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20 mai 1875, La Convention du Mètre - May 20, 1875, The Meter Convention

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
20 mai 2023

Lieu :
Un jour dans l'Histoire...

Photo principale de l'article
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La Convention du Mètre est le traité international signé le 20 mai 1875 à Paris par dix-sept États dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie. Elle succède ainsi à la commission internationale du mètre mise en place en 1870.

La convention a été modifiée en 1921. Au 11 octobre 2016, elle regroupe 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.

La création du mètre étalon

Un poids et une mesure ! Parmi les mille doléances inscrites par des milliers de mains sur des milliers de pages à travers tout le royaume à l'occasion de la convocation des Etats généraux de 1788, revient sans cesse celle-ci : disposer enfin d'une commune mesure sur tout le territoire ! De la bacherelle à la demoiselle, de la poinçonnée à l'écuellée, du petit pot au minot, de la mesurette à la razière, du picotin à la camuse, etc. plus de huit cents mesures ! Du Nord au Midi, du Levant au Couchant, d'une province à l'autre, d'un bourg à l'autre et quelquefois dans le même village, toujours mesures varient. De quoi compliquer la vie aux vendeurs et acheteurs, mais les premiers y gagnent souvent alors que les seconds y perdent tout le temps. Plus grave, sous le même nom, se dissimulent des unités différentes : l'aune de Paris n'est pas celle de Marseille. « Différence des choses sous uniformité des noms. » Deux poids et deux mesures ! Symbole de l'inégalité et de l'arbitraire.

Voilà plus d'un millénaire qu'on tente de réaliser leur unification. Mais la féodalité, qui trouve son compte dans cette multiplicité, s'y est toujours farouchement opposée. Tromperie, abus, arbitraire. De quoi éveiller l'ardeur révolutionnaire : « Nous ne prendrons pas pour règle ce qu'ont fait nos pères, car ils ont mal fait ; nous ne suivrons pas par routine de vieux abus ; le temps des lumières est arrivé, il faut parler aujourd'hui le langage de la raison», est-il écrit dans la convocation aux Etats généraux.

The Meter Convention is the international treaty signed on May 20, 1875 in Paris by seventeen States with the aim of establishing a world authority in the field of metrology. It thus succeeds the International Meter Commission set up in 1870. The convention was amended in 1921. As of October 11, 2016, it has 58 member states and 41 states associated with the general conference, including the majority of industrialized countries. The creation of the standard meter A weight and a measure! Among the thousand grievances registered by thousands of hands on thousands of pages throughout the kingdom on the occasion of the convocation of the Estates General of 1788, this one keeps coming up: finally having a common measure over the whole territory ! From the bacherelle to the young lady, from the punched to the bowl, from the small pot to the minot, from the scoop to the razière, from the picotin to the camuse, etc. more than eight hundred measures! From North to South, from Levant to Couchant, from one province to another, from one town to another and sometimes in the same village, measures always vary. What complicates life for sellers and buyers, but the first often win while the latter lose all the time. Worse, under the same name, hide different units: the yardstick of Paris is not that of Marseille. “Difference of things under uniformity of names. “Two weights and two measures! Symbol of inequality and arbitrariness. For more than a millennium we have been trying to achieve their unification. But feudalism, which finds its advantage in this multiplicity, has always been fiercely opposed to it. Deception, abuse, arbitrariness. Enough to arouse revolutionary ardor: “We will not take as a rule what our fathers did, because they did badly; we will not routinely follow old abuses; the time of enlightenment has arrived, today we must speak the language of reason”, is it written in the convocation to the States General.

La Convention du Mètre est le traité international signé le 20 mai 1875 à Paris par dix-sept États dans le but d'établir une autorité mondiale dans le domaine de la métrologie. Elle succède ainsi à la commission internationale du mètre mise en place en 1870.

La convention a été modifiée en 1921. Au 11 octobre 2016, elle regroupe 58 États membres et 41 États associés à la conférence générale, comprenant la majorité des pays industrialisés.

La création du mètre étalon

Un poids et une mesure ! Parmi les mille doléances inscrites par des milliers de mains sur des milliers de pages à travers tout le royaume à l'occasion de la convocation des Etats généraux de 1788, revient sans cesse celle-ci : disposer enfin d'une commune mesure sur tout le territoire ! De la bacherelle à la demoiselle, de la poinçonnée à l'écuellée, du petit pot au minot, de la mesurette à la razière, du picotin à la camuse, etc. plus de huit cents mesures ! Du Nord au Midi, du Levant au Couchant, d'une province à l'autre, d'un bourg à l'autre et quelquefois dans le même village, toujours mesures varient. De quoi compliquer la vie aux vendeurs et acheteurs, mais les premiers y gagnent souvent alors que les seconds y perdent tout le temps. Plus grave, sous le même nom, se dissimulent des unités différentes : l'aune de Paris n'est pas celle de Marseille. « Différence des choses sous uniformité des noms. » Deux poids et deux mesures ! Symbole de l'inégalité et de l'arbitraire.

Voilà plus d'un millénaire qu'on tente de réaliser leur unification. Mais la féodalité, qui trouve son compte dans cette multiplicité, s'y est toujours farouchement opposée. Tromperie, abus, arbitraire. De quoi éveiller l'ardeur révolutionnaire : « Nous ne prendrons pas pour règle ce qu'ont fait nos pères, car ils ont mal fait ; nous ne suivrons pas par routine de vieux abus ; le temps des lumières est arrivé, il faut parler aujourd'hui le langage de la raison», est-il écrit dans la convocation aux Etats généraux.

The Meter Convention is the international treaty signed on May 20, 1875 in Paris by seventeen States with the aim of establishing a world authority in the field of metrology. It thus succeeds the International Meter Commission set up in 1870. The convention was amended in 1921. As of October 11, 2016, it has 58 member states and 41 states associated with the general conference, including the majority of industrialized countries. The creation of the standard meter A weight and a measure! Among the thousand grievances registered by thousands of hands on thousands of pages throughout the kingdom on the occasion of the convocation of the Estates General of 1788, this one keeps coming up: finally having a common measure over the whole territory ! From the bacherelle to the young lady, from the punched to the bowl, from the small pot to the minot, from the scoop to the razière, from the picotin to the camuse, etc. more than eight hundred measures! From North to South, from Levant to Couchant, from one province to another, from one town to another and sometimes in the same village, measures always vary. What complicates life for sellers and buyers, but the first often win while the latter lose all the time. Worse, under the same name, hide different units: the yardstick of Paris is not that of Marseille. “Difference of things under uniformity of names. “Two weights and two measures! Symbol of inequality and arbitrariness. For more than a millennium we have been trying to achieve their unification. But feudalism, which finds its advantage in this multiplicity, has always been fiercely opposed to it. Deception, abuse, arbitrariness. Enough to arouse revolutionary ardor: “We will not take as a rule what our fathers did, because they did badly; we will not routinely follow old abuses; the time of enlightenment has arrived, today we must speak the language of reason”, is it written in the convocation to the States General.

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A l'aube de la Révolution, un vœu transparaît : adopter les mesures de Paris. Ce serait le plus simple, le plus rapide, le moins onéreux... Une solide réforme. En fait, c'est une révolution qui se profile. Les mesures de Paris ne seront pas adoptées, mais une solution autrement plus radicale : le Système métrique décimal. Des mesures passées, faisons table rase. Et voici comment, il y a deux cents ans, est né celui que l'on a surnommé la « mesure des Lumières » : le mètre.

Où trouver la nouvelle mesure ?

Jusqu'à la Révolution, l'homme fut presque toujours la référence de la mesure... Hommée, oeuvrée, palme, toise, coudée, pouce, pied... Ce n'est pas de cette universalité-là que l'on pouvait se satisfaire. Il en fallait une invariable, éternelle et indiscutable. On chercha une unité qui dans sa détermination ne renferme rien d'arbitraire. Rien qui fasse référence à un peuple en particulier. N'appartenant exclusivement à aucune nation, elle pourra donc être adoptée par toutes. Seule la Nature offre semblables garanties. Pour mesurer toutes choses sur Terre, c'est un morceau de Terre qui est alors choisi : un méridien terrestre. Ligne imaginaire qui encercle le globe en passant par les pôles. Ce sera celui de Paris...

Après avoir consulté Condorcet, Laplace, Lagrange, Lavoisier, Borda, Monge... le 26 mars 1791, l'Assemblée constituante décrète que l'unité réelle de longueur du nouveau système de mesure sera « le quart de méridien terrestre ». On choisit cette partie, qui va du pôle à l'équateur, parce qu'elle est « interceptée » par l'angle de 90$, considéré comme angle unité, angle « naturel ». Vu les difficultés (voire l'impossibilité, en mer par exemple) de l'entreprise c'est seulement un arc de ce quart de méridien qui a été mesuré : on a donc calculé la distance entre Dunkerque et Barcelone, villes toutes deux situées au niveau de la mer.

At the dawn of the Revolution, a wish appears: to adopt the measures of Paris. It would be the simplest, the fastest, the least expensive... A solid reform. In fact, a revolution is looming. The Paris measures will not be adopted, but a far more radical solution: the Decimal Metric System. Past measures, let's make a clean sweep. And this is how, two hundred years ago, was born what has been nicknamed the “measurement of the Enlightenment”: the metre. Where can I find the new measurement? Until the Revolution, man was almost always the reference of measurement... Man, worked, palm, toise, cubit, inch, foot... It is not this universality that we can could be satisfied. An invariable, eternal and indisputable one was needed. We sought a unity that contained nothing arbitrary in its determination. Nothing that refers to a particular people. As it does not belong exclusively to any nation, it can therefore be adopted by all. Only Nature offers such guarantees. To measure all things on Earth, a piece of Earth is then chosen: a terrestrial meridian. Imaginary line that encircles the globe passing through the poles. It will be the one in Paris... After having consulted Condorcet, Laplace, Lagrange, Lavoisier, Borda, Monge... on March 26, 1791, the Constituent Assembly decreed that the real unit of length of the new system of measurement would be "the quarter of the terrestrial meridian". We choose this part, which goes from the pole to the equator, because it is “intercepted” by the angle of 90$, considered as a unit angle, a “natural” angle. Given the difficulties (or even the impossibility, at sea for example) of the undertaking, only an arc of this quarter of the meridian was measured: we therefore calculated the distance between Dunkirk and Barcelona, ​​towns both located at the sea ​​level.

A l'aube de la Révolution, un vœu transparaît : adopter les mesures de Paris. Ce serait le plus simple, le plus rapide, le moins onéreux... Une solide réforme. En fait, c'est une révolution qui se profile. Les mesures de Paris ne seront pas adoptées, mais une solution autrement plus radicale : le Système métrique décimal. Des mesures passées, faisons table rase. Et voici comment, il y a deux cents ans, est né celui que l'on a surnommé la « mesure des Lumières » : le mètre.

Où trouver la nouvelle mesure ?

Jusqu'à la Révolution, l'homme fut presque toujours la référence de la mesure... Hommée, oeuvrée, palme, toise, coudée, pouce, pied... Ce n'est pas de cette universalité-là que l'on pouvait se satisfaire. Il en fallait une invariable, éternelle et indiscutable. On chercha une unité qui dans sa détermination ne renferme rien d'arbitraire. Rien qui fasse référence à un peuple en particulier. N'appartenant exclusivement à aucune nation, elle pourra donc être adoptée par toutes. Seule la Nature offre semblables garanties. Pour mesurer toutes choses sur Terre, c'est un morceau de Terre qui est alors choisi : un méridien terrestre. Ligne imaginaire qui encercle le globe en passant par les pôles. Ce sera celui de Paris...

Après avoir consulté Condorcet, Laplace, Lagrange, Lavoisier, Borda, Monge... le 26 mars 1791, l'Assemblée constituante décrète que l'unité réelle de longueur du nouveau système de mesure sera « le quart de méridien terrestre ». On choisit cette partie, qui va du pôle à l'équateur, parce qu'elle est « interceptée » par l'angle de 90$, considéré comme angle unité, angle « naturel ». Vu les difficultés (voire l'impossibilité, en mer par exemple) de l'entreprise c'est seulement un arc de ce quart de méridien qui a été mesuré : on a donc calculé la distance entre Dunkerque et Barcelone, villes toutes deux situées au niveau de la mer.

At the dawn of the Revolution, a wish appears: to adopt the measures of Paris. It would be the simplest, the fastest, the least expensive... A solid reform. In fact, a revolution is looming. The Paris measures will not be adopted, but a far more radical solution: the Decimal Metric System. Past measures, let's make a clean sweep. And this is how, two hundred years ago, was born what has been nicknamed the “measurement of the Enlightenment”: the metre. Where can I find the new measurement? Until the Revolution, man was almost always the reference of measurement... Man, worked, palm, toise, cubit, inch, foot... It is not this universality that we can could be satisfied. An invariable, eternal and indisputable one was needed. We sought a unity that contained nothing arbitrary in its determination. Nothing that refers to a particular people. As it does not belong exclusively to any nation, it can therefore be adopted by all. Only Nature offers such guarantees. To measure all things on Earth, a piece of Earth is then chosen: a terrestrial meridian. Imaginary line that encircles the globe passing through the poles. It will be the one in Paris... After having consulted Condorcet, Laplace, Lagrange, Lavoisier, Borda, Monge... on March 26, 1791, the Constituent Assembly decreed that the real unit of length of the new system of measurement would be "the quarter of the terrestrial meridian". We choose this part, which goes from the pole to the equator, because it is “intercepted” by the angle of 90$, considered as a unit angle, a “natural” angle. Given the difficulties (or even the impossibility, at sea for example) of the undertaking, only an arc of this quarter of the meridian was measured: we therefore calculated the distance between Dunkirk and Barcelona, ​​towns both located at the sea ​​level.

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Quant à l'unité usuelle -qu'on appellera désormais « mètre » - elle doit être utilisable dans les actes de la vie quotidienne. C'est pourquoi l'Assemblée décrète que ce sera la « dix-millionième partie » du quart du méridien. Une longueur proche de celle des « cannes que les citoyens aiment à porter ».

Pourquoi le mètre est-il universel ? Tiré de la Nature, le mètre ne « présente rien qui soit particulier à la France, rien qui n'intéresse également toutes les nations, rien qui ne mérite d'être universellement adopté ». De quoi satisfaire aux principes d'universalité et d'éternité, chers à la Révolution française : « La Convention nationale doit se regarder comme chargée du bonheur du monde et de l'alliance entre tous les peuples», déclare le conventionnel Barère.

De quoi satisfaire savants aussi bien que politiques : là où le peuple exigeait uniformité, ils ont répondu universalité. Unité du territoire, unité dans la langue, unité dans les poids et mesures, la République une et indivisible aura une et une seule mesure rationnelle devant laquelle tous les citoyens seront égaux.

Le mètre, et après ? Surface, volume, capacité, masse... qui étaient jusqu'alors le plus souvent indépendantes les unes des autres, vont être réunies en un tout cohérent et « faire système ». « Toutes les parties étroitement liées entre elles, sont comme les membres d'une seule et même famille » (Instruction sur les nouvelles mesures et sur le calcul décimal, publiée en l'an IX, par ordre du ministre de l'Intérieur). Elles vont toutes dépendre du mètre, « père » de toutes les mesures -mètre, mètre carré, mètre cube, kilogramme. Elles se déclinent toutes suivant une seule échelle, l'échelle décimale et leurs nominations feront également système, les noms étant bâtis à partir des relations qui lient les mesures entre elles.

On choisit pour cause d'universalité le latin et le grec pour les préfixes : les multiples seront grecs, kilo, hecto, myria. Les sous-multiples seront latins, deci, centi, milli.

Pour obtenir l'unité de masse, il faut peser un certain volume d'une certaine matière. Ce sera un décimètre cube d'eau. Eau, liquide naturel et universel que l'on peut « retrouver partout dans le même degré de pureté distillée à sa plus grande densité et pesée dans un cylindre de laiton »

As for the usual unit - which we will henceforth call "meter" - it must be usable in the acts of daily life. This is why the Assembly decrees that it will be the “ten millionth part” of the quarter of the meridian. A length close to that of the “canes that citizens like to carry”. Why is the meter universal? Taken from Nature, the meter “presents nothing that is particular to France, nothing that does not equally interest all nations, nothing that does not deserve to be universally adopted”. Enough to satisfy the principles of universality and eternity, dear to the French Revolution: "The National Convention must see itself as responsible for the happiness of the world and the alliance between all peoples", declares the Conventional Barère. Enough to satisfy scholars as well as politicians: where the people demanded uniformity, they answered universality. Unity of territory, unity of language, unity of weights and measures, the one and indivisible Republic will have one and only one rational measure before which all citizens will be equal. The meter, and after? Surface, volume, capacity, mass... which until then were most often independent of each other, will be brought together in a coherent whole and "to form a system". “All the parts closely linked together are like members of one and the same family” (Instruction on new measurements and on the decimal calculation, published in year IX, by order of the Minister of the Interior). They will all depend on the meter, "father" of all measurements - meter, square meter, cubic meter, kilogram. They are all declined according to a single scale, the decimal scale and their names will also make a system, the names being built from the relationships that bind the measures together. We choose for universality Latin and Greek for the prefixes: the multiples will be Greek, kilo, hecto, myria. The submultiples will be Latin, deci, centi, milli. To obtain the unit of mass, it is necessary to weigh a certain volume of a certain matter. It will be one cubic decimeter of water. Water, natural and universal liquid that can be "found everywhere in the same degree of purity distilled to its greatest density and weighed in a brass cylinder"

Quant à l'unité usuelle -qu'on appellera désormais « mètre » - elle doit être utilisable dans les actes de la vie quotidienne. C'est pourquoi l'Assemblée décrète que ce sera la « dix-millionième partie » du quart du méridien. Une longueur proche de celle des « cannes que les citoyens aiment à porter ».

Pourquoi le mètre est-il universel ? Tiré de la Nature, le mètre ne « présente rien qui soit particulier à la France, rien qui n'intéresse également toutes les nations, rien qui ne mérite d'être universellement adopté ». De quoi satisfaire aux principes d'universalité et d'éternité, chers à la Révolution française : « La Convention nationale doit se regarder comme chargée du bonheur du monde et de l'alliance entre tous les peuples», déclare le conventionnel Barère.

De quoi satisfaire savants aussi bien que politiques : là où le peuple exigeait uniformité, ils ont répondu universalité. Unité du territoire, unité dans la langue, unité dans les poids et mesures, la République une et indivisible aura une et une seule mesure rationnelle devant laquelle tous les citoyens seront égaux.

Le mètre, et après ? Surface, volume, capacité, masse... qui étaient jusqu'alors le plus souvent indépendantes les unes des autres, vont être réunies en un tout cohérent et « faire système ». « Toutes les parties étroitement liées entre elles, sont comme les membres d'une seule et même famille » (Instruction sur les nouvelles mesures et sur le calcul décimal, publiée en l'an IX, par ordre du ministre de l'Intérieur). Elles vont toutes dépendre du mètre, « père » de toutes les mesures -mètre, mètre carré, mètre cube, kilogramme. Elles se déclinent toutes suivant une seule échelle, l'échelle décimale et leurs nominations feront également système, les noms étant bâtis à partir des relations qui lient les mesures entre elles.

On choisit pour cause d'universalité le latin et le grec pour les préfixes : les multiples seront grecs, kilo, hecto, myria. Les sous-multiples seront latins, deci, centi, milli.

Pour obtenir l'unité de masse, il faut peser un certain volume d'une certaine matière. Ce sera un décimètre cube d'eau. Eau, liquide naturel et universel que l'on peut « retrouver partout dans le même degré de pureté distillée à sa plus grande densité et pesée dans un cylindre de laiton »

As for the usual unit - which we will henceforth call "meter" - it must be usable in the acts of daily life. This is why the Assembly decrees that it will be the “ten millionth part” of the quarter of the meridian. A length close to that of the “canes that citizens like to carry”. Why is the meter universal? Taken from Nature, the meter “presents nothing that is particular to France, nothing that does not equally interest all nations, nothing that does not deserve to be universally adopted”. Enough to satisfy the principles of universality and eternity, dear to the French Revolution: "The National Convention must see itself as responsible for the happiness of the world and the alliance between all peoples", declares the Conventional Barère. Enough to satisfy scholars as well as politicians: where the people demanded uniformity, they answered universality. Unity of territory, unity of language, unity of weights and measures, the one and indivisible Republic will have one and only one rational measure before which all citizens will be equal. The meter, and after? Surface, volume, capacity, mass... which until then were most often independent of each other, will be brought together in a coherent whole and "to form a system". “All the parts closely linked together are like members of one and the same family” (Instruction on new measurements and on the decimal calculation, published in year IX, by order of the Minister of the Interior). They will all depend on the meter, "father" of all measurements - meter, square meter, cubic meter, kilogram. They are all declined according to a single scale, the decimal scale and their names will also make a system, the names being built from the relationships that bind the measures together. We choose for universality Latin and Greek for the prefixes: the multiples will be Greek, kilo, hecto, myria. The submultiples will be Latin, deci, centi, milli. To obtain the unit of mass, it is necessary to weigh a certain volume of a certain matter. It will be one cubic decimeter of water. Water, natural and universal liquid that can be "found everywhere in the same degree of purity distilled to its greatest density and weighed in a brass cylinder"

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Mais ce n'est pas le tout d'avoir une mesure, encore faut-il, avec elle, effectuer d'élémentaires ou de savants calculs. C'est le système décimal qui a prévalu. Exit (ou presque !) les douzaines, les huitaines, les soixantaines... « L’art simplifié par le calcul décimal rendra toutes les opérations du commerce et de la comptabilité beaucoup plus faciles et plus sûres. Réduite à ce qu'il y a de plus simple, elle sera à la portée de tout le monde ; tous les enfants la sauront, et ce sera encore une cause de moins d'inégalité parmi les hommes », affirme Monge à la Convention, le 17 nivôse an II (adresse à la Commission des Poids et mesures).

L'adoption du système métrique décimal n'ira pas sans opposition : abandonné dans les années 1810, il ne sera définitivement officialisé en France qu'en 1840 (les Pays-Bas l'ont adopté à partir de 1820 !). Quiconque se souvient de la difficulté de passer des anciens aux nouveaux francs à l'orée des années 60, imagine le traumatisme occasionné par l'avènement des nouvelles mesures républicaines. Il suffit de faire le compte du nombre de fois où l'on utilise le système métrique dans une seule journée... Si on fait l'analyse des oppositions populaires au système métrique, on s'aperçoit qu'il fut (presque) plus difficile de passer de l'aune au mètre que de la royauté à la République ! «La philosophie aimera un jour à contempler, dans l'étendue des pays et l'écoulement des siècles, le génie des sciences et de l'humanité, traversant les orages des révolutions et des guerres, riche du fruit des paisibles travaux et méditations profondes d'hommes modestes et célèbres, donner aux nations l'uniformité des mesures, emblème de l'égalité et gage de la fraternité qui doit unir les hommes», dit le chimiste Arbogast, en 1793, à la Convention nationale, citant le rapport sur l'«uniformité et le système général des poids et mesures».

But it is not enough to have a measurement, it is still necessary, with it, to carry out elementary or scholarly calculations. The decimal system prevailed. Exit (or almost!) the dozens, the eighties, the sixties... “The art simplified by the decimal calculation will make all commercial and accounting operations much easier and safer. Reduced to what is simplest, it will be accessible to everyone; all the children will know it, and it will be one less cause of inequality among men,” Monge told the Convention, 17 Nivôse Year II (address to the Commission des Poids et Mesures). The adoption of the decimal metric system will not go without opposition: abandoned in the 1810s, it will not be definitively made official in France until 1840 (the Netherlands adopted it from 1820!). Anyone who remembers the difficulty of moving from the old to the new francs at the dawn of the 1960s can imagine the trauma caused by the advent of the new republican measures. Just count the number of times we use the metric system in a single day... If we analyze popular opposition to the metric system, we realize that it was (almost) more difficult to pass from the yardstick to the meter than from royalty to the Republic! "Philosophy will one day love to contemplate, in the expanse of countries and the passage of centuries, the genius of science and humanity, crossing the storms of revolutions and wars, rich in the fruit of peaceful labors and deep meditations. of modest and famous men, to give nations the uniformity of measurements, emblem of equality and pledge of the fraternity which must unite men", said the chemist Arbogast, in 1793, at the National Convention, quoting the report on "uniformity and the general system of weights and measures".

A quoi ressemble le mètre ?

« Il n'y aura qu'un seul étalon des Poids et Mesures pour toute la France. Ce sera une règle de platine sur laquelle sera tracé le mètre, qui a été adopté pour l'unité fondamentale de tout le système des mesures ». Le 18 germinal an III de la République (7 avril 1795 de l'ère vulgaire), la Convention explique ainsi, par décret, sous quelle forme devra concrètement se présenter la nouvelle mesure. Pourquoi du platine ? Ce métal, tout juste découvert en Colombie, a rassemblé à l'époque tous les suffrages : considéré comme le moins dilatable par la chaleur, le moins condensable par le froid, bref, le moins susceptible de s'altérer. Ce qui confère à l'étalon une excellente qualité : « Aussi exact, aussi durable, aussi inaltérable qu'il est permis à la puissance de l'homme de le faire.»

What does the meter look like? “There will be only one standard of Weights and Measures for all of France. It will be a platinum ruler on which will be drawn the metre, which has been adopted as the fundamental unit of the whole system of measures”. On 18 germinal year III of the Republic (April 7, 1795 of the common era), the Convention thus explains, by decree, in what concrete form the new measure should take place. Why platinum? This metal, just discovered in Colombia, gathered all the votes at the time: considered the least expandable by heat, the least condensable by cold, in short, the least likely to deteriorate. This gives the standard an excellent quality: "As exact, as durable, as unalterable as the power of man is allowed to make it."

Mais ce n'est pas le tout d'avoir une mesure, encore faut-il, avec elle, effectuer d'élémentaires ou de savants calculs. C'est le système décimal qui a prévalu. Exit (ou presque !) les douzaines, les huitaines, les soixantaines... « L’art simplifié par le calcul décimal rendra toutes les opérations du commerce et de la comptabilité beaucoup plus faciles et plus sûres. Réduite à ce qu'il y a de plus simple, elle sera à la portée de tout le monde ; tous les enfants la sauront, et ce sera encore une cause de moins d'inégalité parmi les hommes », affirme Monge à la Convention, le 17 nivôse an II (adresse à la Commission des Poids et mesures).

L'adoption du système métrique décimal n'ira pas sans opposition : abandonné dans les années 1810, il ne sera définitivement officialisé en France qu'en 1840 (les Pays-Bas l'ont adopté à partir de 1820 !). Quiconque se souvient de la difficulté de passer des anciens aux nouveaux francs à l'orée des années 60, imagine le traumatisme occasionné par l'avènement des nouvelles mesures républicaines. Il suffit de faire le compte du nombre de fois où l'on utilise le système métrique dans une seule journée... Si on fait l'analyse des oppositions populaires au système métrique, on s'aperçoit qu'il fut (presque) plus difficile de passer de l'aune au mètre que de la royauté à la République ! «La philosophie aimera un jour à contempler, dans l'étendue des pays et l'écoulement des siècles, le génie des sciences et de l'humanité, traversant les orages des révolutions et des guerres, riche du fruit des paisibles travaux et méditations profondes d'hommes modestes et célèbres, donner aux nations l'uniformité des mesures, emblème de l'égalité et gage de la fraternité qui doit unir les hommes», dit le chimiste Arbogast, en 1793, à la Convention nationale, citant le rapport sur l'«uniformité et le système général des poids et mesures».

But it is not enough to have a measurement, it is still necessary, with it, to carry out elementary or scholarly calculations. The decimal system prevailed. Exit (or almost!) the dozens, the eighties, the sixties... “The art simplified by the decimal calculation will make all commercial and accounting operations much easier and safer. Reduced to what is simplest, it will be accessible to everyone; all the children will know it, and it will be one less cause of inequality among men,” Monge told the Convention, 17 Nivôse Year II (address to the Commission des Poids et Mesures). The adoption of the decimal metric system will not go without opposition: abandoned in the 1810s, it will not be definitively made official in France until 1840 (the Netherlands adopted it from 1820!). Anyone who remembers the difficulty of moving from the old to the new francs at the dawn of the 1960s can imagine the trauma caused by the advent of the new republican measures. Just count the number of times we use the metric system in a single day... If we analyze popular opposition to the metric system, we realize that it was (almost) more difficult to pass from the yardstick to the meter than from royalty to the Republic! "Philosophy will one day love to contemplate, in the expanse of countries and the passage of centuries, the genius of science and humanity, crossing the storms of revolutions and wars, rich in the fruit of peaceful labors and deep meditations. of modest and famous men, to give nations the uniformity of measurements, emblem of equality and pledge of the fraternity which must unite men", said the chemist Arbogast, in 1793, at the National Convention, quoting the report on "uniformity and the general system of weights and measures".

A quoi ressemble le mètre ?

« Il n'y aura qu'un seul étalon des Poids et Mesures pour toute la France. Ce sera une règle de platine sur laquelle sera tracé le mètre, qui a été adopté pour l'unité fondamentale de tout le système des mesures ». Le 18 germinal an III de la République (7 avril 1795 de l'ère vulgaire), la Convention explique ainsi, par décret, sous quelle forme devra concrètement se présenter la nouvelle mesure. Pourquoi du platine ? Ce métal, tout juste découvert en Colombie, a rassemblé à l'époque tous les suffrages : considéré comme le moins dilatable par la chaleur, le moins condensable par le froid, bref, le moins susceptible de s'altérer. Ce qui confère à l'étalon une excellente qualité : « Aussi exact, aussi durable, aussi inaltérable qu'il est permis à la puissance de l'homme de le faire.»

What does the meter look like? “There will be only one standard of Weights and Measures for all of France. It will be a platinum ruler on which will be drawn the metre, which has been adopted as the fundamental unit of the whole system of measures”. On 18 germinal year III of the Republic (April 7, 1795 of the common era), the Convention thus explains, by decree, in what concrete form the new measure should take place. Why platinum? This metal, just discovered in Colombia, gathered all the votes at the time: considered the least expandable by heat, the least condensable by cold, in short, the least likely to deteriorate. This gives the standard an excellent quality: "As exact, as durable, as unalterable as the power of man is allowed to make it."

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Quatre ans plus tard, le 4 messidor an VII, salle du Conseil à Paris, les députés des deux assemblées -les Cinq Cents et les Anciens- sont au complet. Les représentants d'une commission internationale -la première fois en science que l'on fait officiellement appel à des experts de plusieurs nations pour valider un résultat- proclament le mètre et le kilogramme unités de mesure, après avoir, pendant des mois, vérifié calcul sur calcul.

Ce même jour, à 15 h, les deux étalons de platine sont déposés aux Archives de la République. Chacun d'eux dans une boîte fermant à clé, et le tout dissimulé dans une double armoire en fer dotée de quatre clefs !

Des précautions qui les protègent moins que leur universalité : « Si un tremblement de terre engloutissait les deux étalons, s'il était possible qu'un affreux coup de foudre mît en fusion le métal conservateur de cette mesure, on pourrait toujours les reconstruire et avec une semblable exactitude !» (Discours prononcé à la barre des deux Conseils du corps législatif, au nom de l'Institut, lors de la présentation des étalons).

Pourquoi est-ce une révolution ? Comme l'astronomie moderne avait jadis expulsé la Terre du centre du monde, le système métrique décimal chasse l'homme comme référence de la mesure. C'est la Terre qui a pris sa place : d'anthropocentrique, le mesurage est devenu géocentrique.

Plume ou platine, or ou charbon de bois, pesés avec le même poids ; soie ou gros drap, brocart ou broderie, mesurés avec la même règle ; verger ou vignoble, route ou voie d'eau, mesurés avec le même mètre ; eau bénite ou vin de messe mesurés avec le même litre... Bref, une mesure transcendante qui engendre l'équivalence généralisée de la marchandise. Avec ce mesurage « égalitaire », c'est la démocratisation du monde des choses et l'avènement d'une «nature sans qualités»... Et c'est aussi de quoi offrir aux sciences une puissance inégalée –

Four years later, on 4 Messidor Year VII, in the Council Chamber in Paris, the deputies of the two assemblies - the Five Hundred and the Elders - were complete. The representatives of an international commission - the first time in science that experts from several nations have been officially called upon to validate a result - proclaim the meter and the kilogram units of measurement, after having, for months, checked the calculation on calculation. That same day, at 3 p.m., the two platinum standards were deposited in the Archives of the Republic. Each of them in a lockable box, and all hidden in a double iron cabinet with four keys! Precautions that protect them less than their universality: "If an earthquake engulfed the two standards, if it were possible that a terrible thunderbolt melted the conservative metal of this measure, we could always rebuild them and with such accuracy!” (Speech delivered at the bar of the two Councils of the legislative body, in the name of the Institute, during the presentation of the standards). Why is this a revolution? As modern astronomy had once expelled the Earth from the center of the world, the decimal metric system drives out man as the reference of measurement. It is the Earth that has taken its place: from anthropocentric, measurement has become geocentric. Feather or platinum, gold or charcoal, weighed with the same weight; silk or coarse cloth, brocade or embroidery, measured with the same ruler; orchard or vineyard, road or waterway, measured with the same meter; holy water or mass wine measured with the same litre... In short, a transcendent measure that engenders the generalized equivalence of the commodity. With this “egalitarian” measurement, it is the democratization of the world of things and the advent of a “nature without qualities”... And it is also enough to offer the sciences an unequaled power –

Source : DENIS GUEDJ

Quatre ans plus tard, le 4 messidor an VII, salle du Conseil à Paris, les députés des deux assemblées -les Cinq Cents et les Anciens- sont au complet. Les représentants d'une commission internationale -la première fois en science que l'on fait officiellement appel à des experts de plusieurs nations pour valider un résultat- proclament le mètre et le kilogramme unités de mesure, après avoir, pendant des mois, vérifié calcul sur calcul.

Ce même jour, à 15 h, les deux étalons de platine sont déposés aux Archives de la République. Chacun d'eux dans une boîte fermant à clé, et le tout dissimulé dans une double armoire en fer dotée de quatre clefs !

Des précautions qui les protègent moins que leur universalité : « Si un tremblement de terre engloutissait les deux étalons, s'il était possible qu'un affreux coup de foudre mît en fusion le métal conservateur de cette mesure, on pourrait toujours les reconstruire et avec une semblable exactitude !» (Discours prononcé à la barre des deux Conseils du corps législatif, au nom de l'Institut, lors de la présentation des étalons).

Pourquoi est-ce une révolution ? Comme l'astronomie moderne avait jadis expulsé la Terre du centre du monde, le système métrique décimal chasse l'homme comme référence de la mesure. C'est la Terre qui a pris sa place : d'anthropocentrique, le mesurage est devenu géocentrique.

Plume ou platine, or ou charbon de bois, pesés avec le même poids ; soie ou gros drap, brocart ou broderie, mesurés avec la même règle ; verger ou vignoble, route ou voie d'eau, mesurés avec le même mètre ; eau bénite ou vin de messe mesurés avec le même litre... Bref, une mesure transcendante qui engendre l'équivalence généralisée de la marchandise. Avec ce mesurage « égalitaire », c'est la démocratisation du monde des choses et l'avènement d'une «nature sans qualités»... Et c'est aussi de quoi offrir aux sciences une puissance inégalée –

Four years later, on 4 Messidor Year VII, in the Council Chamber in Paris, the deputies of the two assemblies - the Five Hundred and the Elders - were complete. The representatives of an international commission - the first time in science that experts from several nations have been officially called upon to validate a result - proclaim the meter and the kilogram units of measurement, after having, for months, checked the calculation on calculation. That same day, at 3 p.m., the two platinum standards were deposited in the Archives of the Republic. Each of them in a lockable box, and all hidden in a double iron cabinet with four keys! Precautions that protect them less than their universality: "If an earthquake engulfed the two standards, if it were possible that a terrible thunderbolt melted the conservative metal of this measure, we could always rebuild them and with such accuracy!” (Speech delivered at the bar of the two Councils of the legislative body, in the name of the Institute, during the presentation of the standards). Why is this a revolution? As modern astronomy had once expelled the Earth from the center of the world, the decimal metric system drives out man as the reference of measurement. It is the Earth that has taken its place: from anthropocentric, measurement has become geocentric. Feather or platinum, gold or charcoal, weighed with the same weight; silk or coarse cloth, brocade or embroidery, measured with the same ruler; orchard or vineyard, road or waterway, measured with the same meter; holy water or mass wine measured with the same litre... In short, a transcendent measure that engenders the generalized equivalence of the commodity. With this “egalitarian” measurement, it is the democratization of the world of things and the advent of a “nature without qualities”... And it is also enough to offer the sciences an unequaled power –

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