A la découverte du Tignet
février 2, 2021 | by Alex PITTAVINO
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Le Tignet, ou plutôt «Castrum de Antinhaco», a comme ses voisins, était habité en premier par les Romains. Entre Var et Siagne, aucune terre n’a été foulée par les Romains. Au Tignet, en bordure de commune, on retrouve des vestiges de « camp ligure ». Le point le plus élevé du Tignet, le col de Collebasse, est déjà pris à partie pour sa position indétrônable. Malheureusement, ces camps étaient uniquement des refuges, et non pas des habitations. Le manque de point d’eau en est la cause. De ce fait, les éleveurs et agriculteurs de l’époque vivaient sur les pentes riches, bordant la Siagne. Nommé « l’Apron » en ces temps anciens (signifiant sanglier en latin), le cours d’eau permet le développement de la zone et du Tignet. Un développement arrêté net en 472, lors de la chute de l’empire romain. Les barbares prennent possession des lieux.
Atteindre le sommet pour mieux plonger
Il faut attendre le XIIème siècle pour voir la région s’apaiser. En 1112, la Provence orientale, dont fait parti le Tignet, devient la possession des Comtes de Provence. Les premiers signes de fortification du village apparaissent. Ainsi le «Castellaras», château garnison, fut construit à la fin du XIIe siècle. Parfois dénommé « château des Sarrazins» ou «château des Templiers», il ne semble avoir aucun rapport ni avec les uns ni avec les autres. Les établissements agricoles fleurissent, le commerce également. Les moines, établis aux iles de Lérins, en sont la principale raison. Cependant, la prospérité va disparaitre en 1348, comme dans toute la région. La peste est arrivée au port de Marseille. Comme son voisin Cabris, le Tignet est rongé par la maladie et pillé par les barbares. Le Tignet restera « territoire inhabité » jusqu’en 1699.
L’indépendance
100 ans plus tard, le Tignet est officiellement indépendant. En septembre 1794, Jean Daver réunit à la maison du Tignet le premier conseil municipal, et fait une demande de secours pour les 150 habitants de la commune. Va s’en suivre un long développement administratif indispensable. Entre 1815 et 1858, un nouveau cadastre voit le jour, une école primaire également. Parallèlement une activité économique prend ses racines dans la jeune commune : papeterie, minoterie, scierie, fabrique de tuiles, un four à chaux et fabrication de charbon de bois. En 1926, la Première Guerre mondiale a laissé des traces. Ils ne sont plus que 126 à jalonner les 200 mètres de dénivelé, de la Siagne à l’ancien camp romain de Colle Basse. Même finalité en 1946. Après un nouvel exode, ils ne sont plus que 118. C’est seulement dans les années soixante que la tendance évolue. La croissance du village est spectaculaire : en 1986, on comptait 900 habitants, 20 ans plus tard, le territoire de 1126 hectars en compte presque 3000, selon l’INSEE. Une belle remontée, témoin de la richesse de ce village grimpant jusqu’à 600 mètres d’altitude.
Crédit Photo : Nice-Matin,
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