La forêt s’invite chez vous
L’hiver en forêt, première partie
En cette période inédite, les habitudes automnales – et bientôt, hivernales – sont quelque peu modifiées. Les espaces naturels restent ouverts à tous, sous réserve d’une décision préfectorale ou municipale contraire. Il faut noter qu’à l’Office national des forêts, les activités et les missions essentielles à la filière stratégique bois et à la protection de l’environnement se poursuivent. Aujourd’hui, la forêt s’invite chez vous pour aborder la thématique de la physiologie de l’arbre durant l’hiver.
Que fait l’arbre durant la saison hivernale ? Comment passe-t-il le temps ? Il attend ? Mais quoi, exactement ? En hiver, les arbres dorment…à moitié. Ils sont en état de dormance et connaissent une longue somnolence, qui débute à l’automne, lorsque le fond de l’air annonce le froid à venir. L’arbre a un objectif : protéger ses bourgeons, que menace notamment le gel. Pour remplir cette mission, l’arbre se met en veille. Il ralentit sa croissance. L’arbre va même jusqu’à former des écailles là où naîtront les futures pousses feuillées : elles pourront éclore sans crainte lorsque les beaux jours seront revenus.
Cette phase où l’arbre prend ses dispositions pour l’hiver, c’est la « paradormance ». Elle dure jusqu’à la fin du mois d’octobre. Ensuite, l’arbre entre dans une phase nommée « endormance », où il n’y a plus de croissance du tout. Toutefois, il se passe maintes choses à l’intérieur d’un arbre en hiver ! Si des mécanismes cruciaux pour la survie de l’arbre persistent ou s’interrompent momentanément, d’autres, en revanche, tels que les processus de protection contre le gel, s’enclenchent. Et ce, partout dans la plante : dans les bourgeons, les rameaux, le tronc et les racines. Ces mécanismes sont influencés par les températures du sol et de l’air et par leurs fluctuations au cours d’une journée d’hiver, souvent négatives le matin mais pouvant atteindre 15°C l’après-midi.
De façon aussi invisible que tenace, depuis ses racines jusqu’aux tissus conducteurs de son tronc et de ses branches, l’arbre maintient tous les mécanismes biologiques nécessaires à sa survie. À savoir la respiration des cellules, la pousse des racines et même, chez ceux qui ont la chance de garder leurs feuilles (pins, sapins, chênes verts), la photosynthèse ainsi que la transpiration. Le faible ensoleillement et les faibles températures ralentissent tous ces mécanismes.
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