Abracadabra : la puissance des mots.

Abracadabra : la puissance des mots.

Abracadabra ! Un mot anodin, aux consonances enfantines,

En araméen, – abracadabra – signifie " il a créé comme il a parlé ". Dans les plus lointaines traditions de tous les peuples de la terre, il est dit que – pour créer un monde, on fait parler les mots -. C'est comme pour la musique, pour l'interpréter il faut une partition, et la musique entendue est différente selon la composition obtenue avec l'aide des notes. Il en va de même pour toute la création, y compris l'humanité. Donc, si on se rapporte à l'évènement récent devenu international concernant un match de foot où quelqu'un a voulu désigner un – noir – parmi des blancs, il y a deux interprétations : la connotation raciste, reprise en choeur par les médias ou, la volonté de désigner quelqu'un dont on ne connaît pas le nom par une spécificité (et si cet homme avait voulu désigner un blanc parmi des noirs, y aurait-il eu un problème ?). Pour l'instant, la réponse n'est pas connue, mais on connaît les réactions très vives sur le sujet et l'on serait tenté de dire : à vouloir trop en faire on en revient peut-être à en faire trop… Donc, aux dernières nouvelles, un homme noir n’est plus un noir, mais un blanc peut rester un blanc… ça ne va pas être simple. Et dans une partition de musique il y a des notes blanches et des notes noires, si on escamote les noires, nous allons devoir danser sur un pied. Et il faut aussi supprimer le jeu d'échecs. Bref, ces polémiques prennent un tour hasardeux pour ne pas dire pire. Les grands livres de l'humanité spirituelle qui reprennent en chœur les plus anciennes traditions rapportent que le monde s'élabore par la composition des nombres et des lettres et ce mariage des sens et de la quantité détermine à chaque fois qu'on observe un mélange différent, une identité différente que l'on reconnaît ensuite par la parole. On peut alors – créer – un monde fait d'identités et de particularités distinctes…

Alexandra Schreyer a dédié ce texte à tous ceux que l'on ne nomme pas parce qu'on les croit inexistants alors qu'ils ne sont qu'invisibles : les lutins, farfadets, korrigans, gnomes et tous ceux qui composent le petit peuple…

Source Alexandra Schreyer / Beaucarnot – Les Secrets des noms de famille.

Tableau : John Bauer – Le voyage du Lutin dans la forêt

Votre soutien nous est plus que jamais indispensable :

2€, 5€, ou plus :  soutenez GrasseMat’.Info votre journal de proximité.