A la découverte de Tanneron

600 ans avant J.C, les habitants du Tanneron sont exclusivement des nomades voyageant au gré des saisons. Au fil du temps, les légions romaines se sont invitées. Assurant la paix pendant près de 1000 ans, ce n’est qu’au Vème siècle que l’emprise romaine disparaît. La christianisation prend le relais dans une région où les communautés religieuses sont nombreuses. À ce moment-là, Tanneron est une seigneurie appartenant à la famille de « Grasse », faisant partie de l’immense territoire de Callian. Un espace vaste étalé dans tout le territoire de la « Colle-Narbonne » (aujourd’hui Montauroux) et dirigé par Hugues de Callian. Après le départ des bandes sarrasines et trois siècles d'anarchie, un mouvement de reprise économique se manifeste en Provence à la fin du X^e siècle. La féodalité s'installe petit à petit, Tanneron ne peut y échapper. Bordant le Tanneron, l’Esterel, à l’époque encore plus sauvage qu’aujourd’hui, va servir de repère aux brigands. Nous sommes au début du Moyen Âge. Les apparitions de la peste au XIVème siècle et des guerres de religion au XVème siècle vont bouleverser Tanneron. Le massif du Tanneron est à cette époque couvert d'une magnifique pinède. Certains arbres atteignaient 30 m de hauteur et 7 m de circonférence. De ce fait, de nombreuses verreries voient le jour, les forêts aux alentours contribuant à alimenter leurs fours. Tout cela, non sans graves dommages pour ces étendues d’arbres.

La formation de la commune…

Malheureusement, au XVIIIème siècle, un violent incendie ravage la majeure partie des forêts de Tanneron. Les premiers mimosas, importés d’Australie, sont plantés. Personne ne se doute encore de l’importance que va prendre cet arbre pour la commune. Devenu une vicomté en 1654 sous Louis XVI, le Tanneron reste un vicomte jusqu’en 1712. Il est vendu pour éponger les dettes du Roi. Lors de la Révolution, on pille et brûle quelques châteaux. L'Estérel devient, encore une fois, un centre de brigandage. Une fois la révolution passée, les conditions de vie s'améliorent. La population augmente et atteint plus de 800 habitants. Nous sommes en 1835 et Tanneron se détache officiellement de Caillan. 50 ans plus tard, Tanneron fait partie des 3 communes qui abrite une mine de houille. Quelques années plus tard, on inaugure la gare ferroviaire du « Central Var ». L’agriculture reste cependant encore peu développée. À l'approche du XXème siècle, les Tanneronnais ne sont plus que 600 pour l’arrivée de l’électricité. En 1962, la construction du barrage de Saint-Cassien permet l’arrivée de nouvelles opportunités, surtout touristiques. La commune de 500 habitants devient propriétaire d’une partie du Lac. Grâce à cela, dès 1985, la démographie et les activités de la commune s’accélèrent. À l'aube du XXIème siècle, Tanneron est composé de plus de 1300 habitants, le double de sa population 100 ans plus tôt !

Les feux de forêt, tragiques évenements incontournables de l’histoire de Tanneron...

Perchée à 360 mètres d’altitude, la commune a toujours entretenu une relation spéciale avec les feux de forêt. Perdue entre les arbres immenses et les mimosas, les incendies ont souvent ravagé cette région. En 1970, du 3 au 6 octobre, un violent feu de forêt éclate. Coûtant la vie a plusieurs personnes dont la femme et les quatre enfants du célèbre écrivain Martin Gray. Ces évènements ne sont pas restés méconnus. À la suite de cet incendie, l’écrivain a décidé de créer le prix « Dina-Gray » pour récompenser les actions contre les feux de forêt.

Aujourd’hui, d’après le dernier recensement publié par l’INSEE, près de 1 666 habitants composent la commune. Réparti en 22 Hameaux, Tanneron fait partie du canton de Fayence, malgré sa proximité avec la Côte d’Azur et Pégomas. Avec une augmentation démographique de plus de 14% depuis le dernier recensement (2012), la croissance de Tanneron semble être lancée.

Crédit photo : Esterel Cote d'Azur, Ici et la bas, Archive Nice-Matin