Portrait : Jacques Henri Lartigue
mars 10, 2021 | by Jean-Claude JUNIN
Portrait : Jacques Henri Lartigue
Le plus célèbre des Opidiens…
Né à Courbevoie le 13 juin 1894, dans une famille fortunée. Le milieu familial est très réceptif aux innovations techniques. Son père Henri s’intéresse à la photographie et prête son appareil à son fils dès son plus jeune âge. C’est ainsi que Jacques prend ses premières photos en 1900, à l’âge de six ans. En 1902, son père lui offre son premier appareil. L’enfant développe lui-même les photos et les met en page dans un album. Ces débuts scelleront le destin de Jacques Lartigue : il ne cessera plus de photographier et deviendra l’un des plus grands photographes du 20e siècle.
Son frère Maurice l’emmène sur les terrains d’aviation où les premiers aéroplanes effectuent des essais. Il peut ainsi, dès 1907-1908, photographier les débuts de l’aviation, et dès 1911, il commence à vendre ses photos à des journaux.
En 1919, il épouse Madeleine Messager (1896-1988), fille du compositeur André Messager, surnommée Bibi. Il l’avait rencontrée à Annecy, en 1917 où les deux familles étaient en vacances. Leur premier enfant, Dany, naît en 1921, puis viendra Véronique en 1924, qui mourra en bas-âge.
Dans les années 1920, Jacques Lartigue expose ses tableaux à Paris et dans le sud de la France. Le couple Jacques-Bibi mène une vie mondaine, sort tous les soirs et fréquente les milieux artistiques. C’est ainsi que le cinéaste Abel Gance (1889-1981) propose à Jacques Lartigue de travailler avec lui. La comédienne et artiste lyrique Yvonne Printemps (1894-1977) et Sacha Guitry (1885-1957), son époux, sont parrain et marraine de leur fille Véronique.
En 1930, Jacques Lartigue rencontre Renée Perle (1904-1977), mannequin d’origine roumaine, dont il tombe sous le charme. Elle devient pendant deux ans sa compagne et son modèle. Madeleine Messager et Jacques Lartigue divorcent en 1931. La fortune de la famille Lartigue permettait à Bibi et Jacques de mener une vie luxueuse durant les années folles. Mais à partir de 1930, cette fortune est compromise. Afin de conserver sa liberté, Jacques Lartigue refuse d’occuper un emploi et vit modestement de sa peinture.
Il rencontre Florette Orméa (1921-2000) à Monte-Carlo en 1942. A la libération en 1944, Lartigue revient à Paris et prend de nombreuses photos des évènements. Il épouse Florette en 1945.
Le premier festival de Cannes a lieu en 1946 et Jacques Lartigue y réalise de nombreuses photographies. Chaque année, désormais, il participera à l’évènement.
En 1960, Jacques et son épouse Florette achètent une maison à Opio près de Grasse et s’y installent. Jacques Lartigue y vivra jusqu’à sa mort.
La grande consécration internationale n’aura lieu que tardivement, en 1963. Au cours d’un voyage à New York avec son épouse, en 1962, Jacques Lartigue rencontre John Szarkowski (1925-2007), directeur du département de photographie du prestigieux Museum of Modern Art (MoMA). Outre son activité de conservateur de musée, Szarkowski est également photographe et il est enthousiasmé par les photographies de Lartigue. Il décide d’organiser une exposition qui a lieu à l’automne 1963 : The Photographs of Jacques Henri Lartigue. Un portfolio doit paraître dans le magazine Life.
Par le plus grand des hasards, ce portfolio est inséré dans le numéro de Life consacré à l’assassinat de John Kennedy, qui a eu lieu le 22 novembre 1963. Le tirage de ce numéro est colossal et consacre internationalement le génie photographique de Lartigue. C’est à cette occasion qu’il décide d’adjoindre le prénom de son père (Henri) au sien et de signer désormais Jacques Henri Lartigue.
Valéry-Giscard d’Estaing, élu Président de la République française en 1974, demande à Lartigue de réaliser son portrait officiel. Le photographe renouvelle totalement le genre, qui restait cantonné au portrait compassé et solennel. Le portrait officiel du Président Giscard d’Estaing reste aujourd’hui encore d’une modernité qui n’a pas été dépassée.
L’œuvre de Jacques Henri Lartigue est considérable puisqu’elle comporte plus de 100 000 photographies, 1 500 peintures et un journal de 7 000 pages. C’est cependant par son œuvre photographique qu’il marque l’histoire de l’art. Ses photographies renvoient l’image du bonheur de vivre, associée à celle de la beauté féminine.
Jacques Lartigue continue à travailler régulièrement pour des magazines. Il ne cessera jamais de photographier. En 1979, il signe l’acte de donation à l’État français de l’ensemble de son œuvre : photographies, plaques, négatifs, albums, agendas. Le tout était stocké chez lui, mais la célébrité internationale du grand artiste accroissait le risque. « J’avais peur des cambrioleurs et j’avais peur qu’après ma mort on disperse cette collection. »
Jacques Lartigue meurt à Nice le 12 septembre 1986 à l’âge de 92 ans.
En 2000, à sa mort de Florette Lartigue léguera ses biens à la Fondation de France afin de financer des projets consacrés à perpétuer l’œuvre de son mari.
Pour plus informations sur la vie et l’œuvre de Jacques Henri Lartigue :
SITE DE LA DONATION JACQUES HENRI LARTIGUE
Source Patrick Aulnas
Crédit photos :
1 – Yousouf-Karsh-portrait-de- Jacques-Henri-Lartigue -1981
2 – Jacques-Henri-Lartigue – décollage-du-zyx-24-rouzat-1910
3 – Jacques-Henri-Lartigue -Yvonne-Printemps-aout-1924
4 – Jacques-Henri-Lartigue -Denise-Grey-Bibi-Royan-1926
5- Jacques-Henri-Lartigue-Giscard-d-Estaing 1974
6 – jacques-henri-lartigue-grand-prix-acf-dieppe-1912
7 – Jacques-Henri-Lartigue -Florette-a-Vence-1954
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