open
close

La cité des festivals vit une année noire.

avril 28, 2020 | by Jean-Claude JUNIN

37479f6401414ade926bf451830334d9

La Croisette devrait être en effervescence. Elle est déserte.


Au-delà de la grand-messe du cinéma, c’est tout un chapelet de congrès et autres salons qui ne se dérouleront pas cette année à Cannes, deuxième destination d’affaires en France après Paris. Sur la Côte d’Azur, des milliers d’emplois sont en jeu. Si son report a d'abord été évoqué, la 73e édition du Festival de Cannes est pour l’heure suspendue, pas annulée, du moins pas encore ou pas tout à fait. Son délégué général, Thierry Frémeaux, refuse de jeter totalement l’éponge, affirmant qu’elle pourrait se maintenir sous une autre forme. Laquelle ? C’est encore très flou. Le Marché du Film, volet business qui se déroule en parallèle du Festival, est quant à lui passé officiellement en version digitale et se déroulera fin juin.


C’est donc une manne immense pour l’économie locale qui disparaît cette année et les victimes collatérales sont nombreuses, notamment les TPE et PME sous-traitantes. Autant de yachts qui ne seront pas loués et donc pas à approvisionner, de traiteurs, de sociétés d’aviation privée, de chauffeurs, d’agents de sécurité, de plages privées, de livreurs, de logisticiens, d’hôtesses, d’agences de production et d’événementiel… Et bien sûr, d’hôtels vides. L’hôtellerie est l’un des principaux employeurs privés du territoire, portant près de 3 000 projets de recrutement en 2020. La grand-messe du septième art mondial représente entre 15 et 20 % du chiffre d’affaires de l’hôtellerie cannoise, qui regroupe 120 établissements, soit 5 000 chambres dont un tiers en cinq étoiles.

Déjà 200 millions d’euros de pertes


Mais il n’y a pas que le Festival qui fait battre le pouls économique du territoire. Cannes est en effet la deuxième destination d’affaires en France après Paris. Congrès et salons se succèdent sur la Croisette du printemps jusqu’à l’hiver. Le Mipim, marché international des professionnels de l’immobilier, marque traditionnellement le coup d’envoi de la saison début mars. « Son annulation a été un vrai choc pour l’hôtellerie. Nous étions en place, nous avions recruté et formé le personnel que nous conservons ensuite pour toute la saison », explique Christine Welter, présidente du Syndicat des hôteliers cannois. Les 26 000 professionnels de l’immobilier ne sont donc pas venus.


Pas plus que les participants du Miptv (salon des contenus audiovisuels), du festival CanneSeries, du Midem (dédié à l’édition musicale), ou encore du Cannes Lions. Prévu comme chaque année en juin, attirant 15 000 accrédités du monde entier, ce festival international de la publicité avait d’abord été reporté à fin octobre avant d’être annulé. « Selon une étude de MKG Consulting, les pertes des hôteliers s’élèvent à 28 millions d’euros en mars, 23 millions d’euros en avril et 65 millions d’euros en mai », rapporte Christine Welter. « Si l’on considère une période allant du début du confinement en mars jusqu’au 15 juillet, la crise aura vu l’annulation de 250 000 nuitées d’hôtels sur le bassin cannois, soit une perte de 200 millions d’euros », selon Didier Boidin.

Un rebond en septembre avec le Cannes Yachting ?


Si les acteurs du tourisme français sont suspendus aux décisions gouvernementales, localement, on prépare la reprise. « Nous sommes en train de travailler sur le Yachting Festival en septembre », confirme la présidente des Hôteliers cannois. « Puis il y aura le Tax Free », le rendez-vous annuel international de l’industrie du duty free. « Nous travaillons avec les organisateurs afin de rendre les conditions de réservation très souples. Il faut que les participants et les exposants puissent s’inscrire sans avoir peur de se retrouver verrouillés en cas de problème. Il faut les rassurer », souligne Christine Welter. Ensuite devraient succéder en octobre le MipCom, marché international des programmes de communication, le Mapic, le marché international de l’immobilier commercial, en novembre ou encore le salon du tourisme de luxe, début décembre.


 


Dans ce contexte événementiel inédit où l’offre et la demande se sont arrêtées simultanément, il s’agira de prendre d’autres marques, de créer d’autres codes. L’événementiel cannois s’y attelle. « Il faudra d’abord rassurer. Le Cannes Lions nous demande déjà quelles mesures nous envisageons mettre en place sachant que leur prochaine édition est reportée à juin 2021. Il faudra à la fois effectuer un travail psychologique et adapter les événements. Nous rebondirons, avec prudence et humilité, mais nous rebondirons. », prêche le patron du Palais des Festivals.


Source : Olivia Oreggia  lejournaldesentreprises.com

Nous nous sommes engagés à vous informer, chaque jour, avec rigueur dans une mission d'information d'intérêt général, même si nous devons actuellement faire une entorse à notre ligne éditoriale Positive…


Votre soutien nous est plus que jamais indispensable :


 


2€, 5€, ou plus :  soutenez GrasseMat’.Info votre journal de proximité.

RELATED POSTS

View all

view all

Jeudi 5 décembre à 18h30 :Lancement des illuminations et décorations de Noël  - Place aux aires

X