13 novembre : dix ans après le Bataclan, la France se souvient
novembre 12, 2025 | by Jean-Claude JUNIN
13 novembre : dix ans après le Bataclan, la France se souvient
Demain, 13 novembre, la France s’arrêtera un instant. Dix ans se seront écoulés depuis l’un des épisodes les plus sombres de son histoire récente : les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, dont le point culminant fut le massacre du Bataclan.
131 vies ont été brutalement fauchées, dont 90 dans cette salle de concert, où des femmes et des hommes venus écouter de la musique ont été pris au piège de la terreur.
Retour sur une nuit d’effroi
Vendredi 13 novembre 2015. Il est 21 h 20 lorsque les premières détonations retentissent près du Stade de France, où se déroule un match amical France–Allemagne, en présence du président de la République. Quelques minutes plus tard, des tirs éclatent en plein cœur de Paris, en terrasse de plusieurs cafés et restaurants.
Vers 21 h 40, trois terroristes armés pénètrent dans la salle du Bataclan, où se déroule un concert.
Ce qui suivra durera 2 heures et 40 minutes :
une prise d’otages d’une violence inouïe, conclue par l’assaut des forces du RAID peu avant minuit.
Les attaques ont été revendiquées par l’organisation terroriste Daech, dans ce que les enquêteurs désigneront plus tard comme une attaque coordonnée d’ampleur militaire.

Un traumatisme national et européen
Ces attentats n’ont pas seulement frappé Paris.
Ils ont touché le monde entier par leur symbolique : frapper des lieux du quotidien — un bar, une terrasse, une salle de concert — pour semer la peur et la division.
Dix ans plus tard :
- Des familles vivent toujours avec l’absence.
- Des survivants continuent leur combat contre les blessures psychologiques ou physiques.
- Des questions fondamentales demeurent sur la prévention du terrorisme et la radicalisation.
En 2022, le procès historique des attentats a permis d’entendre près de 1 800 parties civiles, rappelant la dimension humaine du drame. Il a été qualifié de « procès du siècle ».

La menace existe encore
Le terrorisme djihadiste n’a pas disparu.
Les services de renseignement et de sécurité français déjouent chaque année des projets d’attaque sur notre sol. Les tensions géopolitiques et les crises internationales ravivent des discours de haine et de violence.
Le danger n’est jamais complètement écarté.
Mais céder à la peur serait leur victoire.
Ce que les terroristes ont voulu briser cette nuit-là, c’est notre mode de vie : la liberté de sortir, de rire, de boire un verre, d’écouter de la musique, de vivre ensemble dans un pays libre.

Hommage et responsabilité collective
Commémorer cet anniversaire, ce n’est pas seulement regarder en arrière.
C’est affirmer haut et fort que la société que nous voulons est celle où l’on vit ensemble, où les religions, les cultures et les idées peuvent coexister sans violence.
C’est rappeler :
- Que le fanatisme tue,
- Que l’idéologie de mort n’a pas sa place dans un monde civilisé,
- Que la paix n’est jamais acquise.
Pour que vivent la paix, la concorde et le courage
Face à la barbarie, la réponse doit être digne et collective :
plus d’éducation, plus de culture, plus d’écoute, plus de fraternité.
Demain, à Paris et ailleurs en France, des cérémonies auront lieu, sobres, silencieuses.
Des gerbes seront déposées. Des noms gravés dans la pierre seront lus à voix haute.
Nous ne pouvons changer ce qui s’est passé.
Mais nous avons le devoir de préserver la paix, de défendre la liberté et de protéger ce qui fait de nous des êtres humains : l’empathie, la solidarité, le respect.
« Celui qui sauve une vie sauve le monde entier. »
Ce 13 novembre, que la lumière du souvenir soit plus forte que l’ombre de la peur.
Pour que jamais nous n’oublions.
Pour que jamais cela ne se reproduise.

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