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Portrait : Celestin Freinet, un pédagogue en avance sur son temps

janvier 13, 2021 | by Alex PITTAVINO

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Célestin Freinet est un battant. Né à l’aube du XIXème siècle, plus précisément le 15 octobre 1896 à Gars, il est l’avant-dernier enfant d’une famille qui compte 6 enfants. Malheureusement, seuls 2 de ses frères et sœurs atteignent l’âge adulte. Après l’obtention de son brevet à l’école primaire supérieure de Grasse, Célestin intègre l’École normale d’instituteurs de Nice.  Son cursus est arrêté net avec l’arrivée de la Grande Guerre. Dans un premier temps, il remplace un instituteur titulaire de Saint-Césaire parti au front. L’expérience est très courte puisque le 10 avril 1915, 6 mois après son arrivée, Célestin est mobilisé. Versé dans l’infanterie dès le 1er Janvier 1916, c’est lors de l’offensive du Chemin des Dames, le 27 octobre 1917, que sa vie bascule. Grièvement blessé par balles aux poumons, il passe sept mois à l’hôpital militaire. Il est reconnu mutilé de guerre à 70% et gardera des séquelles à vie. Après avoir reçu la croix de guerre et la médaille militaire, il repart exercer sa passion : instruire les plus jeunes. Le 1er Janvier 1920, Célestin Baptistin Freinet est nommé instituteur adjoint à Bar-Sur-Loup.

Portrait : Celestin Freinet, un pédagogue en avance sur son temps

Le début de sa seconde vie


Désormais handicapé physiquement par une grande difficulté à respirer, sa hargne, elle, est restée intacte. Passionné et visionnaire, Célestin ne cache pas son mépris envers le système d’éducation actuel ainsi que l’endoctrinement nationaliste qui sévit en France depuis la Première Guerre mondiale. Alors âgé de 24 ans, il enchaîne les articles afin de faire bouger les dogmes. Grâce à une plume fine et élégante, ses nombreux écrits commencent à avoir de l’impact. Le Garcinois ne s’arrête pas là. Durant ses vacances, il décide d’aller aux quatre coins de l’Europe afin d’observer le système scolaire de nos voisins.


C’est avec l’arrivée d'Elise Largier-Bruno, qui devient sa femme en 1926, que ses idéologies se renforcent. En 1928, la « Coopérative de l’Enseignement Laïc » (CEL) est créée. La même année, il part enseigner à Saint-Paul-de-Vence. C’est le début des grandes modifications de l’école moderne pour lui. Fini les estrades, désormais place à une éducation plus axée sur la vie coopérative. Ses pensées et actes commencent à déranger. Même si son adhésion au parti communiste français est connue, sa notoriété nationale et internationale continue de s’agrandir. Célestin Freinet et bien décidé à laisser sa trace.

Portrait : Celestin Freinet, un pédagogue en avance sur son tempsPortrait : Celestin Freinet, un pédagogue en avance sur son temps

Des combats qui dureront toute sa vie


La tension monte autour de notre protagoniste. Dès 1932, de nombreux scandales ébranlent Célestin. On l’accuse d’avoir failli en perdant sa neutralité d’instituteur en louant les bienfaits de la révolution Russe. Une plainte est déposée à son encontre. Cette affaire va diviser la ville et va avoir une résonance nationale. Tous les médias français en parlent. Le 21 juin 1933, le Préfet avise Freinet de sa mutation d'office « dans l'intérêt de l'école laïque ». De ce fait, Freinet demande un congé de longue durée, pour raison de maladie, qui est accepté. Célestin a alors le temps de se consacrer à un tout nouveau projet : la création de sa propre école.

Portrait : Celestin Freinet, un pédagogue en avance sur son temps

L’amour d’enseigner


Grâce à l’aide de ses amis journalistes et écrivaine, et malgré les réticences de l’administration, l’école de Freinet voit le jour en octobre 1935. Jusqu’en mars 1940, c’est une réussite mais Célestin est encore arrêté net. La raison ?  Le Garcinois est arrêté et interné pendant plus d’un an. Après sa libération, il rejoint sa femme à Vallouise. Ce n’est qu’en 1946 que l’école de Freinet reprend. La CEL, qui compte désormais des milliers de membres, va changer de nom en 47. Pour éviter toute confusion, la CEL devient « l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne » (ICEM). Durant les 20 prochaines années, l’impact de Freinet sur l’éducation est énorme. En février 66, Freinet tombe sérieusement malade. Il décède en octobre et se fait inhumer dans son village natal de Gars. Après sa mort, son mouvement continue de grandir. Son école est rachetée par l’Etat en 1991. Ses locaux sont désormais inscrits au patrimoine historique.


 


Source : MNE-INRP/Rouen, Louise Payet

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