Bientôt un saint patron des internautes ?
juillet 1, 2020 | by Jean-Claude JUNIN
Le Vatican est "sur le coup" pour nommer le premier saint patron des internautes, relate le Los Angeles Times. Le candidat est un jeune informaticien italien, Carlo Acutis, mort d'une leucémie en 2006, à l'âge de 15 ans. Très engagé, le jeune Milanais avait créé des sites internet pour les prêtres ainsi qu'un site sur les miracles religieux, devenu très populaire.
L'année dernière, le pape François lui a rendu hommage, saluant un usage d'internet qui a permis de "communiquer des valeurs et de la beauté". Le pontife a cité une phrase de Carlo Acutis qui disait "tout le monde naît original, mais beaucoup meurent comme des photocopies". Un message destiné aux jeunes, les avertissant de ne pas perdre leur individualité sur internet. Le pape François multiplie régulièrement les allusions à la culture internet, allant même jusqu'à considérer Marie comme "l'influenceuse de Dieu".
Le saint patron du Web, nommé en 2002
Reste que Carlos Acutis ne pourrait pas être le saint patron de l'internet. Ce titre appartiendrait déjà à Isidore, évêque de Séville, déclaré "saint patron du web" et des informaticiens par le pape Jean-Paul II en 2002. Au VIe siècle, il avait créé une encyclopédie pour indexer les connaissances, devenant le "précuseur de Google", selon le quotidien de la côte ouest.
Pour ma part, pour avoir été éditeur et imprimeur, je garde un faible pour Saint Jean à la Porte latine ou Saint Jean des imprimeurs (6 mai)
En ce jour heureux, béni par un ciel serein, 24 juin 1504, les cloches de la cathédrale de Mayence sonnaient à toute volée pour célébrer, pour la première fois, la Saint-Jean. Tous les Imprimeurs, sous un habit de fête, s’étaient rassemblés dans la maison où l'illustre Gutenberg créa sa première imprimerie.
Cependant, en France, une ordonnance de Louis XI, signée seulement en 1467, autorise la fondation d’une Confrérie réunissant écrivains, libraires, enlumineurs, relieurs de livres et parcheminiers. Les imprimeurs n’y étaient donc pas admis. Les premiers imprimeurs français ne s’installèrent rue Saint-Jacques que trois ans plus tard, sur l’initiative des Frères Fichet, Docteurs en Sorbonne. Nos ancêtres professionnels se nommaient Gering, Crautz, Frilburger, d’origine allemande ou alsacienne. Par une ordonnance de 1488, Charles VIII assimila les trois imprimeurs aux “ serviteurs ” de l’Université et les fit entrer dans la confrérie, dont les assises se tenaient au couvent des Pères Mathurins, tout près de l’hôtel Cluny. Les membres de la confrérie participaient à deux fêtes annuelles, 27 décembre et 6 mai. Une cérémonie religieuse précédait un banquet. Et les ateliers d’imprimerie fermaient comme pour un dimanche.
Au début du 17ème siècle, la confrérie prit le nom de Saint-Jean Porte Latine. Sur la bannière de la confrérie était brodé un livre orné de 3 fleurs de lys d’or. Les frais étaient couverts par des cotisations, des dons et des quêtes. Les imprimeurs avaient déjà des idées mutualistes puisque des secours étaient distribués aux ouvriers les plus pauvres ou aux malades. Mais une seconde et mystérieuse confrérie apparut plus tard sous le nom de Saint Jean de Latran, et, par des intrigues secrètes, sauva la vie en 1650, à un imprimeur nommé Marlot coupable d’avoir injurié Mazarin dans un pamphlet. Cette seconde confrérie disposait d’une Commanderie, lieu d’asile inviolable et strictement réservée à ses participants qui observaient les meilleures règles de solidarité fraternelle. C’était une sorte de franc-maçonnerie secrète. La Révolution Française balaya l’existence des deux confréries.
RELATED POSTS
View all