A la découverte d’Auribeau-Sur-Siagne
janvier 12, 2021 | by Alex PITTAVINO
Saccagé par l’armée, mis à feu et à sang par le « Fléau de Provence » ou encore souillé par la peste, le village d’Auribeau revient de loin. Perché à 80m d’altitude, dominant la Siagne, la première trace d’habitant dans la commune date d’il y a 2600 ans. Nous sommes en -600 avant J.C. et le village est construit dans un premier temps, pour défendre les résidents d’agressions extérieures. Il faudra attendre la victoire des Romains en 154 avant J.C et en 14 avant J.C pour voir Auribeau totalement libéré et apaisé. Désormais, la via Julia, importante voie romaine qui relie Plaisance au Var en passant par la Côte d’Azur dessert Auribeau grâce à une déviation longeant la Siagne. Cela permet au village de s’inscrire sur les cartes.
De sa création à sa destruction
1000 ans plus tard, la commune est appelée « Auribeau église et château » dans les textes existants à cette époque. Preuve de son implantation dans la Côte d’Azur. Malheureusement, au milieu du XIVème siècle, la peste pénètre et se faufile à travers les remparts du village. La commune se vide. Raymond de Turenne, dit « Fléau de Provence », va en profiter pour piller et ravager la région. Auribeau n’y échappe pas. Dans un texte de 1400, il est écrit que le lieu est désert. « Château complètement détruit près de l'église Notre-Dame à présent découverte et en partie abattue. » C’est grâce à l’Évêque de Grasse, Jean-André Grimaldi, qu’Auribeau renaît de ses cendres. Le 5 juin 1497, il rédige un contrat engageant des habitants des diocèses d’Albenga (commune italienne) et de Vintimille pour reconstruire des maisons à l'intérieur de l'enceinte du village et pas au-delà. L’actuel vieux village d’Auribeau est né.
Une histoire qui se répète
La position du village reste un atout, car à cette époque, la Siagne est encore navigable et facilite les échanges. Seule bâtisse existant en dehors des murs, l’église, construite au XVIIème siècle. Signe de la confiance regagnant le village. Cependant, l’année 1707 est un tournant. Au cours de la guerre de Succession d’Espagne, le village est envahi et mis à sac par les armées françaises et Austro-Sardes. En 1720, la peste de Marseille, dernière grande épidémie de peste en France, en profite et gagne le village. 50 ans plus tard, à l’aube du XIXème siècle, les Auribélois sont 560. Aujourd’hui, plus de 200 ans plus tard, la commune compte 3224 habitants selon le dernier recensement de l’Insee. En 60 ans, la population a été multipliée par cinq.
Source : Sebastien Botella, Verlinden
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