16 décembre 1770, « Je veux saisir le destin à la gorge »
décembre 16, 2023 | by Jean-Claude JUNIN
16 décembre 1770, « Je veux saisir le destin à la gorge »
Ludwig van Beethoven est né à Bonn (Allemagne) le 16 décembre 1770 (où le 15, où le 17…) La famille est musicienne depuis au moins deux générations : Ludwig van Beethoven l’ancien (1712-1773), son grand-père paternel, s’était installé à Bonn en 1732, et son père Johann van Beethoven est ténor de la chapelle de l’électeur de Cologne (Köln). Homme alcoolique et violent, il remarque cependant les dons musicaux de son fils Ludwig (d’abord pour le piano). Quant à Maria-Magdalena (1746-1787), la mère, d’origines slaves, elle est la fille d’un cuisinier de l’électeur de Trèves.
Ce qui frappe chez Beethoven, tant dans sa personnalité que dans son œuvre, c’est le sentiment d’une prodigieuse énergie. « Je veux saisir le Destin à la gueule » : cette déclaration de 1801 résume bien sa détermination. La force intérieure qui l’anime lui permettra de surmonter tous les obstacles, à commencer par une enfance difficile.
Très tôt, l’enfant manifeste une personnalité rebelle et brave l’autorité paternelle. Sa formation musicale est poursuivie par le compositeur et chef d’orchestre Christian Gottlob Neefe, qui lui trouve d’ailleurs une place dans l’orchestre de la cour. Le nouvel électeur, Max-Franz, protège le jeune musicien, organiste adjoint depuis 1784, et lui accorde une bourse de 170 florins. Dès 14 ans donc, il gagne sa vie et aide à nourrir sa famille. Grâce à ses protecteurs qui admirent son talent et son courage, il poursuit tant bien que mal son éducation générale et musicale
Beethoven a ouvert en grand la voie à la génération romantique (Schumann, Chopin, Liszt, Mendelssohn). Ses symphonies restent un monument sacré dont le chiffre 9 devient une sorte de nombre d’or chez des compositeurs qui, parfois, en ont composé plus (Schubert, Mahler, Bruckner).
Le 26 mars 1827, après un long délabrement physique, Beethoven s’éteint à Vienne, victime d’une intoxication sévère au plomb : grand amateur de vin du Rhin, il avait en effet l’habitude de boire dans une coupe en cristal de plomb, en plus d’ajouter du sel de plomb dans le vin pour le rendre plus sucré !
Dernier grand représentant du classicisme viennois son art s’exprima dans tous les genres, et bien que sa musique symphonique soit la principale source de sa popularité universelle, c’est dans l’écriture pianistique et dans la musique de chambre que son impact fut le plus considérable.
Surmontant à force de volonté les épreuves d’une vie marquée par le drame de la surdité, célébrant dans sa musique le triomphe de l’Héroïsme et de la Joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère, il a mérité cette affirmation de Romain Rolland : "Il est bien davantage que le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne". Expression d’une inaltérable foi en l’homme et d’un optimisme volontaire, consacrant l’art musical comme action d’un homme libre et non plus comme simple distraction, l’œuvre de Beethoven a fait de lui une des figures les plus marquantes de l’histoire de la musique.
Son cercueil sera suivi par au moins 10 000 Viennois. En conclusion, laissons-lui la parole : « La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie. »
Anecdote ;
En 1806, Beethoven séjourne chez un de ses mécènes, le prince Lichnowsky, mais refuse de jouer pour les officiers français résident au château. Le prince le menace de le faire mettre aux arrêts. Beethoven lui adresse alors ce billet « Prince, ce que vous êtes, vous l’êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi-même. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n’y a qu’un Beethoven. »
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