Une vocation militaire...
Le Fort Carré d’Antibes est un bâtiment militaire du XVIe siècle, l’un des premiers forts bastionnés du territoire. Construit dans cette période dite de « conceptualisation », son architecture doit autant sinon davantage à la théorie mathématique qu’à des règles de construction bien établies. Si la forme du « carré bastionné » n’est pas inédite en soi, le Fort Carré présente la particularité d’avoir ses quatre bastions fortement effilés, faisant ainsi quasiment disparaître ledit carré par leurs proportions et leur proximité respective. Il en résulte une forme qui évoque davantage l’étoile que le carré bastionné, au centre de laquelle se dresse encore la tour « Saint-Laurent ».
Construit sur ordre du Roi de France Henri II dans la deuxième moitié du XVIe siècle, le Fort Carré sert à l'époque aussi bien de sentinelle pour la frontière toute proche avec le Comté de Nice que de poste de défense pour Antibes, dernier port français avant cette frontière. Opérationnel dès 1585, le Fort Carré a connu sa première attaque en 1592, contre l'armée du Duc de Savoie. Sensiblement amélioré à la fin du XVIIe siècle par Vauban, le Fort demeure un site stratégique jusqu'au XIXe siècle.
Lorsque Nice est rattachée à la France en 1860 et que la frontière recule, le bâtiment est déclassé militairement et les soldats le quittent au profit de casernes plus modernes construites au pied du Fort Carré. C'est dans ces casernes que l'Armée installe, après la Seconde Guerre Mondiale, un centre de formation sportif militaire de haut niveau, mené par du personnel de l'École de Joinville. Le Fort Carré est ensuite cédé par l'Armée au ministère des Sports en 1967, en même temps que toutes les installations sportives et les casernes militaires.