Sacré Nicolas !
La réparti qui lui a sauvé la vie
Nicolas Ferrial, dit Le Févrial, alias Triboulet, personnage curieux et énigmatique de l’histoire de France, affublé de ce sobriquet qui dans la langue du XVIe Siècle signifiait : Agiter, remuer, troubler, embrouiller.
Né dans les environs de Blois, fief du roi Louis XII, sous le nom de Le févrial en 1479, il subit très jeune les moqueries et mauvais traitement dus à son physique disgracieux, mais Louis XII voyant ses dispositions naturelles à la bouffonnerie* le prit à son service.
Bien qu’un peu fou et tordu, il n’était pas pour autant dépourvu d’esprit et passa rapidement maître dans l’art de faire rire le roi.
En 1515 ; lorsque Louis XII vint à mourir, ses traits satyrique et balourdises séduisent immédiatement le nouveau jeune souverain François 1er. Il ne manquait aucune occasion de de raconter des histoires grasses et grivoises qui faisait se tordre de rire le roi.
Mais le bouffon savait aussi faire preuve de sagesse, Ainsi quand François 1er, après le succès de Marignan, souhaite renouveler cet exploit, Triboulet dit : « Vous parlez tous d’entrer en Italie, mais personne ne songe au moyen d’en sortir. ». Après Marignan suivit la défaite de Pavie !
Mais un jour l’insolence de Triboulet dépassa les limites, en s’en prenant à une des maîtresses du roi, il déclencha sa colère. Malgré son attachement à son bouffon le Roi l’aurait regardé fixement d’un air sévère et lui aurait demandé de choisir sa mort. Après réflexion, Triboulet aurait répondu : » Bon sire, Par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patron de la folie, je demande à mourir de vieillesse ».
Grace à cette pirouette il échappa à la mort et fut malgré tout banni du royaume.
*Il y aurait en réalité eu deux bouffons successifs nommés Triboulet. Ils sont eux-mêmes souvent confondus avec un premier Triboulet, bouffon à la cour de René d’Anjou.
Source : https://www.lamaisondetriboulet.com/
Illustration :
Triboulet. Dessin (crayon noir, sanguine) de Jean Clouet, Chantilly, musée Condé.
Triboulet dans Le Tiers Livre de Rabelais, vu par Gustave Doré.
« Triboulet », illustration pour la pièce de théâtre « Le Roi s’amuse » de Victor Hugo. Gravure de JA Beaucé et Georges Rouget
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