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Pierre Gioffredo,

juillet 29, 2024 | by Jean-Claude JUNIN

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Pierre Gioffredo,


Premier historien de Nice.


Né à Nice le 16 août 1629, il fit ses études au collège que les Jésuites venaient d’implanter à Nice. Il faut préciser que l’enseignement alors dispensé par les Jésuites est très en avance sur les autres, en 1649, la Ville de Nice le nomme directeur de ses écoles primaires, en 1653, Gioffredo est ordonné prêtre par Monseigneur Denis Palletis, évêque de Nice.


En 1657, il achève la rédaction de sa première œuvre historique, consacrée à sa patrie, le Nicaea Civitas sacris monumentis illustrata (La ville de Nice illustrée par ses monuments sacrés), ouvrage plutôt centré sur le passé religieux de Nice. Cette publication est pour lui le point de départ d’une formidable carrière dans l’entourage immédiat des ducs de Savoie.

Pierre Gioffredo; Premier historien de Nice.

Le duc de Savoie Charles-Emmanuel II l’invite à Turin. En quelques années, Gioffredo parvient à faire la preuve de ses qualités littéraires et scientifiques et le 20 mars 1662, il est nommé historien de la Maison ducale de Savoie. Par ailleurs, pour assurer sa subsistance, il est aussi placé en 1665 à la tête de l’église des Oratoriens de Turin, Sant’Eusebio. Il assurera cette charge d’âmes jusqu’en 1673.


En 1673, Gioffredo est nommé précepteur et aumônier du prince de Piémont Victor-Amédée, futur duc Victor-Amédée II, fonction de prestige et de responsabilité qu’il assumera jusqu’à l’accession au trône du jeune duc, en 1684. En 1674, il reçoit aussi la charge de bibliothécaire ducal.

Pierre Gioffredo; Premier historien de Nice.

L’œuvre connue de Pierre Gioffredo tient en six titres : Nicaea Civitas sacris monumentis


illustrata (1658), les Epigrammata (1681), l’Histoire de l’ordre des Saints-Maurice-et-Savoie (1681), Le Theatrum statuum Regiae Celsitudinis Sabaudiae ducis… (dit Theatrum Sabaudiae 1682), la Storia delle Alpi marittime (Histoire des Alpes maritimes, vers 1680 ?) et la Relazione dei fatti occorsi durante l’ultimo assedio di Nizza (Récit des événements survenus durant l’ultime siège de Nice, attribué, 1691). Ces textes sont rédigés soit en latin, langue savante, soit en italien, langue officielle du Piémont et du comté de Nice au XVIIe


Quant aux œuvres dont Nice est le principal sujet, elles forment la première tentative historique de mise en forme et de réunion de toutes les informations disponibles sur cette ville et à sa région au sens large. Si le Nicaea civitas, très marqué par l’histoire religieuse, la Storia, sera l’ouvrage le plus abouti, resta sous forme d’un manuscrit de plusieurs milliers de pages dans les archives d’Etat de Turin. Ce ne fut qu’en 1839 que le roi Charles-Albert, dans le souci de réunir tous les " monuments " d’érudition de ses Etats, en ordonna l’impression, en italien.


Aucune traduction française n’était à ce jour disponible…

Pierre Gioffredo; Premier historien de Nice.

Dans la version imprimée à Turin en 1839 et qui s’y trouve toujours conservée, la Chorographie et l’Histoire des Alpes maritimes forment un ensemble de sept volumes et de quatre mille cent soixante pages, heureusement pourvu, alors, d’un index. Il semble que cette édition se soit fondée sur un manuscrit transmis par héritage familial et parfois complété de la main d’un neveu de Gioffredo, le père Adreccio. La Chorographie, qui en forme comme le préambule, est une description en deux livres et trente-six chapitres du cadre géographique et humain dans lequel va se dérouler l’Histoire. Gioffredo fixe les limites des Alpes maritimes (au sens géographique, et non pas à celui, réduit, du département français d’aujourd’hui), de Savone à Fréjus et à Briançon, et en donne les détails : montagnes, cols, fleuves et torrents, forêts et lacs, sources et ressources, îles et itinéraires terrestres et maritimes, habitants et mœurs sont tour à tour décrits en se fondant, soit sur les auteurs antiques et contemporains, soit sur des constats et des visites personnelles. Quant à l’Histoire, elle donne, pour la première fois dans le temps, toutes les connaissances documentaires qu’il était alors possible d’avoir à partir de la littérature mais aussi des archives du passé.


Par la richesse de son texte et l’ampleur de la documentation qu’elle rassemble, par son caractère exhaustif et son audace pionnière, l’œuvre de Pierre Gioffredo est donc sans conteste un monument du patrimoine niçois à l’égal des édifices baroques qu’il vit construire.


 


 Source : Nice.fr – L’abbé Pierre Gioffredo, L'homme et son Œuvre Par Denis Andreis site du Département 06


 Crédit photo : Wikipédia- Baptiste Rossi

Pierre Gioffredo; Premier historien de Nice.

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