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29 avril 2024

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Max Gallo, aussi discret que chaleureux

Écrit par :

Date de parution :
9 avril 2024

Lieu :
Spéracèdes

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Max Gallo, aussi discret que chaleureux

A Spéracèdes

L'académicien appréciait ce village de l'arrière-pays grassois où il pouvait écrire et s'adonner à ses recherches en toute quiétude.

 

Max Gallo naquit à Nice, le 7 janvier 1932. Après des études au collège technique et au lycée du Parc-Impérial, il poursuivit son cursus à la Faculté des Lettres, puis à l'Institut d'Études Politiques de Paris. Il devint agrégé d'histoire, docteur en histoire contemporaine et docteur ès lettres.

Professeur de lycée, maître assistant à la faculté des lettres, puis maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, il fut aussi directeur de plusieurs collections littéraires. Parallèlement, il  collabora à divers journaux, étant éditorialiste à L'Express et auteur de l'émission télévisée "Destins du siècle". Impliqué dans la vie politique, il fut élu député des Alpes-Maritimes, nommé secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement de François Mitterrand, rédacteur en chef du Matin de Paris et parlementaire européen jusqu'en 1994. Il fut élu à l'Académie française, le 31 mai 2007, au fauteuil de Jean-François Revel.

Max Gallo, aussi discret que chaleureux

A Spéracèdes

L'académicien appréciait ce village de l'arrière-pays grassois où il pouvait écrire et s'adonner à ses recherches en toute quiétude.

 

Max Gallo naquit à Nice, le 7 janvier 1932. Après des études au collège technique et au lycée du Parc-Impérial, il poursuivit son cursus à la Faculté des Lettres, puis à l'Institut d'Études Politiques de Paris. Il devint agrégé d'histoire, docteur en histoire contemporaine et docteur ès lettres.

Professeur de lycée, maître assistant à la faculté des lettres, puis maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Paris, il fut aussi directeur de plusieurs collections littéraires. Parallèlement, il  collabora à divers journaux, étant éditorialiste à L'Express et auteur de l'émission télévisée "Destins du siècle". Impliqué dans la vie politique, il fut élu député des Alpes-Maritimes, nommé secrétaire d'État, porte-parole du gouvernement de François Mitterrand, rédacteur en chef du Matin de Paris et parlementaire européen jusqu'en 1994. Il fut élu à l'Académie française, le 31 mai 2007, au fauteuil de Jean-François Revel.

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"Fils d'émigrés et fier de l'être"

 

Il rappela lors de son discours de réception à l'Académie Française, que ses grands-parents étaient d'origine italienne : " Vous avez élu, Mesdames et Messieurs de l'Académie, un fils d'immigrés italiens, originaire de la Gaule cisalpine, le Piémont et l'Émilie. "

 

Son grand-père, manœuvre ou charretier, ne parlait que l'italien. Son père, né à Nice, ancien marin de la Grande Guerre, autodidacte, ouvrier électricien, était un farouche patriote et un socialiste internationaliste. Ce père, végétarien, communiste libertaire, aux valeurs bien accrochées, répétait à son fils : " un homme, c'est d'abord la volonté. Ton destin, tu le fais. Les portes, tu les forces ". Et l'enfant se fixa des épreuves, pour éprouver, comme l'écrivait Stendhal, son “tirant d'eau” et pour être soi.  Pour Max Gallo, l'écriture était une drogue. Il dormait peu, se levait bien avant l'aube pour écrire : " Au bout d'une journée, si je n'ai pas écrit, j'ai l'impression qu'il ne reste rien. C'est pour moi une manière de lutter contre l'intranquillité, d'échapper à la banalité de la vie quotidienne. Une journée sans projet d'action, et à mes yeux l'écriture est une forme d'action, est une journée morte, vide. "

"Fils d'émigrés et fier de l'être"

 

Il rappela lors de son discours de réception à l'Académie Française, que ses grands-parents étaient d'origine italienne : " Vous avez élu, Mesdames et Messieurs de l'Académie, un fils d'immigrés italiens, originaire de la Gaule cisalpine, le Piémont et l'Émilie. "

 

Son grand-père, manœuvre ou charretier, ne parlait que l'italien. Son père, né à Nice, ancien marin de la Grande Guerre, autodidacte, ouvrier électricien, était un farouche patriote et un socialiste internationaliste. Ce père, végétarien, communiste libertaire, aux valeurs bien accrochées, répétait à son fils : " un homme, c'est d'abord la volonté. Ton destin, tu le fais. Les portes, tu les forces ". Et l'enfant se fixa des épreuves, pour éprouver, comme l'écrivait Stendhal, son “tirant d'eau” et pour être soi.  Pour Max Gallo, l'écriture était une drogue. Il dormait peu, se levait bien avant l'aube pour écrire : " Au bout d'une journée, si je n'ai pas écrit, j'ai l'impression qu'il ne reste rien. C'est pour moi une manière de lutter contre l'intranquillité, d'échapper à la banalité de la vie quotidienne. Une journée sans projet d'action, et à mes yeux l'écriture est une forme d'action, est une journée morte, vide. "

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Spéracèdes, le havre de paix

 

Il nommait les lieux qui lui étaient chers, Nice et Spéracèdes, où il avait acheté une maison et où il porta en terre les siens, dans le cimetière qui surplombe la campagne. Joël Pasquelin, l'ancien maire, se souvient "qu'il était un homme discret et chaleureux. Il habitait une grande maison en face du lavoir, sur la place. Ses séjours étaient nombreux. Un jour, il est reparti vivre à Nice et c'est son frère Gérard qui s'est occupé de sa demeure. Quelques années plus tard, de retour à Spéracèdes, il a acheté une villa, chemin des Cystes à un journaliste du monde. Il n'oubliait jamais d'offrir le dernier livre qu'il avait écrit à la bibliothèque du village."

Les habitants se souviennent encore de sa haute silhouette, quand il se promenait dans les rues du village. " L'oubli est la ruse du diable” est le titre de son ultime opus. Un adage qui ne concernera jamais ce grand érudit.

Spéracèdes, le havre de paix

 

Il nommait les lieux qui lui étaient chers, Nice et Spéracèdes, où il avait acheté une maison et où il porta en terre les siens, dans le cimetière qui surplombe la campagne. Joël Pasquelin, l'ancien maire, se souvient "qu'il était un homme discret et chaleureux. Il habitait une grande maison en face du lavoir, sur la place. Ses séjours étaient nombreux. Un jour, il est reparti vivre à Nice et c'est son frère Gérard qui s'est occupé de sa demeure. Quelques années plus tard, de retour à Spéracèdes, il a acheté une villa, chemin des Cystes à un journaliste du monde. Il n'oubliait jamais d'offrir le dernier livre qu'il avait écrit à la bibliothèque du village."

Les habitants se souviennent encore de sa haute silhouette, quand il se promenait dans les rues du village. " L'oubli est la ruse du diable” est le titre de son ultime opus. Un adage qui ne concernera jamais ce grand érudit.

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Le sens des épitaphes

Le cimetière du village accueille les sépultures de sa famille. Chaque dalle de granit porte une inscription

Max Gallo qui repose au cimetière surplombant la campagne, y avait aussi porté en terre les siens. Sur les tombes de sa famille, il avait fait graver dans granit ces vers de Dante que lui récitait sa mère :" Ville souffrante, douleur éternelle / Hommes à tout jamais perdus. "

Pour son père, ces quelques mots : " Notre mémoire, notre révolte, notre espoir ".

Pour sa grand-mère, " Amarcord ", un mot qu'elle aimait répéter (" je m'en souviens ").

Pour Mathilde, sa fille, ces vers en anglais signés Allan Roy Galway, l'un de ses pseudonymes : " À l'enfant de mon siècle / qui vit et meurt / chaque jour dans mon cœur. "

Et l'écrivain de préciser : "Cette pierre tombale est une page qui résume ma vie. Je me rends aussi souvent que je peux devant “mes” morts. "

Sa sépulture porte le titre de son dernier roman " L'oubli est la ruse du Diable"

Mais qui pourra oublier l'homme et l'œuvre ?

Le sens des épitaphes

Le cimetière du village accueille les sépultures de sa famille. Chaque dalle de granit porte une inscription

Max Gallo qui repose au cimetière surplombant la campagne, y avait aussi porté en terre les siens. Sur les tombes de sa famille, il avait fait graver dans granit ces vers de Dante que lui récitait sa mère :" Ville souffrante, douleur éternelle / Hommes à tout jamais perdus. "

Pour son père, ces quelques mots : " Notre mémoire, notre révolte, notre espoir ".

Pour sa grand-mère, " Amarcord ", un mot qu'elle aimait répéter (" je m'en souviens ").

Pour Mathilde, sa fille, ces vers en anglais signés Allan Roy Galway, l'un de ses pseudonymes : " À l'enfant de mon siècle / qui vit et meurt / chaque jour dans mon cœur. "

Et l'écrivain de préciser : "Cette pierre tombale est une page qui résume ma vie. Je me rends aussi souvent que je peux devant “mes” morts. "

Sa sépulture porte le titre de son dernier roman " L'oubli est la ruse du Diable"

Mais qui pourra oublier l'homme et l'œuvre ?

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