Festival des jardins de la Côte d’Azur
mars 9, 2023 | by Jean-Claude JUNIN
Festival des jardins de la Côte d’Azur
Grasse à l’honneur !
Avec trois jardins en concours et une réalisation hors concours, que nous vous présenterons tout au long du Festival des jardins de la Côte d’Azur 25 mars au 1er mai 2023. Grasse capitale mondiale des parfums est un des plus beaux balcons de la Méditerranée où l’on cultive l'art de l'essentiel. Cathédrale et Palais épiscopale du 13e siècle, hôtels particuliers des 16e et 18e siècles, ruelles et fontaines, musées, panorama à couper le souffle : Grasse surprend et fascine, se découvre et séduit.
Nous vous proposons une première présentation sur l’historique du projet de Laurent Emmanuel Briffaud, artiste grassois le « Soulage de l’acier »
Du miasme à la Jonquille…
Réalisé par le Service Espaces Verts et Laurent Emmanuel BRIFFAUD, artiste résident à Grasse. Le musée d'art et d'histoire de Provence accueille le jardin hors concours 2023.
Achevé en 1774, l’hôtel de Clapier Cabris devient une fabrique de parfumerie en 1781. Dans la quiétude du jardin abrité des regards s’épanouissent désormais roses, jasmins, fleurs d’orangers, tubéreuses, jonquilles. Une quintessence de plantes à parfums en lieu et place de la végétation d’agrément de la demeure aristocratique ; Une bien élégante transition entre l’Ancien Régime et l’Ère Industrielle.
La jonquille, précisément ! Cette fleur délicate a été mise à l’honneur par l’historien Alain Corbin dans le titre de son célèbre ouvrage Le Miasme et la Jonquille. Il en fait le symbole d’une véritable révolution de l’imaginaire social de l’odorat. Là où le musc, l’ambre, l’encens recouvraient de leur puissance l’air vicié (ou jugé comme tel) de la fin du XVIIIe siècle, se dessine le nouvel horizon des notes florales légères, étendard de l’objectif d’assainissement olfactif assigné au XIXe siècle.
La ville de Grasse s’est fait l’ouvrière discrète, industrieuse, de ces évolutions. Mais bientôt les cheminées de briques se sont élevées dans le paysage, signalant par leur monumentalité le succès universel des productions parfumées de la petite cité provençale.
Aujourd’hui encore, au coucher du soleil, l’une d’elles, celle de la Parfumerie Fragonard attenante, couvre encore de son ombre le petit jardin de l’ancien hôtel particulier, devenu parfumerie puis Musée d’Art et d’Histoire de Provence. Comme sortie d’un âge pas si lointain où, dans un étrange contraste, les plus subtils effluves semblaient naître des noires fumées et du charbon des mines. De l’ombre à la lumière, du miasme à la jonquille…
Crédit photo GMI & LEB
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