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Je déclare vivre de mon art

Écrit par :
Jean-Claude JUNIN

Date de parution :
19 juin 2023

Lieu :
Musée Jean-Honoré Fragonard

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Je déclare vivre de mon art

Musée Jean-Honoré Fragonard

Énigmatiques, aussi brillantes que secrètes, les sœurs Lemoine et leur cousine, Jeanne Élisabeth Gabiou, marquèrent de leur empreinte l’histoire du portrait français au tournant des XVIIIe & XIXe siècles. Le musée Jean-Honoré Fragonard, qui abrite la plus grande collection de tableaux d’une femme artiste du XVIIIe siècle, leur contemporaine Marguerite Gérard, invite cet été le public à découvrir une fratrie hors du commun dont le parcours est aussi riche que leurs créations. Faisant fi des conventions, elles formèrent un panel d’exception dont les réussites artistiques rejaillirent sur le reste de la famille, bien décidée à gravir les échelons sociaux. Si leur trajectoire quelque peu romanesque offre un éclairage original sur leur époque, l’étude de leurs carrières fait aussi voler en éclats nombre de préjugés sur les femmes artistes de la période révolutionnaire.

Le parcours personnel de ces filles de maîtres perruquiers parisiens est en effet digne d’un conte de leur amie Félicité de Genlis. Alors que leurs propres parents, venus de la campagne, s’étaient fait une place dans la bourgeoisie commerçante parisienne, les quatre sœurs Lemoine, Marie-Victoire, Marie-Élisabeth, Marie-Geneviève et Marie-Denise, grandirent au cœur du quartier du Palais-Royal, rue

Traversière, actuelle rue Molière. Elles furent vite rejointes par leurs cousins orphelins Jean-Frédéric, Louis Joseph et Jeanne Élisabeth Gabiou qui avaient vécu jusqu’alors rive gauche, rue du Bac.

Je déclare vivre de mon art

Musée Jean-Honoré Fragonard

Énigmatiques, aussi brillantes que secrètes, les sœurs Lemoine et leur cousine, Jeanne Élisabeth Gabiou, marquèrent de leur empreinte l’histoire du portrait français au tournant des XVIIIe & XIXe siècles. Le musée Jean-Honoré Fragonard, qui abrite la plus grande collection de tableaux d’une femme artiste du XVIIIe siècle, leur contemporaine Marguerite Gérard, invite cet été le public à découvrir une fratrie hors du commun dont le parcours est aussi riche que leurs créations. Faisant fi des conventions, elles formèrent un panel d’exception dont les réussites artistiques rejaillirent sur le reste de la famille, bien décidée à gravir les échelons sociaux. Si leur trajectoire quelque peu romanesque offre un éclairage original sur leur époque, l’étude de leurs carrières fait aussi voler en éclats nombre de préjugés sur les femmes artistes de la période révolutionnaire.

Le parcours personnel de ces filles de maîtres perruquiers parisiens est en effet digne d’un conte de leur amie Félicité de Genlis. Alors que leurs propres parents, venus de la campagne, s’étaient fait une place dans la bourgeoisie commerçante parisienne, les quatre sœurs Lemoine, Marie-Victoire, Marie-Élisabeth, Marie-Geneviève et Marie-Denise, grandirent au cœur du quartier du Palais-Royal, rue

Traversière, actuelle rue Molière. Elles furent vite rejointes par leurs cousins orphelins Jean-Frédéric, Louis Joseph et Jeanne Élisabeth Gabiou qui avaient vécu jusqu’alors rive gauche, rue du Bac.

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L’aînée   montra des dispositions pour la peinture et eut au moins deux professeurs célèbres : le peintre d’histoire François Guillaume Ménageot, qui sera un ami pour la vie, et Élisabeth Vigée-Le Brun, avec laquelle les siens eurent des liens au moins jusqu’à la fin des années 1800. Il est extrêmement tentant d’identifier Marie-Victoire parmi les élèves de l’école que Mme Le Brun dirigea peu après son mariage en 1776, Marie-Victoire Lemoine et Élisabeth Vigée-Le Brun, nées à quelques mois d’écart dans le même quartier du Palais-Royal, avaient non seulement des amitiés communes mais elles furent l’une et l’autre soutenues par des femmes puissantes. En 1779, Marie-Victoire, âgée de 25 ans, s’imposa sur la scène artistique parisienne en exposant au Salon de la correspondance le Portrait de la princesse de Lamballe (Paris, Banque de France), une des intimes de la reine dont Élisabeth Vigée- Le Brun était devenue un an plus tôt le peintre officiel. Si l’une fit carrière à Versailles puis à l’Académie, Marie-Victoire Lemoine profita de l’engouement de la cour des Orléans qui dépensait sans compter pour soutenir de jeunes artistes prometteurs. Marie-Victoire peignit d’ailleurs le portrait de l’épouse officielle du duc d’Orléans mais aussi le portrait de sa maîtresse officielle, la femme de lettres Félicité de Genlis.

L’aînée   montra des dispositions pour la peinture et eut au moins deux professeurs célèbres : le peintre d’histoire François Guillaume Ménageot, qui sera un ami pour la vie, et Élisabeth Vigée-Le Brun, avec laquelle les siens eurent des liens au moins jusqu’à la fin des années 1800. Il est extrêmement tentant d’identifier Marie-Victoire parmi les élèves de l’école que Mme Le Brun dirigea peu après son mariage en 1776, Marie-Victoire Lemoine et Élisabeth Vigée-Le Brun, nées à quelques mois d’écart dans le même quartier du Palais-Royal, avaient non seulement des amitiés communes mais elles furent l’une et l’autre soutenues par des femmes puissantes. En 1779, Marie-Victoire, âgée de 25 ans, s’imposa sur la scène artistique parisienne en exposant au Salon de la correspondance le Portrait de la princesse de Lamballe (Paris, Banque de France), une des intimes de la reine dont Élisabeth Vigée- Le Brun était devenue un an plus tôt le peintre officiel. Si l’une fit carrière à Versailles puis à l’Académie, Marie-Victoire Lemoine profita de l’engouement de la cour des Orléans qui dépensait sans compter pour soutenir de jeunes artistes prometteurs. Marie-Victoire peignit d’ailleurs le portrait de l’épouse officielle du duc d’Orléans mais aussi le portrait de sa maîtresse officielle, la femme de lettres Félicité de Genlis.

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Au-delà des sujets, la grande surprise de l’exposition où sont présentées nombre d’œuvres inédites provenant de leurs fonds d’ateliers résidera dans l’enchevêtrement de leurs travaux. La collaboration artistique entre Marguerite Gérard et Jean-Honoré Fragonard, entre Adélaïde Labille-Guiard et François André Vincent ou encore entre Constance Mayer et Pierre-Paul Prud’hon sont des faits établis et connus. Les échanges entre Marie-Victoire Lemoine et ses parentes sont bien plus mystérieux. En multipliant les clins d’œil au faire de l’une ou de l’autre, tant dans le maniement du pinceau que dans la façon de composer, les cinq cousines créèrent une syntonie qui en dit long sur leur désir de s’exprimer à l’unisson.…

 

Exposition : « Je déclare vivre de mon art » 1789 dans l’atelier des sœurs Lemoine & Chaudet.

Commissaire de l’exposition : Carole Blumenfeld

Jusqu’au 8 octobre 2023

Musée Jean-Honoré Fragonard

14, rue Jean Ossola

06130 Grasse

Entrée libre.

Au-delà des sujets, la grande surprise de l’exposition où sont présentées nombre d’œuvres inédites provenant de leurs fonds d’ateliers résidera dans l’enchevêtrement de leurs travaux. La collaboration artistique entre Marguerite Gérard et Jean-Honoré Fragonard, entre Adélaïde Labille-Guiard et François André Vincent ou encore entre Constance Mayer et Pierre-Paul Prud’hon sont des faits établis et connus. Les échanges entre Marie-Victoire Lemoine et ses parentes sont bien plus mystérieux. En multipliant les clins d’œil au faire de l’une ou de l’autre, tant dans le maniement du pinceau que dans la façon de composer, les cinq cousines créèrent une syntonie qui en dit long sur leur désir de s’exprimer à l’unisson.…

 

Exposition : « Je déclare vivre de mon art » 1789 dans l’atelier des sœurs Lemoine & Chaudet.

Commissaire de l’exposition : Carole Blumenfeld

Jusqu’au 8 octobre 2023

Musée Jean-Honoré Fragonard

14, rue Jean Ossola

06130 Grasse

Entrée libre.

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