Les Restos du Cœur : 40 ans de solidarité,
septembre 27, 2025 | by Jean-Claude JUNIN

Les Restos du Cœur : 40 ans de solidarité, et toujours plus nécessaires
Il y a quarante ans, Coluche lançait une idée un peu folle à la radio : créer une cantine gratuite pour ceux qui n’avaient plus les moyens de se nourrir dignement. Nous étions en 1985, la crise frappait déjà fort, et personne n’imaginait que « les Restos du Cœur » deviendraient l’une des associations caritatives les plus emblématiques de France. Quatre décennies plus tard, le combat est toujours là… et plus urgent que jamais.
Le dessinateur grassois Kristian nous le rappelle avec son trait mordant et humaniste : à l’heure où les Restos célèbrent leurs 40 ans, les files d’attente s’allongent. Son dessin, à la fois tendre et amer, illustre parfaitement ce paradoxe : une association qui a sauvé des millions de vies, mais qui voit chaque année ses « clients » augmenter.
Une idée simple devenue un mouvement national
Coluche avait lancé son appel en novembre 1985 : « J’ai une petite idée comme ça… ». En quelques semaines, les bénévoles se mobilisent, les premiers repas sont servis, et l’hiver ne sera plus jamais le même pour des milliers de familles. L’association a ensuite été institutionnalisée, soutenue par des partenaires, et relayée par le fameux concert des Enfoirés, dont les recettes financent une grande partie des distributions.
Depuis, les chiffres donnent le vertige : plus de 140 millions de repas distribués chaque année, des milliers de bénévoles mobilisés, un maillage territorial impressionnant. Les Restos ne distribuent pas seulement des repas : ils accompagnent aussi vers la réinsertion, le logement, l’emploi, l’alphabétisation.
Réussites… et fragilités
Le succès des Restos, c’est d’abord celui de la solidarité citoyenne. L’association a su fédérer toutes les générations autour d’un même élan du cœur. Mais il faut aussi rappeler ses difficultés : la hausse constante du nombre de bénéficiaires, les dons qui peinent parfois à suivre, et les inégalités sociales qui se creusent.
En 1985, Coluche rêvait que son association disparaisse faute de nécessité. Quarante ans après, c’est l’inverse : les besoins explosent. Une réussite humanitaire, mais aussi un échec collectif de notre société à éradiquer la pauvreté.
Moins d’égoïsme, plus d’empathie
Il est temps, plus que jamais, d’ouvrir les yeux. Derrière chaque « client » des Restos, il y a une histoire : une mère seule, un étudiant, un retraité, un travailleur pauvre. La pauvreté n’est pas une abstraction, elle peut frapper n’importe qui. Alors, plutôt que de fermer les yeux, apprenons à tendre la main. Un don, une heure de bénévolat, un geste d’empathie peut changer une vie.
Kristian, l’œil humaniste du Pays de Grasse
Né en 1959, Kristian est un dessinateur de presse et caricaturiste français, installé à Cabris. Il collabore depuis plus de 40 ans avec de nombreux journaux et médias nationaux et internationaux. Ses dessins, à la fois drôles, corrosifs et profondément humanistes, pointent les absurdités de notre époque avec une bienveillance critique. Artiste engagé, il participe régulièrement à des expositions et des actions solidaires, restant fidèle à son credo : utiliser l’humour pour éveiller les consciences.
Alors pour ces 40 ans, souvenons-nous de l’élan de Coluche et des millions de repas partagés. Mais souvenons-nous surtout qu’il reste encore beaucoup trop de faim dans un pays aussi riche que la France.
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Et comme le disait Coluche lui-même : « L’argent ne fait pas le bonheur… de ceux qui n’en ont pas ! »
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