Le lycée Léon Chiris célèbre les 120 ans de la laïcité

Le lycée Léon Chiris célèbre les 120 ans de la laïcité

Une fresque émouvante pour rappeler liberté, tolérance et mémoire**

Ce matin, dans la cour du lycée professionnel Léon Chiris de Grasse, un silence solennel a laissé place à l’émotion, puis aux applaudissements. Élèves, enseignants, personnels éducatifs et invités se sont rassemblés pour célébrer les 120 ans de la loi du 9 décembre 1905, texte fondateur qui consacre la séparation des Églises et de l’État et fait de la laïcité un pilier de notre République.

À cette occasion, l’établissement a dévoilé une fresque réalisée par l’artiste Jean-Loup Othenin-Girard, fils de Justes parmi les Nations, figure engagée dont la sensibilité et le travail trouvent naturellement leur place dans ce « chemin de mémoire » construit avec les élèves.

Une œuvre forte, un message universel

Sous les applaudissements, le drap blanc se soulève : apparaît alors une fresque vibrante, où se mêlent visages, symboles, couleurs et citations.
Jean-Loup Othenin-Girard, présent toute la semaine au sein du lycée, a expliqué son geste artistique. L’œuvre rend hommage :

• Aux victimes de la Shoah,
• Aux actes de résistance morale,
• À la dignité humaine face à la barbarie,
• À la transmission de la mémoire aux jeunes générations.

Les élèves de Terminale Auto et de Première année de CAP Moto, très investis dans le projet, ont reçu des certificats de participation, symboles de leur engagement citoyen. Leur travail avec leurs enseignants, Mme Drevon Bottero, Mme Mammeri, Mme Barré et toute l’équipe éducative, incarne parfaitement ce que l’école doit cultiver : la pensée critique, l’humanité, la solidarité.

120 ans de laïcité : un héritage précieux

La célébration de ce matin n’était pas seulement artistique : elle rappelait une étape majeure de notre histoire collective.

La loi de 1905, fondée sur deux piliers, a façonné la France moderne :

1. La liberté de conscience

Chacun est libre de croire, ou de ne pas croire, en un Dieu, en plusieurs, ou en aucun. La République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte, mais elle garantit à tous la liberté spirituelle, la liberté d’imaginer, de douter, de pratiquer ou de ne pas pratiquer.

2. La neutralité de l’État

L’État ne prend parti pour aucune religion. Cette séparation protège les individus de toute pression et permet l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient leurs convictions.

À l’heure où nos sociétés sont traversées par des tensions, des replis identitaires ou des incompréhensions, rappeler ces principes est essentiel.
La laïcité n’est pas une contrainte : c’est un cadre de liberté, d’égalité et de paix.

La tolérance, au cœur du message

Tout au long des interventions, un mot est revenu comme un fil rouge : la tolérance.

À travers ce projet pédagogique d’envergure, le lycée Léon Chiris souhaite rappeler aux jeunes :

• Qu’aucune croyance, aucune origine, aucune différence ne vaut exclusion.
• Que l’autre n’est pas une menace, mais une richesse.
• Que la mémoire des persécutions passées doit éclairer nos comportements présents.

La fresque et le travail des élèves constituent une réponse vibrante à ce besoin de tolérance : comprendre pour ne pas reproduire, connaître pour mieux respecter.

Comme l’a rappelé l’un des intervenants, se souvenir est une forme de vigilance.

Un établissement mobilisé

Le proviseur adjoint, l’équipe éducative, les professeurs et les personnels ont accompagné les élèves avec passion. Le discours lu ce matin rendait hommage à tous ceux qui ont participé au projet, rappelant que la mission de l’école est aussi de former :

• Des citoyens éclairés,
• Capables d’esprit critique,
• Sensibles à la justice et au respect mutuel.

Les sourires des élèves posant, diplômes en main, devant la fresque, témoignent d’une fierté partagée.

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En refermant cette matinée lumineuse, une évidence s’impose :
tant que nos écoles transmettront la mémoire, célébreront la liberté et feront vivre la tolérance, la République aura de beaux jours devant elle.

Et face à la fresque désormais accrochée dans la cour, un élève a murmuré :
« Elle nous regarde… alors on fera de notre mieux. »