23 mars 1796, arrestation du général de Charette,
mars 23, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Le 27 mars 1793 (24 Ventôse an I), dans la région de Machecoul où des républicains ont été massacrés, Charette accepte de se mettre à la tête de paysans du Marais breton venus chercher son commandement au manoir de Fonteclose. Il dira aux hommes qui se trouvaient là : « Soit, mais je commande et l'on m'obéit ». Ceux-ci ne sont armés que de piques et de fusils de chasse et sont peu disciplinés…
Après la prise de Saumur en juin 1793, il se joint à l'armée catholique et royale et Lescure lui demande de participer à la prise de Nantes. Le 29 juin 1793, il arrive le premier avec ses troupes dans les faubourgs de la ville. Il lance l'assaut seul aux aurores sans attendre les renforts de Charles de Bonchamps. Il est le dernier à quitter Nantes ; le lendemain, après la retraite de l'armée catholique et royale et voyant que tout était perdu, il aurait fait un pas de danse par dérision.
Se sentant dédaigné, il se sépare du gros de l'armée vendéenne qui va subir un désastre au cours de la Virée de Galerne, notamment à Savenay en décembre 1793. Il poursuit la lutte par une guérilla autonome.
En mai 1794, Charette réorganise son armée et confirme Pierre Rezeau comme commandant de la division de Montaigu.
En 1794, il s'empare du camp républicain de Saint-Christophe, près de Challans, mais moins d'un mois plus tard, le général Nicolas Haxo avec six mille hommes le force à s'enfuir. Il prend sa revanche peu de temps après en encerclant Haxo, qui est capturé et se voit apparemment contraint au suicide.
En juillet, le futur roi Louis XVIII lui écrit qu'il lui confère le grade de général de l'armée catholique et royale. Ses faits d'armes dépassent de loin le cadre de la guerre de Vendée : il reçoit les félicitations d'Alexandre Souvorov et Dumouriez tente de le débaucher pour rallier la cause de Louis-Philippe d'Orléans.
En octobre 1795, il tente d'organiser la venue du comte d'Artois, second frère de Louis XVI en Vendée et se porte sur la côte avec 15 000 hommes lorsque le prince se trouve à l'Île d'Yeu. Le futur Charles X ne rejoint pas le continent et Charette est peu à peu abandonné par ses troupes.
Charette fait alors le projet de faire jonction avec les bandes de Jean-Nicolas Stofflet qui se battent encore en Anjou. Mais les colonnes républicaines viennent quadriller la région et il finit par être capturé par le général Jean Pierre Travot le 23 mars 1796 dans les bois de la Chabotterie (commune de Saint-Sulpice-le-Verdon) alors qu'il n'est plus suivi que par 32 derniers fidèles. Pour sa défense, Charette prétendra qu'il était en pourparlers pour se rendre.
Condamné à mort, il est fusillé le 29 mars 1796 sur la place Viarme à Nantes. Une croix, à l'angle de la place et de la rue Félibien, commémore cette exécution.
Sa devise était « Combattu souvent, battu parfois, abattu jamais ». Son souvenir est encore très vivace en Vendée.
Charette a été initié à la franc-maçonnerie, cette démarche initiatique, assez commune chez les aristocrates du XVIIIe siècle, constituait en outre une « assurance » pour les officiers qui, quand ils étaient faits prisonniers, notamment par les Anglais, jouissaient d'un traitement de faveur s'ils étaient francs-maçons.
Illustrations :
François Athanase Charette de La Contrie par Alfred de Chasteignier, 1819.
Exécution du général Charette, place Viarme à Nantes, mars 1796, par Julien Le Blant.
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