Loin de prendre ses distances avec le propos patronal, la secrétaire d'État à l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, est allée dans le même sens. Elle a prévenu qu'il faudrait « probablement travailler plus que nous ne l'avons fait avant » pour «rattraper» la perte d'activité induite par le confinement en cours depuis le 17 mars, et dont Emmanuel Macron pourrait annoncer ce soir, lundi, soir la prolongation.
«L'enjeu est de reprendre le travail plein pot», a-t-elle insisté samedi sur franceinfo.
Président délégué du Medef, Patrick Martin a précisé sur la même chaîne que toute modification éventuelle de la durée du temps de travail, sur le terrain, ne pourrait être envisagée que si l'entreprise et l'emploi sont «menacés», «pendant un temps, dans le respect de la loi» et «en accord avec les organisations syndicales», «C'est pas un sacrifice, c'est un coup de collier», a-t-il relevé.
Mais les syndicats ne l'entendent pas de cette oreille, eux qui déplorent déjà les dérogations aux limites du temps de travail décidées par ordonnances dans le cadre du projet de loi d'urgence sanitaire, notamment le relèvement à 60 heures de la durée hebdomadaire maximale.
«C'est totalement indécent. Aujourd'hui, les travailleurs, comme tout le monde, sont en train de payer le coût de cette crise. Ce n'est pas à eux de payer ensuite », s'est indigné dimanche sur France 2 le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, évoquant les «vieilles lunes qui reviennent : +il faudra travailler plus+, +il faudra de la sueur et des larmes+, etc.».
Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, a lui mis en avant lundi sur CNews que les salariés ne se complaisaient «pas dans la situation actuelle de confinement».
Fustigé à gauche, l'appel au «travailler plus» l'a aussi été à droite par Xavier Bertrand (ex-LR), président du Conseil régional des Hauts-de-France.
Un salarié qui n'est «pas responsable de tout ça», on lui «dit qu'à la sortie c'est (lui) qui (va) payer la facture ? Mais qu'est-ce qu'on veut, on veut rendre fous les Français ?», s'est emporté l'ancien ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, ajoutant : «Si à la sortie la réponse c'est l'austérité, ils (les responsables de l'exécutif) n'ont rien compris du tout».
Mais pour le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau, interrogé lundi sur franceinfo, «on ne se tire des épreuves, individuelles ou collectives, que par un surcroît d'efforts». «Tout le monde devra faire des efforts. Les entreprises comme les salariés».
Source : Cnews.fr via AFP
cf ; https://grassemat.info/actualite/la-question-des-conges-payes-et-du-temps-de-travail-se-posera
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