La 16ème édition du Prix du Phénix, anciennement Prix François Coty

La 16ème édition du Prix du Phénix, anciennement Prix François Coty se déroulera pour la 1ère fois à Grasse en 2023

Dans le monde feutré de la parfumerie, le nom de François Coty est probablement le plus emblématique, même si aujourd’hui il est inconnu du grand public, il a pourtant joué un rôle décisif dans le développement de la parfumerie. Il est à l’origine de créations essentielles à son histoire et surtout d’une nouvelle vision de l’industrie.

François Coty ! Mais qui est-ce ?

Joseph Marie François Spoturno est né à Ajaccio le 3 mars 1874. Il perd ses parents alors qu’il est encore jeune et est élevé par sa grand-mère qu’il suit à 11 ans à Marseille, où, après plusieurs petits métiers, (il vend entre autres des lacets !) Après son service militaire en 1898, il « monte » à Paris dans le sillage du député corse républicain, Emmanuel Arène. Il découvre fortuitement ses dons exceptionnels dans l’art de la création des parfums et se forme chez Chiris à Grasse, et crée sa société, en prenant le nom de sa mère – Coti, transformé en Coty. Un an plus tard sort son premier succès, La Rose Jacqueminot, suivi de L’Origan et de L’Ambre antique en 1905. Ces créations se distinguent par l’emploi de nouveaux produits de synthèse et extraits. Il accorde aussi une grande importance au contenant en collaborant avec René Lalique dont il dévoile les flacons lors de l’Exposition universelle de 1910 à Bruxelles. Il travaille également avec Draeger pour ses impressions d’étiquette, et avec des peintres, notamment Jean Helleu et Charles Loupot pour ses affiches publicitaires. Il diversifie ses produits (poudres, crèmes, savons, sels de bain…), ses formats. On raconte qu’il cassait « accidentellement » ses parfums devant les grands magasins pour mieux les faire vendre. Visionnaire, François Coty ne l’est pas seulement dans le domaine de la parfumerie. Son immense fortune lui permet d’investir dans des domaines d’avenir comme l’aviation, la radio, l’électricité… Dans la politique également, qui l’écarta peu à peu de sa Cité des Parfums de Suresnes.

À la fin des années 20, cet « homme pressé » est rattrapé par le temps qu’il croyait pouvoir dominer. La crise de 1929, un divorce ruineux, des sommes toujours plus importantes englouties dans ses activités politiques le minent peu à peu. Le 25 juillet 1934, victime d’une congestion cérébrale, il s’éteint dans sa propriété de Louveciennes, le Pavillon de musique de la comtesse du Barry qu’il racheta en 1929.

Revenons au Prix du Phénix !

Arrière-petite fille de François Coty, Véronique Coty a relancé en 2017 le Prix qui porte le nom de son aïeul. La descendante du célèbre parfumeur s’est donnée également pour mission de faire renaître les jus disparus de son aïeul, considérés comme des chefs-d’œuvre par les nez du monde entier. Une collection est attendue prochainement. Véronique Coty a déjà eu mille vies, au moins. Elle a vendu Hara-Kiri, le journal du professeur Choron, dans les rues de Paris, à la fin des années 1980, et a joué dans Le Mariage de Figaro, avec Francis Perrin, au Théâtre du Trianon, à Versailles. Elle a même été, un temps, l’assistante du photographe Lucien Clergue, cofondateur des Rencontres de la photographie d’Arles…

En 2023, l’Association et le Prix François Coty marquent une page de leur histoire en changeant de nom pour adopter celui du Phénix. Ornant depuis toujours les armoiries familiales, le Phénix, symbole universel de renaissance, inspire ce nouveau cycle. Associé à l’élément feu, il incarne à merveille la flamme et la passion des parfumeurs-créateurs que ce prix international, le plus prestigieux de l’univers du parfum, récompense.

Plus que jamais, l’identité de Grasse renvoie à la naturalité, aux savoir-faire, à l’authenticité, à l’excellence. Depuis plusieurs années maintenant, cultivateurs, maisons de parfum et de luxe, industriels du secteur, sont de retour dans la cité des parfums et sont fiers d’associer leur nom à celui de Grasse. Citons le groupe LVMH, L’Oreal-Lancôme, Firmenich, IFF, Givaudan Roure… C’est tout un écosystème local qui se développe, se renforce et participe d’une dynamique vertueuse riche de sens et porteuse de croissance. Dans ce contexte, accueillir à Grasse le 16ème Prix du Phénix constitue un véritable honneur et une nouvelle opportunité de braquer les projecteurs sur la cité des parfums et l’ensemble des artistes parfumeurs qui font la renommée de célèbres maisons. Rappelons que François Coty, parfumeur de génie, a découvert l’art de la création des parfums à Grasse en se formant chez Chiris. Aujourd’hui encore, François Coty demeure une source d’inspiration et une référence incontournable dans le monde de la parfumerie. Alors, quoi de plus cohérent que de recevoir dans la capitale mondiale du parfum en 2023 ce prix prestigieux, qui prend pour 2023 une nouvelle dénomination !

Le prix du Phenix à Grasse dans les détails :

L’Association du Phénix proposera le samedi 14 octobre deux conférences olfactives accueillies par le Musée International de la Parfumerie.

À 10h30 : l’Osmothèque de Versailles animera la première consacrée à Joseph Marie François Spoturno dit Coty, le père de la parfumerie moderne.

À 15h00 : l’historienne Élisabeth de Feydeau animera la seconde dédiée à Elsa Schiaparelli et en particulier à ses parfums.

Présidé par Michel Almairac, son jury exceptionnel réunit Delphine Jelk, Shyamala Maisondieu, Emilie Coppermann, Sophie Labbé, Maurice Roucel, Alberto Morillas, Dominique Ropion et Fabrice Pellegrin.

Trois récompenses seront décernées à des parfumeurs-créateurs : le Prix du Phénix, le Prix d’Honneur, le Prix International du Phénix. Une quatrième, le Prix Spécial, récompensera une initiative valorisant le patrimoine du parfum.

Le trophée est le vase iconique des Bacchantes, dessiné par René Lalique en 1927.