4 novembre 1429 : Jeanne d’Arc est victorieuse au siège de Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre)
novembre 4, 2024 | by Jean-Claude JUNIN
4 novembre 1429 : Jeanne d’Arc est victorieuse au siège de Saint-Pierre-le-Moûtier (Nièvre)
Blessée deux mois plus tôt aux côtés du roi de France lors du siège de Paris qui s’était soldé par un échec, Jeanne d’Arc se voit confier par Charles VII, le commandement d’une expédition visant à reprendre des villes de Haute-Loire aux Anglo-Bourguignons. Après Saint-Denis, ce sont les campagnes et les villes voisines que les Anglo-Bourguignons ravagent et dépouillent. Les marches de l’Île-de-France et du Beauvaisis eurent particulièrement à souffrir. Français et Anglais couraient les uns sur les autres : « à l’occasion desquelles courses les villages d’alentour se commencèrent à se dépeupler », leurs habitants se retirant dans les bonnes villes, explique Monstrelet.
Il fut résolu que la première place assiégée serait Saint-Pierre-le-Moûtier. C’est La Trémoille qui insista sur l’opportunité de cette petite campagne. Le favori de Charles VII voulait tenir la Pucelle loin de l’Île-de-France et lui donner de la besogne ailleurs qu’en Normandie, tout en la gardant près de son roi. Charles avisa Jeanne de la décision du Conseil. Pour lui faire honneur, il lui donna le commandement de l’expédition ; le sire d’Albret, frère utérin de La Trémoille, lui fut adjoint à titre de lieutenant.
Malgré le courage des Français, les assiégés les repoussèrent. Tel était le « grand nombre de gens d’armes estant dans ladite ville, la grande force d’icelle, et aussi la grant résistance que ceux du dedans faisaient, que furent contraints et forcés lesdits Français » de battre en retraite. Jeanne resta sur le terrain du combat avec un petit nombre de combattants. Son écuyer, le brave d’Aulon, qui avait été blessé lui-même d’un trait au talon, la voyant isolée de la sorte, lui demanda pourquoi elle ne se retirait pas comme les autres.
« Vous me croyez seule, répond Jeanne en ôtant son casque. J’ai cinquante mille de mes gens avec moi, et je ne me retirerai pas d’ici que la place ne soit prise. » Or Jean d’Aulon observe que « tout au plus avait-elle cinq ou six hommes avec elle. » Et le brave écuyer insistait derechef afin qu’elle se retirât. Mais la Pucelle ne veut point entendre de conseil de ce genre. « Faites-moi, dit-elle, apporter des fagots, que nous comblions les fossés et approchions des murailles. »
Ce qui n’est pas moins surprenant que cette assistance invisible des milices célestes, objet de foi pour la Pucelle, c’est la confiance qu’elle inspira dans ce moment même aux assiégeants. Les appelant de nouveau à l’assaut : « Aux claies ! aux fagots, tout le monde ! s’écrie-t-elle. Faisons un pont sur les fossés. » Les hommes d’armes accourent, le pont est établi, les échelles s’appliquent contre les remparts, toute résistance devient inutile, et la ville est emportée.
À la faveur du désordre inévitable qui suit tout assaut, les Français victorieux s’apprêtaient à piller l’église et à enlever tous les objets de prix. Jeanne, survenant, s’y opposa avec la plus grande énergie ; elle fit si bien que l’église, avec tout ce qu’elle contenait, fut respectée.
D’après « Histoire complète de la bienheureuse Jeanne d’Arc »
par Philippe-Hector Dunand) Tome 2 édition de 1912
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