Un jeu de carte à mourir…
décembre 16, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Un jeu de carte à mourir…
Bataille sanglante
Février 2003, dans les bureaux de la base Bolling Air Force, à Washington. Cinq soldats travaillant pour la Defense Intelligence Agency (l’agence de renseignement militaire américaine) phosphorent : Ils doivent trouver le moyen d’aider les troupes américaines envoyées en Irak à reconnaître les dignitaires du régime de Saddam Hussein…
« Tout le monde sait très bien que sur le terrain, il y a toujours du temps à tuer, et les soldats jouent très souvent aux cartes », affirme Shawn Mahoney lors d’une conférence de presse. Les jeunes soldats ont donc l’idée d’un banal jeu de cartes, starring Saddam Hussein, ses fils, ses généraux et de nombreux responsables du parti Baas. Ils le fabriquent fin février 2003, à partir d’une liste que viennent de mettre au point plusieurs agences américaines de renseignement. Soit un mois avant le déclenchement, par George W. Bush, de l’opération bien nommée « Liberté irakienne ». Cette liste désigne les 55 dignitaires irakiens les plus recherchés par Washington, qui « peuvent être pourchassés, tués ou capturés ». Après avoir rangé les responsables les plus connus dans les as et les rois, les autres ne suivent pas vraiment un classement lié à leur dangerosité.
Le jeu devient une arme de propagande massive. Au cours du mois de mai 2003, alors que les Américains s’arrachent le jeu de cartes – mi-geste patriotique, mi-fascination pour un objet collector – 21 personnes de la liste sont capturées, et une tuée, selon l’armée américaine.
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