naissance de Gabrielle Chasnel, dite : « Coco Chanel »
août 19, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
Gabrielle Chasnel, dite : « Coco Chanel »
Créatrice de mode, modiste et grande couturière française, née le 19 août 1883 à Saumur et morte le 10 janvier 1971 à l'hôtel Ritz de Paris. Célèbre pour ses créations de haute couture, ainsi que pour les parfums portant son nom, elle est à l'origine de la maison Chanel, « symbole de l'élégance française ». Certains choix de vie de Coco Chanel sont à l'origine de controverses, en particulier son comportement et ses fréquentations pendant l'Occupation…
Vers 1907-1908, très courtisée, Chanel ne veut pas partager le sort anonyme des « cousettes », et recherche un avenir meilleur. Elle fréquente alors le Grand café, lieu chic de la vie moulinoise où elle croise des officiers du 10e régiment de chasseurs à cheval stationné dans la capitale bourbonnaise. Aujourd'hui l'ancienne caserne abrite le Centre national du costume de scène. Elle les suivra dans un autre café-concert de la ville, la Rotonde. Bientôt, elle ose pousser la chansonnette et se met à rêver de music-hall. Âgée de vingt-quatre ans, elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment « Coco », parce qu'elle a pour habitude de chanter Qui qu'a vu Coco dans l'Trocadéro ?.
Fashion designer, milliner and great French seamstress, born August 19, 1883 in Saumur and died January 10, 1971 at the Ritz hotel in Paris. Famous for her haute couture creations, as well as for the perfumes bearing her name, she is at the origin of the Chanel house, "symbol of French elegance". Some of Coco Chanel's life choices are the source of controversy, in particular her behavior and her associations during the Occupation…
Around 1907-1908, much courted, Chanel did not want to share the anonymous fate of the "cousettes", and sought a better future. She then frequented the Grand Café, a chic place of Moulin life where she met officers of the 10th regiment of mounted chasseurs stationed in the Bourbon capital. Today the former barracks houses the National Center for Stage Costume. She will follow them to another café-concert in the city, La Rotonde. Soon, she dares to push the song and begins to dream of music hall. Twenty-four years old, she performed in front of the officers who nicknamed her "Coco", because she used to sing Who qu'a vu Coco dans l'Trocadéro?.
Elle est convoitée par de nombreux jeunes garçons fortunés ou titrés, comme le riche Étienne Balsan, officier et homme du monde qui vient de quitter l'armée pour se consacrer à l'élevage de chevaux et aux courses. Il lui fait découvrir la vie de château au domaine de Royallieu près de Compiègne, resté célèbre pour son histoire pendant la Seconde Guerre mondiale ; si Balsan fut peut-être son amant, il fut toujours son ami.
Pendant près d'un an elle apprend les codes et les usages de la haute société, mais l’idylle ne dure que quelques mois : elle se rend compte qu’elle ne l’aime plus, elle s'ennuie et pleure. Elle a vingt-cinq ans et nulle part où aller. Sa première révolution vestimentaire, elle l'invente avec les tenues équestres qu'elle porte à cheval, non pas en robe amazone mais en jodhpurs de peau, cravate et bandeau dans les cheveux.
La fréquentation des relations de Balsan lui fait cependant rencontrer l'Anglais Arthur Capel, surnommé « Boy » ; elle devient sa maîtresse en 1909 et le suit à Paris, où il lui offre sa première boutique. Capel est un homme d'affaires qui fait ensuite fortune dans les frets charbonniers durant la Grande Guerre, et un homme de cheval possédant une écurie de polo. Cela va être un amour irrégulier (il épouse malgré tout une Anglaise) et sincère qui dure dix ans, jusqu'à un accident de voiture en 1919 auquel il ne survit pas.
It is coveted by many wealthy or titled young boys, such as the wealthy Étienne Balsan, an officer and man of the world who has just left the army to devote himself to horse breeding and racing. He introduces him to castle life at the Royallieu estate near Compiègne, which remained famous for its history during the Second World War; if Balsan was perhaps her lover, he was always her friend.
For almost a year she learns the codes and customs of high society, but the romance only lasts a few months: she realizes that she no longer loves him, she is bored and cries. She's twenty-five and has nowhere to go. Her first clothing revolution, she invented it with the equestrian outfits she wears on horseback, not in a Amazon dress but in skin jodhpurs, tie and hair band.
Frequenting Balsan's connections, however, brought him into contact with the Englishman Arthur Capel, nicknamed "Boy"; she became his mistress in 1909 and followed him to Paris, where he offered her his first boutique. Capel is a businessman who then made his fortune in coal freight during the Great War, and a horseman with a polo stable. It will be an irregular love (he nevertheless marries an Englishwoman) and sincere which lasts ten years, until a car accident in 1919 which he does not survive.
En 1909, sur les conseils de Boy Capel, son artisanat débute boulevard Malesherbes, dans la garçonnière parisienne de son protecteur Étienne Balsan. Les chapeaux qu'elle propose à ses clientes sont des déclinaisons de ceux qu'elle fabrique pour elle-même et qui, au château de Royallieu, près de Compiègne, ont séduit ses amies, des demi-mondaines qui fréquentaient le lieu. Balsan ne croit pas à un succès commercial. Devenue la compagne de Boy Capel, Coco Chanel développe ses activités grâce à son aide. En 1910, son amant britannique lui prête les fonds nécessaires à l'achat d'une patente et à l'ouverture d'un salon de modiste au 21 rue Cambon à Paris, sous le nom de « CHANEL MODES ». À l’été 1913, alors que le couple séjourne à Deauville, Boy Capel loue une boutique pendant deux étés consécutifs (qui ne vend d'abord que des chapeaux, puis des vestes ou encore des jupes) entre le casino et l’hôtel Normandy. Comme à Paris, elle est modiste mais l’enseigne est changée en mentionnant son nom complet : « GABRIELLE CHANEL » ; la boutique connaît un succès certain. En 1915 à Biarritz, elle ouvre sa troisième boutique et première vraie maison de couture. Suivant son inspiration, elle raccourcit les jupes et supprime la taille. À l'instar de Paul Poiret qui supprima le corset en 1906, elle veut libérer le corps de la femme. Ses boutiques bénéficient de la clientèle de la société fortunée qui s’est repliée pendant la guerre dans ces deux stations balnéaires.
In 1909, on the advice of Boy Capel, his craft began on Boulevard Malesherbes, in the Parisian bachelor pad of his patron Étienne Balsan. The hats she offers to her clients are variations of those she makes for herself and which, at the Château de Royallieu, near Compiègne, seduced her friends, demi-mondaines who frequented the place. Balsan does not believe in commercial success. Having become Boy Capel's companion, Coco Chanel developed her activities thanks to his help. In 1910, her British lover lent her the necessary funds to buy a business license and open a millinery salon at 21 rue Cambon in Paris, under the name “CHANEL MODES”. In the summer of 1913, while the couple were staying in Deauville, Boy Capel rented a shop for two consecutive summers (which first only sold hats, then jackets or even skirts) between the casino and the Normandy hotel . As in Paris, she is a milliner but the sign is changed by mentioning her full name: “GABRIELLE CHANEL”; the store is a definite success. In 1915 in Biarritz, she opened her third boutique and first real fashion house. Following her inspiration, she shortens the skirts and eliminates the waist. Like Paul Poiret who abolished the corset in 1906, she wants to liberate the female body. Its shops benefit from the clientele of the wealthy company which retreated during the war to these two seaside resorts.
Dès 1921 à Paris, à côté de la luxueuse place Vendôme, Coco Chanel annexe, en quelques années, les numéros 27, 29 et enfin le 31 de la rue Cambon. Une adresse où se trouve aujourd'hui encore la célèbre maison de couture qui porte son nom. Elle dispose en outre de ses propres fabriques de tissus en Normandie et s'associe avec les propriétaires de la marque Bourjois — les frères Wertheimer — afin de diffuser commercialement ses parfums.
Ses liaisons masculines lui donnent souvent des motifs d’inspiration, c’est ainsi qu’elle crée des robes à motifs slaves lorsqu'elle a une liaison amoureuse avec le Grand-duc Dimitri Pavlovitch de Russie, cousin du dernier tsar de Russie en exil qui lui aurait inspiré la forme du flacon de son célèbre No 5 (flasque de vodka des troupes russes). Elle est aussi la maîtresse du poète Pierre Reverdy, qui édite des aphorismes et citations de la couturière, avant que celui-ci, de plus en plus mystique, ne se retire à l'abbaye de Solesmes. Son amant Paul Iribe travaille pour elle en tant que créateur de meubles tandis que son ami François Hugo, arrière-petit-fils de Victor Hugo, lui dessine des faux bijoux (notamment des boutons en métal).
À l'automne 1924, Coco Chanel devient une intime de Hughes Richard Arthur Grosvenor, IIe duc de Westminster, réputé l'homme le plus riche d’Angleterre. Elle lui emprunte des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed. Elle les adapte ensuite à la panoplie vestimentaire féminine, qu’elle souhaite moderne et dynamique, alliant le confort à l’élégance. Pendant cette période, elle devient une visiteuse privilégiée du château Woolsack, sur les bords du lac d'Aureilhan, où elle fait des séjours jusqu'en 1930 pour se ressourcer. Pendant ses séjours à Mimizan, elle offre à ses cousettes et mannequins quelques jours de vacances dans la colonie du Pylône, quelques années avant l'instauration des premiers congés payés.
Elle est l'une des premières à lancer la mode des cheveux courts, et s’oppose résolument à la sophistication prônée par Paul Poiret (qui accusait Chanel de transformer les femmes en « petites télégraphistes sous-alimentées »).
As early as 1921 in Paris, next to the luxurious Place Vendôme, Coco Chanel annexed, within a few years, numbers 27, 29 and finally 31 rue Cambon. An address where the famous fashion house that bears his name is still located today. It also has its own fabric factories in Normandy and joins forces with the owners of the Bourjois brand – the Wertheimer brothers – in order to distribute its perfumes commercially.
Her male liaisons often give her inspirational patterns, which is how she creates Slavic patterned dresses when she has a love affair with Grand Duke Dmitri Pavlovich of Russia, cousin of the last Tsar of Russia in exile which would have inspired him the shape of the bottle of his famous No 5 (flask of vodka of the Russian troops). She is also the mistress of the poet Pierre Reverdy, who publishes aphorisms and quotes from the seamstress, before the latter, more and more mystical, retires to the Abbey of Solesmes. Her lover Paul Iribe works for her as a furniture designer while her friend François Hugo, great-grandson of Victor Hugo, designs fake jewelry for her (especially metal buttons).
In the fall of 1924, Coco Chanel became a close friend of Hughes Richard Arthur Grosvenor, 2nd Duke of Westminster, reputed to be the richest man in England. She borrows elements of the male costume from him, such as the sweater, the fur coat, the sailor's beret or the tweed jacket. She then adapts them to the feminine clothing range, which she wishes to be modern and dynamic, combining comfort with elegance. During this period, she became a privileged visitor to Château Woolsack, on the shores of Lake Aureilhan, where she stayed until 1930 to recharge her batteries. During her stays in Mimizan, she offered her seamstresses and models a few days of vacation in the Pylon colony, a few years before the introduction of the first paid holidays.
She was one of the first to launch the fashion for short hair, and resolutely opposed the sophistication advocated by Paul Poiret (who accused Chanel of transforming women into "little undernourished telegraphers").
En 1926 est créée la célèbre petite robe noire (couleur jusqu’alors exclusivement réservée au deuil) ; un fourreau droit sans col à manches 3/4, tube noir en crêpe de Chine, correspondent parfaitement à la mode « garçonne » effaçant les formes du corps féminin. Maintes fois copiée, cette « Ford signée Chanel » faisant référence à la populaire voiture américaine, ainsi que devait la qualifier le magazine Vogue, deviendra un classique de la garde-robe féminine des années 1920 et 30.
À l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle présente une collection « bleu-blanc-rouge » patriote, puis ferme subitement sa maison de couture et licencie l'intégralité du personnel, soit 4 000 ouvrières qui confectionnaient annuellement 25 000 modèles, les mettant toutes à la porte. Ainsi cette annonce de la guerre donne à Chanel l'opportunité de représailles envers ses ouvrières qui, revendiquant de meilleurs salaires et conditions de travail, avaient osé arrêter le travail lors des grèves de 1936.
Gabrielle Chanel se consacre alors uniquement à son activité dans le domaine des parfums, dont la boutique reste ouverte. Profitant de la confusion et des lois antisémites, elle tente de récupérer la marque de parfum No 5, car la célèbre fragrance dont elle ne détient les droits qu’à hauteur de 10 % est en fait la propriété d'une famille juive, les Wertheimer.
Le 5 mai 1941, elle réclame aux autorités allemandes la propriété des Parfums Chanel, assurant qu'« ils sont toujours la propriété de Juifs » et qu'ils ont été légalement « abandonnés » par leurs propriétaires (les Wertheimer étant alors réfugiés aux États-Unis). Elle fait valoir un « droit indiscutable de priorité », et demande « réparation pour les préjudices subis pendant ces dix-sept années ». Cependant cette demande n'aboutit pas, Coco Chanel ignorant que les Wertheimer, anticipant les lois nazies, ont fait passer légalement le contrôle des Parfums Chanel entre les mains de leur ami Félix Amiot, qui le leur rendra après la guerre.
In 1926, the famous little black dress was created (a color hitherto exclusively reserved for mourning); a straight sheath without collar with 3/4 sleeves, black tube in crepe de chine, correspond perfectly to the "boyish" fashion erasing the shapes of the female body. Many times copied, this "Ford signed Chanel" referring to the popular American car, as Vogue magazine was to call it, would become a classic of the female wardrobe of the 1920s and 30s.
When the outbreak of the Second World War was announced, she presented a patriotic "blue-white-red" collection, then suddenly closed her fashion house and laid off the entire staff, i.e. 4,000 workers who made 25,000 annually. models, kicking them all out. Thus this announcement of the war gave Chanel the opportunity to retaliate against its workers who, demanding better wages and working conditions, had dared to stop work during the strikes of 1936.
Gabrielle Chanel then devoted herself solely to her activity in the field of perfumes, the boutique of which remained open. Taking advantage of the confusion and the anti-Semitic laws, she tries to recover the perfume brand No 5, because the famous fragrance of which she only holds the rights up to 10% is in fact the property of a Jewish family, the Wertheimers. .
On May 5, 1941, she claimed ownership of Parfums Chanel from the German authorities, assuring that "they are still the property of Jews" and that they had been legally "abandoned" by their owners (the Wertheimers being then refugees in the United States). United). She claims an "indisputable right of priority", and requests "compensation for the damage suffered during these seventeen years". However, this request did not succeed, Coco Chanel being unaware that the Wertheimers, anticipating Nazi laws, had legally passed control of Parfums Chanel into the hands of their friend Félix Amiot, who would return it to them after the war.
Ayant séjourné dans l'hôtel Ritz dès les années 1920, elle y loue une suite au troisième étage, en 1937. Bien que l'hôtel réquisitionné soit devenu le quartier général de la Luftwaffe en 1940, elle dispose néanmoins d'une suite où elle vit durant la Seconde Guerre mondiale de 1941 à 1944 avec son amant, le baron Hans Gunther von Dincklage. Coco Chanel a été d’un antisémitisme féroce, elle distinguait les « Israélites » comme les Rothschild, qu'elle fréquentait, et les « youpins ». Un ancien proche déclare à ce propos : « Juif ou pas, elle s’en foutait. C’était une égocentrique qui n’avait aucune empathie pour le genre humain, qui méprisait les Allemands autant que les résistants et de Gaulle ». Marie-Dominique Lelièvre soutient également que « Gabrielle Chanel a été antisémite, avant, pendant et après la guerre. » Le groupe Chanel dément l'accusation d'antisémitisme, tout en reconnaissant « une part de mystère » chez sa fondatrice au sujet des révélations sur son passé…
Having stayed in the Ritz hotel in the 1920s, she rented a suite on the third floor there in 1937. Although the requisitioned hotel became the headquarters of the Luftwaffe in 1940, she nevertheless had a suite where she lived during the Second World War from 1941 to 1944 with her lover, Baron Hans Gunther von Dincklage. Coco Chanel was fiercely anti-Semitic, she distinguished the "Israelites" like the Rothschilds, whom she frequented, and the "Yids". A former relative said: “Jewish or not, she didn’t care. She was an egocentric who had no empathy for the human race, who despised the Germans as much as the resistance fighters and de Gaulle. Marie-Dominique Lelièvre also maintains that “Gabrielle Chanel was anti-Semitic, before, during and after the war. The Chanel group denies the accusation of anti-Semitism, while recognizing "a part of mystery" in its founder about the revelations about her past…
On January 10, 1971, at the age of 87, she died of old age in her suite at the Ritz hotel at 15 place Vendôme in Paris.
Le 10 janvier 1971, à l'âge de 87 ans, elle meurt de vieillesse dans sa suite de l'hôtel Ritz au 15 place Vendôme à Paris.
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