17 novembre 1714, Découverte d’El Amarna
novembre 17, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
17 novembre 1714, Découverte d’El Amarna
Le jésuite français Claude Sicard découvre, par hasard, une pierre sur laquelle est gravé un disque solaire dont chacun des rayons se termine par une main. Il vient de découvrir, sans le savoir, la capitale du pharaon Akhenaton, une cité disparue depuis plus de 3000 ans…
Tell El Amarna, de son nom d’origine, Akhétaton, signifiant l’horizon d’Aton, est une cité qu’a fait construire le Pharaon Amenhotep IV, sur la rive Est du Nil.
Selon les spécialistes, la cité comptait, seulement quatre ans après sa fondation, une population de vingt mille habitants. Le site d’Amarna est composé de plusieurs villages modernes dont les deux principaux El Till, dans le Nord et El Hagg Qandil dans le Sud.
C’est à la 4 ou 5ème année de son règne que AmenhotepIV, fit construire une nouvelle ville dédiée au Dieu Aton pour asseoir sa réforme religieuse et en fit sa capitale en l’an 7 de son règne. Cette cité s’étendait sur une longueur de 15 kilomètres et sur près de 8 kilomètres de large. Délimitée par quatorze stèles frontières, représentant la famille royale adorant le Dieu Aton, trois sont posées sur la rive gauche et onze sur la rive gauche du Nil, dont une sur laquelle le Roi avait fait graver qu’Aton lui-même avait choisi cet emplacement pour sa ville, simplement parce qu’il était vierge de toute présence de divinité. Un document comportant les volontés du Roi, affiche sa volonté d’avoir plusieurs temples dédiés à Aton, érigés dans sa cité et plusieurs tombes royales dans les collines orientales pour lui, sa première épouse Néfertiti et sa fille aînée Méritaton, ainsi que son commandement explicite que, lorsqu’il sera mort, il sera inhumé dans celle qui lui était réservée.
Les fouilles ont révélé l’existence de 4 palais : au centre de la ville, le grand temple d’Aton, à ciel ouvert, plus loin, un second temple, également dédié à Aton, nommé le château d’Aton. Au centre-ville trônait le grand palais avec ses nombreuses dépendances, les bâtiments officiels de l’administration, ses cours cérémonielles et un pavillon royal qui comprenait une salle d’audience. Pour accéder, deux axes de circulation se trouvaient au Nord, ouvrant sur un portail donnant sur un vaste parvis qui précédait le grand temple d’Aton, tandis que l’accès Ouest donnait sur le Nil.
En 1887, les archives diplomatiques, dites d’Amarna sont découverts dans le palais. Il s’agit des archives diplomatiques des règnes d’Amenhotep III et d’Amenhotep IV qui décrivent les échanges politiques entre la Cour Egyptienne et les souverains et princes vassaux du Proche Orient. Cette riche correspondance est écrite en Akkadien, la langue diplomatique de l’époque.
Quant à la partie Sud, le palais d’été y a été construit pour la reine Kiya, une des grandes épouses d’Amenhotep IV. Cette partie de la cité comprenait le quartier résidentiel avec ses maisons pour les hauts fonctionnaires, dont celle du Vizir Nakht, du Général Renéfer, du Grand-Prêtre d’Aton et scribe royal, Panéhésy (ou Panehsy) et du scribe royal et commandant des troupes Ramosé.
Les ateliers des artistes, notamment celui du sculpteur Thoutmès où le fameux buste de la Reine Néfertiti fut mis au jour en 1912, aujourd’hui au musée de Berlin. Plus au Sud de la ville se trouve le site de Kom el-Nana, une enceinte de 228 m x 213 m, généralement considérée comme entourant le grand temple.
La Résidence principale de la famille royale se trouvait au Nord de la ville et regroupait le quartier des marchands et un palais de plaisance « le Palais Nord des berges du fleuve », entouré de vastes jardins comportant plusieurs lacs artificiels et un parc zoologique, qui, semble-t-il, était peuplé d’antilopes.
Sur l’Est de la cité se trouvaient les nécropoles, dont certaines tombes étaient creusées dans la falaise. Elles sont restées célèbres pour la beauté de leurs reliefs et les renseignements précieux qu’elles nous ont fourni sur cette époque. Autour des monuments principaux de la ville s’éparpillaient sans qu’il existe de quartier et sans aucune planification urbaine, les demeures des hauts dignitaires et des maisons plus modestes.
Lorsque Toutânkhamon quitta Akhétaton pour retourner à Thèbes la cité fut laissée petit à petit à l’abandon, puis elle fut démolie par ses successeurs et recouverte au fil du temps par les sables. Toutefois la ville semble être restée active pendant quand même une quinzaine d’années après la mort d’Akhénaton, car un sanctuaire pour Horemheb (-1323-1295) y fut construit, ce qui indique qu’elle était au moins partiellement habitée au début de son règne. La zone sera réoccupée plus tard, à la période Romaine et au début du Christianisme. Des fouilles au Sud de la ville ont mis au jour plusieurs structures de cette époque.
Sources :
Mounira Amine-Seka.
Antikforever.com
Dictionaryofhistorians.org
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