Le moulin lance la nouvelle saison de triturage

Le moulin lance la nouvelle saison de triturage

Sous un soleil d’automne, le moulin à huile d’Opio vient de rouvrir ses portes, marquant le lancement officiel de la saison oléicole 2025. Ce lieu emblématique du patrimoine rural du Pays de Grasse retrouve enfin sa vocation première : transformer les olives du territoire en une huile d’exception.

Un patrimoine sauvé de l’oubli

Fondé il y a plus de deux siècles, le moulin d’Opio, longtemps connu sous le nom de Moulin Michel, a vu défiler des générations d’oléiculteurs.

Confié à la Société Coopérative d’Intérêt Collectif (Scic) Les Ferrages, en partenariat avec l’association Neede, le moulin connaît aujourd’hui une renaissance exemplaire.
Au-delà de la simple production d’huile, le projet s’inscrit dans une démarche durable et éducative, avec des axes pédagogiques (accueil de scolaires, animations autour de l’olivier, ateliers de sensibilisation à l’agroécologie) et la création d’une plateforme logistique ouverte à tous les producteurs, qu’ils soient professionnels ou particuliers.

« Le maintien d’un outil collectif est une nécessité, explique Jean-Philippe Alfonsi, président de la Scic Les Ferrages. Il permet de raccourcir les circuits et de garantir une production oléicole locale »

Des équipements modernisés, une équipe passionnée

Dans les ateliers, Serge, Brahim, Carole et Samuel s’activent autour des installations.
Les machines modernes côtoient les murs chargés d’histoire, dans une ambiance à la fois studieuse et fraternelle.
Une dizaine de bénévoles et de techniciens participent à cette relance, animés par la volonté commune de faire perdurer une tradition séculaire tout en adoptant des procédés respectueux de l’environnement.

Les déchets de trituration (margines et grignons) sont désormais valorisés en compost, et le moulin s’efforce de réduire sa consommation énergétique, dans une logique d’économie circulaire.

Une saison à la production incertaine

Malgré cet enthousiasme, la saison s’annonce difficile.
Canicule, sécheresse et dérèglement climatique ont compromis la pollinisation des oliviers dans toute la région.
De nombreux producteurs, à Opio, Saint-Cézaire ou Spéracèdes, redoutent une baisse de récolte inédite, voire une année blanche pour certains vergers.

Pourtant, les responsables du moulin lancent un appel à la solidarité et à la mobilisation :

« Même avec peu d’olives, il faut venir triturer, encourager la filière et maintenir vivant notre savoir-faire local. Chaque litre compte, chaque apport soutient l’avenir du moulin. »

Un modèle économique durable et collectif

Le moulin d’Opio veut s’imposer comme un exemple de circuit court et de coopération locale, rappelant que la production régionale ne couvre que 5 % des besoins de consommation.
Son modèle, fondé sur la proximité, la qualité et l’implication des petits producteurs, est économiquement viable et écologiquement vertueux.
Lieu de mémoire, de transmission et d’innovation, il symbolise à lui seul la résilience du monde rural face aux défis climatiques.

À Opio, même si la récolte s’annonce légère, l’huile reste… extra-vierge et pleine d’espoir !

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