Hommage au Grognard* Honoré Paul Roustan
Capitaine des grenadiers de la grande Armée
Roustan ? Certes c’est un nom qui parle dans le coin, d’ailleurs on en connait tous au moins un, mais quid d’Honoré Paul ?
Pas la peine de chercher bien loin, la délégation du Souvenir napoléonien de Nice-Alpes Maritimes nous apprends tout de lui ! Mais voilà qu’enfin 170 ans après sa mort, sa tombe longtemps oubliée est restaurée afin de lui rendre hommage, et vous êtes tous invité à la cérémonie qui aura lieu samedi 2 mars 2024, en présence de Charles Ange Ginesy, président du département, Jérôme Viaud, président de l’ANERN et président de la CAPG, Jean-Marc Délia, Maire de Saint-Vallier, Jean-Paul David, Conseiller Régional, André Dolla, président du Souvenir Français de Saint-Vallier.
Rendez-vous est donné à 15h30 dans le grand pré de Saint-Vallier pour un cortège et défilé qui nous mènera à sa tombe.
Pour les passionnés d’histoire voici l’excellent travail de mémoire réalisé par Benoit Lorenzini à son sujet :
Mars 1815… Napoléon, qui vient de débarquer à Golfe Juan, est de retour de l'île d'Elbe…
Honoré Paul Roustan est à cette époque en congé de semestre à Grasse, lorsque Napoléon y arrive le 2.
Le 2 mars 1815, Napoléon et son bataillon de la Vieille Garde arrivent à Saint-Vallier-de Thiey vers les 4 heures et font une halte d'une demi-heure sur la place de l'Apié, près de l'église. L'Empereur s'arrête à l'ombre d'un grand orme, abattu par le vent en 1867 et remplacé en 1869 par la colonne napoléonienne actuelle.
Quels sont alors les sentiments qui traversent son esprit ? Est-il tenté de se rallier à l'Empereur ? On ne le saura sans doute jamais… La voie qu'il choisit est en tous cas celle de rejoindre en toute hâte son régiment (qui avait pris le N° 83 sous la Première Restauration) à Marseille. Le 83e de ligne fit alors partie des troupes qui furent chargées de s'opposer à l'avancée de « Bonaparte », mission dont elles s'acquittèrent vainement et, il faut bien le reconnaître, avec peu d'entrain !…
Durant toute cette période trouble, le capitaine Roustan ne montra visiblement aucun sentiment partisan, se contentant, comme bon nombre d'officiers alors, d'adopter une attitude prudente dans l'attente de voir comment l'aventure se terminerait… Et quoi de plus prudent que d'accomplir son devoir au sein de son régiment… Comme il l'écrira lui-même plus tard, le capitaine Roustan « suivit son régiment et sa conduite fut réglée par celle de ses chefs. » Et c'est ainsi que quelques jours plus tard, « le colonel ayant reçu des dépêches qui lui annonçaient le changement de gouvernement d'une manière officielle et les ayant communiqués aux officiers, le régiment entier fit sa soumission au gouvernement impérial et reprit d'après des ordres supérieurs la route de Grenoble où il arriva après avoir reçu le drapeau tricolore de la garde nationale de Gap. »
Lors des Cent-Jours, le 102e de ligne (qui avait retrouvé son numéro) est intégré au corps d'observation du Jura, devenu 8e corps, sous les ordres du général Lecourbe 1. Lors de cette ultime campagne contre les Autrichiens, Honoré Paul Roustan est sérieusement blessé le 27 juin 1815 d'un coup de feu à la tête à l'affaire de Dannemarie, près de Belfort, et le même jour d'un coup de baïonnette à l'épaule droite. Nous sommes neuf jours après Waterloo, Napoléon a abdiqué depuis cinq jours… On ne se bat plus pour l'Empereur, mais pour préserver la
France de l'invasion ennemie… Ce n'est que le 11 juillet 1815 que Lecourbe signera à
Bavilliers un armistice avec le général autrichien Colloredo.
Licencié le 12 septembre 1815, à la Seconde Restauration, Honoré Paul Roustan est placé en non-activité et ne bénéficie donc plus que de la demi-solde. De retour à Grasse auprès de sa famille, il est alors âgé de 31 ans, il est dans la force de l'âge, et n'a jamais connu que le métier des armes. Sans doute n'imagine-t-il pas son avenir en dehors de l'armée ?…
Pour en savoir plus nous vous invitons à poursuivre sur la page dédiée à sa mémoire : https://bibliotheque-martial-lapeyre.napoleon.org/Default/doc/SYRACUSE/74968/honore-paul-roustan-capitaine-d-infanterie-suite-et-fin-jacques-dimiez?_lg=fr-FR
* Face aux mauvaises conditions de vie en campagne, notamment en Pologne en 1807, mais aussi en raison du versement irrégulier de leur solde, les soldats de la Grande Armée ne cessaient d'exprimer leur mécontentement, Napoléon Ier les surnommant alors les « grognards »
Source : Benoit Lorenzini pour le bulletin de liaison SNDN numéro 004 juin 2016
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