Le mortsafe : l’antivol de la mort
février 13, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Le mortsafe : l’antivol de la mort
Un assemblage conçu pour protéger les tombes des profanations.
Les mortsafes étaient des sortes de « cages » ou de « boites » en fer ou en pierre placées autour des cercueils dans les cimetières, à la fin de l'époque géorgienne (début du XIXème siècle) dans l'archipel britannique, et principalement en Ecosse. Le terme mortsafe peut se traduire approximativement comme « coffre-fort au mort » (de safe : « coffre-fort »).
Les « résurrectionnistes » avaient fourni les écoles d'anatomie depuis le début du 18e siècle. Cela était dû à la nécessité pour les étudiants en médecine d'apprendre l'anatomie en assistant à des dissections de sujets humains, ce qui était frustré par l'allocation très limitée de cadavres (entre autres les cadavres de criminels exécutés) accordée par le gouvernement, qui contrôlait l'approvisionnement.
Les autorités ont fermé les yeux sur les fouilles de tombes parce que les chirurgiens et les étudiants s'efforçaient de faire progresser les connaissances médicales. Ils ont réduit au minimum la publicité pour empêcher les gens de se rendre compte de ce qui se passait. Les cas de cambriolage qui ont été révélés ont provoqué des émeutes, des dommages matériels et même des attentats mortels. Au début du 19e siècle, avec la forte augmentation du nombre d'écoles et d'étudiants, il y avait des fouilles continuelles dans les cimetières isolés, des combats dans les cimetières de la ville et d'autres troubles. Des hommes étaient employés pour voler des corps et les transporter d'un endroit à l'autre, même à travers la mer, pour les vendre aux écoles de médecine. Les révélations ont provoqué l'indignation du public, en particulier en Écosse, où il y avait une grande vénération pour les morts et une croyance littérale en la résurrection. On croyait généralement que les morts ne pouvaient pas ressusciter dans un état incomplet…
Le mortsafe fut inventé vers 1816. Sorte d’appareils en fer ou, en fer et en pierre, de grand poids, dans de nombreux modèles différents. Souvent, il s'agissait d'engins complexes et lourd, constitués de tiges et de plaques, cadenassés ensemble. Ils étaient placés sur les cercueils pendant environ six semaines, puis retirés pour une utilisation ultérieure lorsque le corps à l'intérieur était suffisamment pourri. Il existe un modèle de mortsafe de ce type au Marischal Museum, à Aberdeen. Parfois, une église les achetait et les louait. Des sociétés ont également été constituées pour les acheter et contrôler leur utilisation, avec des frais d'adhésion annuels et des frais facturés aux non-membres…
Plus d'infos : https://www.liseantunessimoes.com/le-mortsafe-antivol-de-la-mort/
Source : Saad Brahmi – L’histoire pour tous.
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