Le jeudi 5 mars à 18h30 au Palais des Congrès de Grasse.
Grasse, ville des Alpes-Maritimes, est surtout connue pour son industrie des Parfums. D’ailleurs, « Les savoir-faire liés au Parfum en Pays de Grasse » sont aujourd’hui inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’UNESCO.
Une belle reconnaissance qui ne fait que renforcer l’image de la recherche liée à l’extraction et à la transformation des matières premières olfactives qui débutèrent dès le moyen-âge et se développèrent au XVIIIe siècle avec les Gantier Parfumeurs. A cette époque, Alexandre Maubert fait partie de ces amoureux de l’exploration des senteurs. Il vit et accueille ses amis dans une bastide hors les murs de la citée, à quelques centaines de mètres seulement de l’entrée de la ville par la porte d’occident, entourée de jardins en restanques qui courent jusqu’au bas du vallon et cultivés de roses, jasmins et tubéreuses, lavandes, romarins et bigaradiers…
Dans cette jolie demeure qualifiée plus tard de « Villa Fragonard », les grands tableaux commandés pour le Pavillon de Musique du Château de Louveciennes au profit de la Comtesse du Barry qui les refusera, sont exposés depuis 1790.
Le peintre Jean-Honoré Fragonard est invité par son cousin avec Marie-Anne sa femme, Alexandre-Evariste son fils et Marguerite Gérard sa belle-sœur. Durant leur séjour, il décore la cage d’escalier de la bâtisse, à la demande d’Alexandre Maubert.
Jean-Honoré qui jusqu’alors avait fait preuve d’une grande liberté picturale va travailler ici sur commande. Alexandre Maubert et ses amis Michel Malvilan, Jean-Baptiste Laugier, mais aussi Louis-François Luce, François-André Isnard, Joseph Bonafous, demandent et orientent, le peintre exécute. Les dessins sont clairement informatifs pourtant le message sommeille depuis plus de deux siècles. Personne à ce jour n’a associé le Roi Salomon, l’Abbé Grégoire, le Laurier et l’Olivier, les faisceaux de bâtons de licteurs et les boules, les chiffres et les signes, ni même les énigmes qui tapissent l’intégralité des murs et plafond de l’entrée de cette « Villa Fragonard ».
La lecture symbolique de synthèse conduit à la première Loge Maçonnique Grassoise active depuis 1774 et déclarée en 1785, « La Vraye Humanité », puis à la deuxième, active en 1790, « La Nouvelle Amitié » et aux Grassois qui pratiquaient l’Art Royal et aux motivations philosophiques qui les liaient. Elle pose également un regard sur les origines de la Franc-maçonnerie à Grasse par l’exploitation de documents inédits.
Deux chemins se croisent, celui de Jean-Honoré Fragonard, génie de la peinture du XVIIIe siècle et la naissance de la Franc-maçonnerie en France avec ses Ateliers des Hauts Grades, et plus particulièrement dans la Ville de « Grasse en Provence ».
Nous sommes en face d’une exception rare d’extériorisations des Francs-maçons qui, à défaut d’être secrets se disent « discrets ». C’est le message clair d’un degré maçonnique transcrit par Jean-Honoré Fragonard.
La seule autre description du rite aussi précise provient du génie de la musique Wolfgang Amadeus Mozart avec « Die Zauberflöte » écrite la même année…
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