Fin de saison pour la truffe noire dans les Alpes-Maritimes

Fin de saison pour la truffe noire dans les Alpes-Maritimes : un bilan contrasté 

       La saison des truffes noire arrive à son terme dans les Alpes-Maritimes. Le bilan dressé par l’ancien président du syndicat régional des trufficulteur est assez inquiétant. Malgré cela, le marché de la truffe reste assez dynamique.

Article rédigé par Maxime Gheron-Dufour

La saison de la tuber melanosporum, aussi appelée truffe noire, touche à sa fin dans les Alpes-Maritimes. Les dernières récoltes sont prévues jusqu’à la mi-mars. Cette année, Michel Santinelli, ancien président régional du syndicat des trufficulteurs, dresse un bilan contrasté : «C’est une année bizarre. Là où il y a eu de l’irrigation, la récolte a été bonne, mais dans le sauvage, il n’y a rien.»

Cela pourrait s’expliquer par un été chaud et peu de pluie pendant la période de formation des tuber melanosporum (entre mai et juillet), selon lui. Si les truffes cultivées ont mieux poussé cette année, les truffières naturelles souffrent. «C’est la catastrophe ! Toutes les truffières naturelles meurent les unes après les autres», alerte Santinelli, en pointant du doigt l’impact du réchauffement climatique et de la déforestation.

Un marché qui reste dynamique

Dans les Alpes-Maritimes, plus d’une centaine de trufficulteurs exploitent environ 350 hectares et plus de 120 000 arbres. Michel Santinelli, avec ses 2 hectares, récolte entre 80 et 120 kg par an. Les ventes se font en circuit court : à domicile, en épiceries fines et chez des fromagers. Sur les marchés de Grasse et du Rouret, le kilo de truffe noire atteint parfois 2 200€.

Contrairement aux idées reçues, les meilleures truffes ne se récoltent pas en décembre. «Elles ne sont pas encore à pleine maturité», explique l’ancien président du syndicat régional des trufficulteurs. C’est à partir du 15 janvier qu’elles atteignent leur apogée, avec des arômes plus intenses.

Un travail permanent

Si la récolte s’achève bientôt, le travail des trufficulteurs continue. Il faut continuer de s’occuper de son terrain. Les agriculteurs doivent entretenir les truffières, tailler les arbres, réparer l’irrigation pour l’arrosage lorsque c’est nécessaire et suivre constamment l’humidité du sol. La saison prochaine se prépare dès demain. «Ceux qui pensent qu’il suffit de se baisser pour ramasser des truffes ne récolteront pas grand-chose», ironise Michel Santinelli.

Les prochaines truffes noires commenceront à se former en mai-juin. Elles grossiront entre août et octobre et dès décembre, de nouvelles récoltes auront lieu.