21 août 1879, l’apparition de Knock
août 21, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
l'apparition de Knock
Vocable utilisé pour désigner la Vierge Marie telle qu'elle serait apparue à Knock (Irlande) le 21 août 1879 vers 19 h. Cette apparition de la Vierge Marie, observée par une quinzaine de témoins, aurait été accompagnée d'autres personnes (saint Joseph, de saint Jean, d'anges et de Jésus-Christ « l'Agneau de Dieu »). Aucune parole ou message n'ont été transmis aux voyants durant les deux heures d'apparition dont ils ont dit avoir été témoins.
Très vite, l'évêque du lieu ouvre une enquête canonique (en octobre de la même année), mais, malgré l'avis favorable de la commission, l'évêque choisit de ne pas se prononcer officiellement. En 1936, le nouvel évêque ouvre une nouvelle enquête qui aboutit elle aussi à un avis favorable du caractère surnaturel des événements, et l'évêque envoie le dossier au Saint-Siège. L'évêque n’effectue aucune déclaration canonique de reconnaissance de l'apparition. De nombreux papes ont apporté des marques de reconnaissance et de dévotions à Notre-Dame de Knock, jusqu'à Jean-Paul II ou François, qui sont venus prier sur le lieu même de l'apparition, apportant ainsi une reconnaissance implicite de l'apparition par le Vatican lui-même.
August 21, 1879, the appearance of Knock
Term used to designate the Virgin Mary as she would have appeared in Knock (Ireland) on August 21, 1879 around 7 p.m. This apparition of the Virgin Mary, observed by about fifteen witnesses, would have been accompanied by other people (Saint Joseph, Saint John, angels and Jesus Christ “the Lamb of God”). No words or messages were transmitted to the seers during the two hours of apparition they said they witnessed.
Very quickly, the bishop of the place opened a canonical inquiry (in October of the same year), but, despite the favorable opinion of the commission, the bishop chose not to pronounce officially. In 1936, the new bishop opened a new investigation which also resulted in a favorable opinion of the supernatural nature of the events, and the bishop sent the file to the Holy See. The bishop makes no canonical declaration of recognition of the apparition. Many popes have brought marks of recognition and devotions to Our Lady of Knock, up to John Paul II or Francis, who came to pray at the very place of the apparition, thus bringing an implicit recognition of the appearance by the Vatican itself.
Dans un contexte de fortes tensions politiques et sociales du peuple irlandais face à l'autorité britannique, cette apparition a un grand écho et impact dans la population en 1880. Très vite, dans les mois qui suivent, les premiers pèlerins affluent vers le lieu de l'apparition déclarée. Après une phase de déclin, le pèlerinage au sanctuaire de Knock est relancé dans les années 1930. Il accueille aujourd'hui plus d'un million de pèlerins par an.
In a context of strong political and social tensions of the Irish people vis-a-vis the British authority, this appearance has a great echo and impact in the population in 1880. Very quickly, in the months which follow, the first pilgrims flow towards the place of the declared appearance. After a phase of decline, the pilgrimage to the Knock sanctuary was revived in the 1930s. It now welcomes more than a million pilgrims a year.
Le village de Knock en 1879 était situé à l'écart des axes de communication et de la vie économique du pays. Il compte alors une douzaine de maisons. La population cultivait la pomme de terre qui était la base de son alimentation. La viande et le thé n'étaient consommés qu'uniquement lors de grandes occasions. L'Irlande étant toujours sous domination britannique, la question de l'autonomie gouvernementale irlandaise était une question brûlante…
La soirée du jeudi 21 août 1879 est très humide. Vers 19 heures, la pluie se met à tomber à verse lorsque Marguerite Byrne, une fille du village âgée de 15 ans, rentre chez elle et voit une lumière insolite sur le mur extérieur de l'église, le pignon de la petite église du village, mais elle n'y prend pas garde. Peu après, une femme de 26 ans, Mary McLoughlin, passe à son tour et voit trois personnages « comme éclairés sur le même mur ». Sa première réaction est de penser qu'il s'agit de statues, et elle continue sa route. Lorsqu'elle repasse dans la rue, accompagnée par une autre femme, elle remarque que les « statues bougent », et comprend qu'il s'agit d'une « apparition ». D'autres personnes commencent à arriver sur les lieux, et Mary va avertir le curé qui n'accorde aucune importance à ses déclarations. C'est une vingtaine de personnes différentes qui se rassemblent et vont observer cette scène extraordinaire. Certains vont rester jusqu'à une heure voire une heure et demie, d'autres repartent au bout de 15 à 20 minutes, trempés par la pluie. Pendant près de deux heures, un groupe oscillant entre 2 et 25 personnes se tiennent debout ou s'agenouillent en regardant les personnages tandis que la pluie les frappe dans l'obscurité croissante.
The village of Knock in 1879 was located away from the axes of communication and the economic life of the country. It then has a dozen houses. The population cultivated the potato which was the basis of its diet. Meat and tea were eaten only on special occasions. With Ireland still under British rule, the question of Irish self-government was a burning issue…
The evening of Thursday August 21, 1879 was very humid. Around 7 p.m., the rain began to pour when Marguerite Byrne, a 15-year-old village girl, returned home and saw a strange light on the outside wall of the church, the gable end of the small village church. , but she doesn't care. Shortly after, a 26-year-old woman, Mary McLoughlin, passed by and saw three figures “as if lit up on the same wall”. Her first reaction is to think they are statues, and she continues on her way. When she returns to the street, accompanied by another woman, she notices that the “statues are moving”, and understands that it is an “apparition”. Other people begin to arrive on the scene, and Mary goes to warn the priest who does not attach any importance to her declarations. It is about twenty different people who gather and will observe this extraordinary scene. Some will stay for up to an hour or even an hour and a half, others leave after 15 to 20 minutes, soaked by the rain. For almost two hours, a group of between 2 and 25 people stand or kneel watching the figures as the rain beats down on them in the growing darkness.
Les témoins ont déclaré avoir vu une apparition de Notre-Dame, saint Joseph et saint Jean l'Évangéliste à l'extrémité sud du pignon de la petite église paroissiale (l'église Saint-Jean-Baptiste). Derrière eux et un peu à gauche de saint Jean, se trouvait un simple autel. Sur l'autel se trouvait une croix et un agneau, avec des anges adorateurs. Si la vision est restée statique, un voyant précise que « les personnages semblaient se déplacer légèrement, avançant et reculant » Cette vision est restée parfaitement silencieuse, aucun des personnage ne « parlant ». Un fermier, à environ 800 mètres de la scène, a décrit plus tard ce qu'il voyait comme un grand globe (d'apparence circulaire) de lumière dorée, au-dessus et autour du pignon
Les journalistes qui ont interrogé les témoins, dans les mois suivants étaient généralement plus bienveillants que sceptiques.
Les éléments rassemblés lors de l'enquête ont satisfait tous les membres de la commission et les témoignages ont été jugés « dignes de confiance et satisfaisants ». Parmi les éléments d'enquête, il y avait le fait de savoir si l'apparition provenait de causes naturelles et s'il y avait une fraude. Pour le premier point, la conclusion de l'analyse était qu'aucune cause naturelle ne pouvait expliquer le phénomène ; et pour le second, aucune solution technique de « trucage » proposée n'a été considérée comme satisfaisante pour expliquer le phénomène (lanterne magique, hallucination, hystérie collective). Au printemps 1880, la commission rend un avis positif, mais l'évêque, ne prononce aucune déclaration officielle de reconnaissance, contrairement à l'attente populaire.
Witnesses said they saw an apparition of Our Lady, Saint Joseph and Saint John the Evangelist at the southern end of the gable of the small parish church (the Church of Saint John the Baptist). Behind them and a little to the left of Saint John, was a simple altar. On the altar was a cross and a lamb, with adoring angels. If the vision remained static, a seer specifies that "the characters seemed to move slightly, advancing and retreating" This vision remained perfectly silent, none of the characters "speaking". A farmer, about half a mile from the scene, later described what he saw as a large (circular-looking) globe of golden light, above and around the gable
Journalists who interviewed witnesses in the following months were generally more benevolent than skeptical.
The elements gathered during the investigation satisfied all the members of the commission and the testimonies were deemed “trustworthy and satisfactory”. Among the investigative items was whether the apparition was from natural causes and whether there was fraud. For the first point, the conclusion of the analysis was that no natural cause could explain the phenomenon; and for the second, no technical solution of "trick" proposed was considered satisfactory to explain the phenomenon (magic lantern, hallucination, mass hysteria). In the spring of 1880, the commission issued a positive opinion, but the bishop made no official declaration of recognition, contrary to popular expectation.
Bien que deux commissions d'enquêtes canoniques se soient prononcées favorablement pour la reconnaissance de l'apparition de Knock, et que tout le dossier d'enquête ait été envoyé au Saint-Siège en 1936, ni l'évêque du lieu, ni les autorités du Vatican ne se sont canoniquement prononcées sur une « reconnaissance officielle » selon les normes canoniques. Yves Chiron précise que « la reconnaissance canonique du caractère surnaturel des faits n'a pas encore eu lieu de manière formelle », même si différentes marques publiques de vénération des plus hautes autorités de l’Église, « montrent que l’Église a authentifié l'apparition de 1879 ». Ainsi, les visites in-situ des papes Jean-Paul II et François, et leur prière sur le lieu de l'apparition, ont « apporté une reconnaissance papale implicite » à cette apparition.
Although two canonical commissions of inquiry came out favorably in favor of recognizing Knock's apparition, and the entire investigative file was sent to the Holy See in 1936, neither the local bishop nor the authorities of the Vatican have canonically pronounced themselves on an "official recognition" according to canonical norms. Yves Chiron specifies that "the canonical recognition of the supernatural character of the facts has not yet taken place in a formal way", even if various public marks of veneration by the highest authorities of the Church, "show that the Church has authenticated the appearance of 1879”. Thus, the in-situ visits of Popes John Paul II and Francis, and their prayer at the place of the apparition, “brought an implicit papal recognition” to this apparition.
Selon Joe Nickell, en plus de « graves divergences » dans les récits des témoins, il est possible que des phénomènes naturels expliquent l'apparition. Avec l'aide d'un astronome qui a recréé le ciel de l'époque via un ordinateur, il a été déterminé que le soleil du soir était au-dessus de l'horizon pendant la durée de l'événement. Il y avait aussi une école près du site avec un mur incliné vers le pignon sud de l'église. La suggestion est que le soleil a servi de source de lumière, qui s'est reflétée sur les fenêtres de l'école (présumée avoir été là) et a produit une « version naturelle d'un effet de lanterne magique ». Nickell explique que « des formes étranges [à partir de réflexions diffuses] pourraient produire les effets de paréidolie requis … chez les individus sensibles, en particulier ceux qui étaient motivés pour voir quelque chose de "miraculeux" et connaissaient des images saintes similaires »…
According to Joe Nickell, in addition to "serious discrepancies" in the accounts of witnesses, it is possible that natural phenomena explain the appearance. With the help of an astronomer who recreated the sky at the time via a computer, it was determined that the evening sun was above the horizon for the duration of the event. There was also a school near the site with a sloping wall towards the south gable of the church. The suggestion is that the sun served as the light source, which reflected off the windows of the school (presumed to have been there) and produced a "natural version of a magic lantern effect". Nickell explains that "strange shapes [from diffuse reflections] could produce the required pareidolia effects…in sensitive individuals, especially those who were motivated to see something 'miraculous' and knew similar holy images" …
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