La Croisette devrait être en effervescence. Elle est déserte.
Au-delà de la grand-messe du cinéma, c’est tout un chapelet de congrès et autres salons qui ne se dérouleront pas cette année à Cannes, deuxième destination d’affaires en France après Paris. Sur la Côte d’Azur, des milliers d’emplois sont en jeu. Si son report a d'abord été évoqué, la 73e édition du Festival de Cannes est pour l’heure suspendue, pas annulée, du moins pas encore ou pas tout à fait. Son délégué général, Thierry Frémeaux, refuse de jeter totalement l’éponge, affirmant qu’elle pourrait se maintenir sous une autre forme. Laquelle ? C’est encore très flou. Le Marché du Film, volet business qui se déroule en parallèle du Festival, est quant à lui passé officiellement en version digitale et se déroulera fin juin.
C’est donc une manne immense pour l’économie locale qui disparaît cette année et les victimes collatérales sont nombreuses, notamment les TPE et PME sous-traitantes. Autant de yachts qui ne seront pas loués et donc pas à approvisionner, de traiteurs, de sociétés d’aviation privée, de chauffeurs, d’agents de sécurité, de plages privées, de livreurs, de logisticiens, d’hôtesses, d’agences de production et d’événementiel… Et bien sûr, d’hôtels vides. L’hôtellerie est l’un des principaux employeurs privés du territoire, portant près de 3 000 projets de recrutement en 2020. La grand-messe du septième art mondial représente entre 15 et 20 % du chiffre d’affaires de l’hôtellerie cannoise, qui regroupe 120 établissements, soit 5 000 chambres dont un tiers en cinq étoiles.