Du parfum aux étoiles : Grasse s’affirme comme pilier de la filière spatiale

Du parfum aux étoiles : Grasse s’affirme comme pilier de la filière spatiale

Si Grasse est mondialement connue comme la capitale du parfum, elle est en train de gagner une réputation tout aussi prestigieuse : celle d’acteur stratégique de la filière spatiale. Avec l’implantation et le développement d’entreprises de pointe, à commencer par ACRI-ST, la cité des senteurs conjugue désormais tradition et haute technologie, patrimoine et exploration spatiale.

Un héritage scientifique profondément enraciné

L’histoire spatiale grassoise ne date pas d’hier. Dès 1974, le site du CERGA (Centre d’Études et de Recherches Géodynamiques et Astronomiques) voyait le jour sur le plateau de Calern, accueillant des chercheurs du monde entier autour de projets d’astronomie et de sciences de l’univers. Aujourd’hui encore, ce site – antenne de l’Observatoire de la Côte d’Azur – continue de jouer un rôle majeur, en accueillant aussi bien des programmes publics que des projets privés tournés vers l’observation spatiale.

Avec les bouleversements climatiques qui s’accélèrent, l’enjeu de disposer d’outils de mesure et de prévision fiables est crucial. Les satellites comme MetOp-SG-A1, lancé par Ariane 6 cet été, en sont l’illustration. Et Grasse s’impose plus que jamais comme un territoire clé de cette aventure.

ACRI-ST, une success-story grassoise

Fondée en 1989 par Odile Fanton d’Andon, ACRI-ST a d’abord pris racine à Sophia Antipolis avant de franchir un nouveau cap à Grasse. Spécialiste du traitement et de la valorisation des données spatiales, l’entreprise est devenue incontournable : 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024 et une croissance à deux chiffres prévue en 2025.

Sous l’impulsion visionnaire de sa fondatrice, l’entreprise a implanté sur le site du CERGA un centre de commande dédié aux missions de nanosatellites (UVSQ-SAT, INSPIRE-SAT7, UVSQ-SAT NG), en partenariat avec le LATMOS. Leur objectif : fournir des données climatiques essentielles, notamment pour le GIEC, afin de mieux comprendre et anticiper les effets du réchauffement global.

« Notre métier est de transformer la donnée spatiale en informations fiables, exploitables par les scientifiques, les industriels et les décideurs publics », souligne Odile Fanton d’Andon. Une phrase qui résume parfaitement la philosophie de l’entreprise : rigueur scientifique et mise au service de l’intérêt général.

Un écosystème en pleine effervescence

ACRI-ST n’est pas seule. Une dizaine d’entreprises du Pays de Grasse participent à l’essor de la filière :

• Effiblue, pionnière dans les matériaux innovants,
• EMM et Cytech à Pégomas, expertes en mécanique de précision et fournisseurs d’Ariane Group ou du CNES,
• Avantis Group, engagé sur tout le cycle de vie des équipements spatiaux,
• Savimex, producteur de composants optiques polymères,
• Qairbon, spécialiste des gaz atmosphériques via télédétection,
• LuxCarta à Mouans-Sartoux, créatrice de données géographiques issues de satellites et drones,
• Lab’Stories, dédiée aux tests et qualifications de matériaux.

Un tissu économique qui illustre la vitalité du territoire et sa capacité à innover au service de projets planétaires.

Un rôle dans la stratégie Cap Azur

Avec Cannes, berceau historique de la production spatiale, et Sophia Antipolis, pôle de R&D numérique et d’intelligence artificielle, le Pays de Grasse complète le triptyque métropolitain. Cette synergie au sein de Cap Azur positionne l’Ouest azuréen comme un leader européen du spatial.

« Du parfum aux satellites, notre territoire démontre sa capacité à conjuguer héritage et innovation », résume Jérôme Viaud, président de la CAPG et maire de Grasse.

Grasse, la tête dans les étoiles et les pieds sur terre

En plaçant l’innovation spatiale au cœur de son développement, Grasse ne se détourne pas de ses racines. Elle prouve, au contraire, qu’un territoire peut rester fidèle à son identité tout en investissant dans les technologies de demain. Avec des leaders inspirants comme Odile Fanton d’Andon, la cité des parfums affirme sa place dans une filière en pleine expansion, estimée à près de 1 000 milliards de dollars d’ici 2040.

Alors, si vous croisez à Grasse une ingénieure en blouse blanche qui parle autant de molécules parfumées que de satellites, pas d’inquiétude : c’est peut-être juste la preuve que, décidément, ici, on a toujours eu le nez… dans les étoiles !

#Grasse #PaysdeGrasse #FilièreSpatiale #Innovation #ACRIST #OdileFantonDAndon #CapAzurl #Climat #NewSpace #GrasseMatInfo