Le louchébem, l’argot du boucher au XIXe siècle
novembre 23, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Le louchébem, l’argot du boucher au XIXe siècle
Quand on est commerçant et que l’on tombe sur un client casse-pieds, on aurait bien envie d’exprimer tout haut son exaspération… Seulement voilà : le client est roi donc on se doit de garder pour nous les petits mots grossiers qu’on rêve de lui répondre. Utilisé pour la première fois en 1876, sur le marché des Halles, les bouchers avaient trouvé la solution : inventer un langage bien à eux pour éviter de se faire comprendre du client.
« Largonji des louchébems », est donc un langage crypté reprenant la construction de l’argot des brigands parlé au début du XIXe siècle dans les prisons françaises… Et souvent méconnu des matons. Il se développe dans le milieu des abattoirs et de la boucherie au milieu des années 1850 et fut parlé couramment dans les Halles de Paris.
Certains mots de louchébem sont devenus communs et ont aujourd’hui leur place dans le langage familier. C’est en particulier le cas de loufoque que Pierre Dac, fils de boucher, a contribué à populariser, au point d’être parfois présenté comme l’inventeur-même du mot…
Pour parler Louchébem, rien de plus simple : vous remplacez la première lettre du mot par un L, puis vous placez cette première lettre à la fin du mot ; enfin, vous accolez des suffixes tels que –è, -em, -oc, –uche, –ic qui varient selon la sonorité et les goûts de chacun.
Petit lexique rapide
– Client : linclès
– Bonjour : Lonjourbem
– à poil = à loilpé
– Sac : lacsé
– Merci : lercimuche
– (en) douce = (en) loucedé
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