
Pour créer sa nouvelle Mini Cooper SE électrique, Mini n’a pas choisi de partir d’une feuille blanche pour créer de zéro une voiture 100 % électrique. Ils ont préféré “électrifier” le modèle thermique. Pour résumer, ils ont logé les batteries en forme de T sous la banquette arrière et dans le tunnel normalement réservé à l’échappement, et le moteur électrique prend la place du bloc thermique. Petite astuce, le moteur électrique en question qui provient de la BMW i3S étant plus petit que les moteurs thermiques, Mini s’est adressé à l’un des fournisseurs de cadres pour BMW Motorrad, la branche moto de BMW, pour leur concocter un petit berceau moteur tubulaire sur mesure qui accueille le moteur électrique et se pose sur les points de fixation des blocs thermiques.
Cette méthode est évidemment moins chère que de développer un tout nouveau modèle – même si la déclinaison prochaine en série du concept Mini Rocketman semblait toute désignée – mais, surtout, le but des équipes était avant tout de faire une “vraie” Mini. Avec une bouille de Mini et un habitacle de Mini. Et quoi de plus simple pour y parvenir que de partir… d’une Mini ?
Au programme 184 ch et 270 Nm, évidemment instantanés, et 7,3 s au 0 à 100 km/h. Pour comparaison, la Mini Cooper S et ses 192 ch annoncent 6,8 s. Nerveuse, la p’tite pile… Et fun. Vraiment. Si l’accélération façon catapulte sourde des voitures électriques est toujours aussi grisante, la Mini E a effectivement bénéficié des gênes Mini et elle vous collera aussi la banane dans le sinueux. Le fameux GoKart feeling si cher à la marque est bien là. Par rapport à une Cooper S boîte auto, la Mini E accuse 145 kg de plus. Les ingénieurs ont donc dû affermir les suspensions et… relever la hauteur de caisse de 18 mm pour conserver un bon équilibre en courbe. Mission réussie, haut la main. Évidemment, avec 1365 kg au total, entrer avec trop d’optimisme en courbe est toujours déconseillé mais l’ensemble est bien équilibré et… à la reprise des gaz, la Mini E tire vers l’intérieur comme si elle disposait du plus efficace des Torsen à l’avant. La direction est précise, la suspension ferme, ça vire à plat, ça passe vite, très vite même ! À coup sûr l’une des Mini les plus fun et les plus rapides. Seuls soucis, quelques réactions un peu étranges sur quelques prises de freins un peu viriles, probablement dues au couple freins/récupération d’énergie, et… le manque de bruit qui déstabilise parfois dans les passages rapides où on ne sait pas forcément bien où on en est. On sait que ça va vite mais vite comment… ? Et combien de temps ? Nan, parce que je vous rappelle qu’on est en électrique et que, normalement, ça n’est pas fait pour ça… mais elle le fait tellement bien qu’on se prend au jeu et après 88 km d’un joyeux mix d’autoroute et de lacets, nous voilà arrivés à une borne de recharge Ionity avec 44 km d’autonomie restante. Oui, votre calcul est bon, ça voudrait dire 130 km d’autonomie en tout mais en roulant vraiment fort. L’autonomie officielle est annoncée entre 224 et 235 km, donc vous pouvez tabler sur 200 en conduite “normale”. Vous trouvez ça un peu juste ? Clairement, vous n’en ferez pas une routière, mais ce n’est pas le but. Mini a voulu faire ce qu’ils pensent être la meilleure citadine électrique du marché.
Pour concevoir une voiture électrique, un constructeur doit trouver le bon compromis autonomie/poids des batteries/temps de charge. On sait tous que le trajet quotidien moyen de la majorité des Français est d’un peu moins de 50 km. Mais Mini le sait mieux que les autres. Comment ? Ils ont lancé dès 2008 une expérimentation à grande échelle en conditions réelles avec une flotte de 650 prototypes de Mini E à travers le monde dont une centaine en France et le constat est là, les protos Mini E en France ont roulé en moyenne 44 km par jour. Donc pour eux, une citadine avec plus de 200 km d’autonomie est largement dans les clous. D’autant que, pour en revenir à notre borne Ionity, avec ce genre de point de charge rapide, la batterie peut passer de 0 à 80 % en 35 minutes et, sauf problème, vous n’arrivez jamais à 0. Arrivés avec 32 % de batterie, nous sommes repartis à 82 % après à peine 20 minutes. Mais ça, c’est dans un monde idéal car, par exemple, à ce jour la borne Ionity la plus proche de Paris est à… Chartres. Heureusement, Mini vous propose d’accéder au système unifié ChargeNow et ses 15 000 points de charge. En France, les chargeurs rapides sont en pleine expansion. Sans oublier la possibilité vous faire installer une WallBox chez vous qui rechargera votre Mini Cooper SE de 0 à 80 % en 2 h 30 ou 3 h 10 selon le type de puissance.
Sur autoroute, la Mini Cooper SE plafonne à 153 km/h mais comme toutes les voitures électriques, elle n’est pas faite pour ça. La preuve, les ingénieurs ont dû oublier de la passer en soufflerie à cette vitesse tant il y a de bruits aéro. Bon, soyons honnêtes, si on les remarque tant, c’est probablement aussi parce qu’ils ne sont pas couverts par le ronronnement d’un bon gros V8…
Mais puisque Mini a voulu faire la meilleure citadine électrique, comment se sent cette Mini Cooper SE en ville ? Bien, merci pour elle. Clairement, elle est dans son élément. Vive, dynamique, sa réponse immédiate permet de se faufiler instantanément et le système de régénération est très bien calibré. Il propose deux niveaux et celui par défaut peut presque être utilisé comme un système “One Pedal” quand l’autre qui offre moins de régénération est presque perçu comme un mode roue libre. Certes, l’amortissement est un peu ferme, les habitués de la Cooper S ne seront pas étonnés, les autres en revanche…
Mini voulait faire une vraie Mini ; là, le contrat est rempli à 100 %. Sauf peut-être au niveau des tarifs car, si on est habitués à des notes plutôt salées, cette Mini Cooper SE s’affiche sensiblement au même prix que ses concurrentes actuelles à équipement équivalent. Avec son autonomie limitée, Mini a clairement opté pour l’option citadine pure. L’une des meilleures à coup sûr et certainement la plus fun, voire la plus sportive.
Source : Cédrik André pour www.topgear-magazine.fr
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