Vieillots, démodés, remplacés, détournés, ou même totalement oubliés, la langue française regorge de vieux mots qu’il est bon, presque jouissif, de dépoussiérer de temps en temps.
Si l’on souhaite se faire comprendre des gens avec qui l’on parle, il est déconseillé d’en abuser. Mais ressusciter quelques mots momifiés de temps en temps peut se révéler très plaisant.
Saperlipopette
« Saperlipopette, où ai-je donc laissé traîner mes savates ? »
Imaginez qu’en ouvrant la porte de la maison, vous surpreniez un chenapan en train de subtiliser vos savates. Diriez-vous : « Saperlipopette ! Que faites-vous ici ?! Ouste, gredin, du balai ! » ?
Le Dictionnaire historique de la langue française, en faisant référence à Rimbaud, (Employé pour la première fois par Rimbaud en 1864 dans Proses et vers de collège, il n’avait que 10 ans) indique que c'est la resuffixation de saperlotte, saprelotte, altération de sacrelotte (1750), altération de sacrer.
En suivant sacrer dans le Dictionnaire historique de la langue française on apprends qu'un sacre n.m.(1549) est une : « formule de juron, régional mais courant dans l'usage général au Canada (1864, Clapin). Les sacres sont une partie très spécifique du vocabulaire franco-canadien et utilisent quantité de mots empruntés au culte (hostie, tabernacle). Et le dictionnaire cite : sacrebleu (par la sacre bleu déformation de par la sacre Dieu), sacrédié, sacristi, sapristi, saprédié, saguernon, tombés dans l'oubli de nos jours…
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