consécration de la coupole de Brunelleschi
mars 25, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
25 mars 1436, consécration de la coupole de Brunelleschi,
La cathédrale Santa Maria del Fiore « Sainte Marie de la Fleur », est la cathédrale/dôme du XIIIe siècle de Florence en Toscane (Italie). Située piazza del Duomo dans le centre historique de Florence, elle est accolée au campanile de Giotto et face à la porte du Paradis du baptistère Saint-Jean et à la Loggia del Bigallo. Avec son dôme de l'architecte Filippo Brunelleschi de 1436 (le plus grand du monde en maçonnerie avec 45,5 mètres de diamètre maximum de la coupole intérieure) qui marque le début de l'architecture de la Renaissance,
Santa Maria del Fiore est la cinquième église d'Europe par sa taille, après la basilique Saint-Pierre de Rome, la cathédrale Saint-Paul de Londres, la cathédrale de Séville et le dôme de Milan. Elle mesure 153 mètres de long et la base de la coupole mesure 41,98 mètres de large, avec un plan basilical comportant une nef à trois vaisseaux, les collatéraux étant moins hauts que le vaisseau central, avec un chevet comportant trois chapelles rayonnantes et soutenant l'immense dôme/coupole de Filippo Brunelleschi.
La coupole de la cathédrale est la plus grande coupole en appareil maçonné jamais construite. On peut voir, à l'intérieur, une des plus grandes fresques narratives : 3 600 m2 de fresques, exécutées par Giorgio Vasari et Federigo Zuccaro.
La construction, commencée sur les anciennes fondations de l'église Santa Reparata, en 1296 par Arnolfo di Cambio, a été continuée par Giotto di Bondone de 1334 jusqu'à sa mort en 1337. Giotto n'entamera que la construction du campanile de Giotto et ce sont Francesco Talenti et Giovanni di Lapo Ghini qui continueront la construction en 1357.
En 1412, elle est rebaptisée Santa Maria del Fiore. L'église est consacrée le 25 mars 1436, à la fin des travaux de la coupole de Brunelleschi, par le Pape Eugène IV.
Le 19 août 1418, un concours public est lancé pour le projet du dôme / coupole, ou même seulement de machineries aptes à soulever des poids à des hauteurs encore jamais atteintes pour une construction sur voûte, auquel de nombreux compétiteurs participent dont Filippo Brunelleschi, il est décidé de lui confier la construction ainsi qu'à Lorenzo Ghiberti, lequel avait déjà arraché à Brunelleschi le contrat pour la porte du paradis.
Mais la difficulté majeure, pour Brunelleschi, réside dans l'impossibilité d'ériger, comme le faisaient habituellement les bâtisseurs de cathédrales, un cintre de bois sur lequel modeler la voûte. En effet la base octogonale, avec ses 41,98 mètres de diamètre était beaucoup trop large pour une telle entreprise. Il s'inspire alors de la coupole du Panthéon antique, à Rome, construite en 27 av. J.-C., constituée d’anneaux de maçonneries de tailles décroissantes ainsi que de la coupole à nervures du Baptistère Saint-Jean de Florence, reposant elle aussi sur une base octogonale. Le dôme est donc constitué d’une base, de nervures de pierres visibles extérieurement, renforcées à l’intérieur par 8 autres nervures formant un polygone de huit arcs en ogive, joints en leur sommet par un imposant lanternon de marbre. Elles sont reliées entre elle par des anneaux de maçonnerie de briques, de tailles décroissantes, de façon à absorber les poussées latérales qui s’exercent sur elle. Le tout est maintenu par deux coques de briques légères, une externe, de 80 centimètres d’épaisseur, une interne de 2 mètres d’épaisseur.
Les briques sont assemblées et cimentées dans un mortier à prise rapide en formant une « chaînette renversée ». Les briques constituent en réalité d’immenses tuiles, orientées d’une façon radiale vers des « points glissants » sur un axe vertical situé au centre du dôme. De plus, leur disposition particulière, dite « spina di pesce » (disposition en arête de poisson qui forme une spirale continue de forme octogonale), qui est une technique de construction héritée des Étrusques, forme d'immenses spirales de briques, permettant de répartir le poids sur la surface portante en expansion. Ces techniques combinées entre elles, ont permis de constituer une structure autoportante, sans cintrage, ce qui était l'objectif principal de Brunelleschi.
Enfin, la lanterne de pierre en marbre leste la coupole et empêche la structure de s’écarter. La construction s'étale de 1420 à 1436, avec une interruption en 1434 à la suite de l'exil de Cosme l'Ancien, fondateur de la dynastie politique des Médicis. Comme promis, Brunelleschi n'utilise aucun échafaudage ni étai mais des poulies qui permettent de hisser chaque jour 7 tonnes de matériel. Au départ, Filippo Brunelleschi avait prévu de tapisser l'intérieur de la coupole de mosaïques dorées, sur le modèle du baptistère situé juste en face, afin de refléter au maximum la lumière provenant de la lanterne. Sa mort, en 1446, met fin au projet et la coupole est finalement simplement enduite de blanc.
En 1568, le Grand-duc de Toscane Cosme Ier de Médicis (1519-1574) décide de recouvrir cette couche de chaux brute. Il confie le projet à son artiste officiel Giorgio Vasari (1511-1574). Souhaitant rivaliser avec le défunt Michel-Ange (1475-1564), Vasari choisit le thème du Jugement Dernier pour recouvrir les quelque 4 000 m2 de surface. Il conçoit le contenu du programme iconographique avec son ami humaniste Raffaello Borghini (1537-1588) et commence les études préparatoires dès 1571. Il meurt trois ans plus tard, laissant les trois quarts du décor inachevés.
L'année 1574 est ainsi marquée par le décès de Vasari mais également de Cosme 1er. Son fils et successeur, François Ier de Médicis (1541-1587) souhaite terminer ce vaste dessin et en confie le soin à Federigo Zuccaro (1542-1609).
L'ensemble est achevé en 1579 et inauguré le 30 août.
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