. Ainsi, César est mort le 15 mars -44 à 11 heures du matin dans la curie de Pompée. Les conjurés ont rapidement fui tandis que César resta assez longtemps sur le sol jusqu'à ce que trois jeunes esclaves le ramenèrent chez lui dans une lectica, un bras pendant au-dehors


Si les assassins visaient à restaurer la République, ils furent déçus puisque s'ensuivirent quinze ans de guerre civile, puis ce fut le règne sans partage d'Octave dit Auguste.

15 mars 44 av. J.-C. assassinat de Jules César

En 43 av. J.-C., Octavien se fait nommer consul et l'un de ses premiers gestes est de faire condamner par contumace les assassins de César. Suétone écrit à propos des conjurés : « Presque pas un de ses meurtriers ne lui (César) survécut plus de trois ans et ne mourut de mort naturelle. Condamnés tous, ils périrent tous, chacun d'une mort différente ; ceux-ci dans des naufrages, ceux-là dans les combats ; il y en eut même qui se percèrent du même glaive dont ils avaient frappé César ».


Source : texte de Suétone


Illustrations


La Mort de César par Vincenzo Camuccini, 1798 « Il s’était défendu, dit-on, contre les autres, et traînait son corps de côté et d’autre en poussant de grands cris. Mais quand il vit Brutus venir sur lui l’épée nue à la main, il se couvrit la tête de sa robe » (Plutarque).

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