De l’intelligence Artificielle à l’Intelligence Olfactive

De l’intelligence Artificielle à l’Intelligence Olfactive

Bruno Le Maire en face à face avec les acteurs de la filière

     Après un rapide passage au salon de l’Intelligence Artificielle de Cannes, Bruno Le Maire ministre de l’Economie, c’est longuement rendu à Grasse tout d’abord pour une visite détaillée du site de la société Arthes, leader mondial en cosmétique en marque blanche, et également connu pour ses marque « Jeanne en Provence » ou encore « Sky » destinée aux jeunes femmes à la personnalité multiple.

     Accompagné lors de cette visite par le binôme Alexis Giry DG du groupe Arthes et de Jérôme Viaud maire de Grasse, le ministre, après avoir salué l’ensemble du personnel ; du personnel de bureau, du laboratoire, de fabrication ou de conditionnement, écoutant attentivement et n’hésitant pas à poser de multiples questions, a participé à une table ronde, menée de main de maître par Philippe Massé, président de Prodarom*.

     Cette table ronde était très attendue de tous les acteurs de ce secteur, second en France après Airbus ! La filière parfum cosmétique est un géant incontesté au niveau mondial et fait de l’Hexagone un leader envié qui mérite bien évidemment une oreille très attentive du ministre…

     Comme la rappelé Jérôme Viaud, la parfumerie à Grasse est singulière, leader du circuit court ! Des producteurs de plantes à parfums à la fabrication il n’y a que quelques kilomètres !

Parmi les intervenants citons entre autres ;

      Stéphanie Pasquin-Jaloux de DSM Fimenich : « La pression monte, l’importance d’une agriculture raisonnée est centrale, nous espérons tous que les règles françaises et européennes permettront une prise de conscience générale »

     Cécile Mul du groupe Mul/Gazignaire : « A Grasse la filière a toujours été vertueuse, c’est une chance, c’est historique, avec des cultures non irriguées et non engraissées, nous sommes innovants ! »

     Jérôme Bruhat DG de Robertet : « des sociétés comme les nôtres agissent en coulisse pour permettre le rayonnement et l’exceptionnelle qualité des produits français, ne nous tirons pas une balle dans le pied, il ne faut pas que des réglementations à Bruxelles tuent notre industrie ! »

     Jean Mane président du directoire Mane : « j’appelle à la modération des objectifs dans les arrêtés sécheresse, nous faisons tous des efforts pour économiser l’eau… »

En réponse Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, axée compétitivité, a souligné :

     « Quand on s’engage dans la voie de la décarbonation, cela à un coût qui doit être valorisé dans le prix de vente, et protégé du dumping des autres pays ».

     « Ce que vous défendez est extrêmement important, le changement climatique amène l’innovation, et il y a deux façons d’agir : la décroissance avec moins de production entrainant moins de confort, moins de richesse… L’autre solution c’est l’innovation, mais là il faut bien mesurer l’Himalaya devant nous, il faut transformer complétement notre outil de production, il faudra vous accompagner, c’est le rôle de l’état, pour moi ce n’est pas de la dépense publique, c’est de l’investissement pour créer de l’activité et des emplois, c’est un bon placement.»

     Et en réponse à Jérôme Bruhat de chez Robertet ; « Comme le dit le proverbe, l’enfer est pavé de bonnes intentions, et en matière normative, la norme tue la croissance, l’Europe est devenue la championne toute catégories confondues de la création de norme, il faut une révolution idéologique… » Réponse qui ne pouvait que plaire aux acteurs présents, à condition que la révolution est lieu…

     *Prodarom est le syndicat national des fabricants d’ingrédients de de compositions destinés à la parfumerie. La parfumerie, qui uniquement sur le pays grassois emploie plus de 4.600 personnes et 15.000 à travers le monde avec des grands, voire très grands, comme Mane (1.8 Md€ de chiffre d’affaires et 8.000 employés dans le monde dont environ 1.500 sur son site de Le Bar sur Loup) ou Firmenich Parfumerie et arôme avec 6.7 Md€ de CA, à la start-Up Mycophyto (25 emplois quand même !) implantée sur le site de GrasseBiotech, et dont les travaux portent sur la biostimulation permettant non seulement des rendements supplémentaires (+24% de rendement sur la rose mais aussi -20% de réduction de consommation d’eau) car le changement climatique amène de l’innovation, comme la souligné Bruno Lemaire, et le secteur de la parfumerie, tout en restant discret ne cesse de se remettre en question.